Avis sur A Long Break

Lycéens ensemble à Tbilissi, 15 ans plus tôt, un groupe d'hommes se réunit de nuit dans leur ancienne école, à l’initiative de l'un d'entre eux. Cette rencontre entre adultes trentenaires qui se fait sans ceux qui ont émigré : en Amérique, en Allemagne ou en Turquie, n'est évidemment pas qu'un moment de célébration. S'ils n'ont que peu changé, l'un d'eux, devenu banquier, semble le seul à avoir "réussi" dans la vie. Il n'est pas le pivot du film mais la cible, l'unique personnage dont l'on entraperçoit l'épouse. Il suffit d'attendre patiemment l'heure des règlements de compte, dans ce premier long-métrage de Davit Pirtskhalava, qui prend son temps et ménage un suspense quand même un peu éventé. A mesure que le taux d'alcoolémie monte, les souvenirs de blessures du passé resurgissent et rendent l'atmosphère toxique sans que l'on se sente véritablement concerné, à partir du moment où les différents protagonistes, quels qu'ils soient, n'attirent que peu de sympathie car finalement trop peu définis dans leur vie actuelle, hormis le méchant de service qui n'est pas devenu serviteur du capitalisme par hasard, semble nous dire le récit. Riche en dialogues mais avare d'instants marquants et mis en scène sans risque, A Long Break a du mal à captiver. Le film a été choisi pour représenter la Géorgie pour l'Oscar du meilleur film international.