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Audrey L
655 abonnés
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4,0
Publiée le 23 septembre 2022
Attention, petit coup de cœur du Festival de Deauville ! Jamie Sisley avait déjà abordé son histoire bouleversante (l'entraide permanente avec son frère pour tenter de sauver leur mère accroc aux drogues) dans un court-métrage en 2015, dont la création avait été si éprouvante émotionnellement qu'une version longue semblait impossible pour lui. Mais heureusement, les publics des festivals où il l'a présenté ont immédiatement souligné tout l'effet cathartique d'une si belle œuvre, le nombre de poignées de mains reconnaissantes a finalement convaincu Jamie de se lancer dans ce Stay Awake, porté par l'interprétation brillante de Fin Argus et Wyatt Oleff (qu'on adore en une seconde et demi, et encore, si l'on est très lent). Et nous de découvrir son passé attristant, qu'il aurait pu si facilement transformer en drame lacrymal (voir des enfants en peine, et une mère qui sait qu'elle gâche la vie de ses fils... On pourrait si simplement sortir les mouchoirs), mais non. Jamie Sisley préfère y voir l'union des frères, la résilience d'une famille contre une addiction, la sincérité des instants où tout va bien, le rayon de soleil dans l'obscurité la plus totale. Au lieu de nous affliger, Stay Awake nous montre combien le malheur peut devenir l'école de la vie en version intense, surtout soutenu par un bon frangin. Le rythme est excellent, on ne voit pas le temps filer, en si bonne compagnie qu'est ce casting choisi d'une façon atypique : il fallait que chacun ait dans sa famille un membre atteint d'une addiction, afin de se servir de leurs propres expériences pour nourrir leur personnage, et non pas suivre les expériences décrites par Jamie (Argus et Oleff ont eu carte blanche, et on retrouve toute cette sincérité et liberté dans leur jeu, bluffant). On arrive au bout de Stay Awake en ayant vécu avec les personnages, en ayant ressenti un large panel d'émotions, et en étant emporté par cette fin douce-amère, qui refuse la happy-end naïve et le tragique lacrymal en même temps, pour nous proposer une belle leçon de vie sur la résilience. Un film qui donne la furieuse envie d'appeler son frangin.