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traversay1
3 575 abonnés
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3,0
Publiée le 27 septembre 2022
Le sixième long-métrage de l'Argentin Diego Lerman témoigne une fois encore de son appétence pour les sujets sociaux lesquels lui permettent de mêler approche naturaliste, presque documentaire, et fiction romanesque. Tout est question de dosage et l'histoire d'El suplemente, avec un professeur de littérature remplaçant, confronté au défi d'enseigner dans un lycée dit difficile, se complique avec la découverte d'une grande quantité de drogue dans l'enceinte de l'établissement. Il ne s'agit évidemment pas d'une version latina du Cercle des poètes disparus, même s'il y a de cela, à des moments bien précis. Mais, en définitive, le film est presque victime de ses richesses thématiques, l'amenant à une certaine dispersion, voire même à un caractère décousu. Avec la frustration de ne pas voir davantage à l'écran le fabuleux acteur qu'est Alfredo Castro, dans un personnage qui ne demandait qu'à être développé. La même remarque vaut pour la fille du professeur et sa femme, dont il est séparé. Film attachant, El suplente propose malgré tout une réflexion globale et sincère autour d'une phrase-clé : personne ne se sauve seul !, constatation qui définit assez clairement tous ses aspects. Avec un refus du spectaculaire ou du sordide tout à fait à son honneur, dans une œuvre où la tension est cependant très présente.
Si le scénario - un enseignant confronté à une classe difficile - n'est pas original, ce film vaut par la qualité de son principal personnage et de son interprétation par Juan Minujin. Celui-ci est vraiment excellent et rappelle un peu Ricardo Darin. Ce film mi psychologiste-intimiste mi social nous permet aussi de découvrir des quartiers déshérités de l'Argentine sans jamais tomber dans le misérabiliste. Très attachant.
C'est un film qui vaut principalement pour son acteur principal et les relations filiales tissées autour de lui. La douceur de son caractère alliée à sa fermeté et sa persévérance en font un très beau personnage de fils et de père, ainsi que de professeur.
C'est un film sur l'importance de l'éducation scolaire dans une zone urbaine défavorisée en ARGENTINE.
Une des valeurs mise en avant par le réalisateur c'est la solidarité (du fait de l'interdépendance générale) : personne ne peut se sauver tout seul !
Ce film est aussi une ode aux enseignants, à leur dévouement, à leur foi dans l'éducation, ces enseignants qui sont à la fois des éducateurs sociaux.
Ce film permet aussi de découvrir une partie de la réalité sociale en ARGENTINE, un pays où les inégalités et injustices semblent plus grandes qu'en EUROPE de l'Ouest.
Enfin noter que le cinéaste fait réciter à son héros (le professeur suppléant) devant sa classe un poème du grand poète argentin Juan Gelman (1930-2014) qui a eu une vie pavée de deuils et d'exils mais aussi de convictions humanistes inébranlables en luttant contre les dictatures d'Amérique latine, à commencer par celle de l'Argentine en 1976.a