Il y avait beaucoup d’attentes pour ce biopic sur l’une des navigatrices les plus célèbres au monde, si ce n’est la plus célèbre : on parle bien sûr de Florence Arthaud, décédée tragiquement sur le tournage d’une émission en 2015. D’abord, il s’agit d’un premier film, ensuite le rôle principal est tenu par une tête d’affiche quasiment inconnue au bataillon, puis le film a été présenté à Cannes hors compétition et enfin il souffle un vent de polémique autour de cette transposition de la vie de la navigatrice qui ne serait pas présentée sous un jour flatteur selon la famille.
Et malheureusement, lesdites attentes ne seront majoritairement pas tenues, ce « Flo » rentrant dans la droite lignée de pas mal de biopics du genre à la française, de « Dalida » à « L’Odyssée » (pour Cousteau) en passant par « Coluche, l’histoire d’un mec » : illustratifs et programmatiques sans être jamais renversants. Sauf que celui-ci est peut-être encore moins réussi car il ne peut compter sur la musique ou les chansons comme le biopic musical, d’incroyables scènes sous-marines ou encore la gouaille et l’aura de la personnalité. Bref, on est loin de la maestria de « La Môme » devant ce film longuet, répétitif et qui ne fait pas ressortir l’essence la plus intéressante de la vie de la navigatrice. Quant aux images de la mer et bien elles sont bien tristounettes et similaires, le film ne capitalisant que très mal visuellement sur la passion de son personnage principal.
Répétitif et lassant seront les termes qui nous viendront le plus à l’esprit plus les (més)aventures de Florence Arthaud (et le film) avancent. Car le choix du script est d’alterner paresseusement scène de navigation qui tombent un peu comme un cheveu sur la soupe et scène de beuverie qui finissent par devenir fatigantes. Dans les deux cas, il y en a de trop et ce montage alterné comme cette redondance sur plus de deux heures finissent par désintéresser. Qui plus est, « Flo » peine à se conclure et s’avère donc à la limite de l’ennui poli. On sent poindre par instant un souffle épique nécessaire à telle trajectoire hors du commun, une petite bourrasque d’énergie qui tend à pointer le bout de son nez... Mais, las, cela ne vient jamais vraiment et le premier long-métrage de Géraldine Danon rentre assez vite dans le rang et n’ose jamais rien d’autre que du très consensuel.
En somme, le film est commun à la plupart des biopics filmés, prévisible et programmatique et sans aucune trace de velléités innovantes sur la forme. Mais, et il y a un gros mais : « Flo » nous révèle Stéphane Caillard. Et c’est peu dire que son énergie (qui ne se diffuse malheureusement pas dans tout le film), son charme et sa pétulance, forcent le respect et l’admiration. Elle campe une Florence Arthaud convaincante autant dans sa détermination que dans ses failles et parvient même à nous émouvoir et nous sortir de notre torpeur le temps d’une scène. En plus d’un constat plutôt probant sur ce monde d’hommes, encore plus à l’époque, ce sont les deux seules raisons de se farcir ce biopic générique et manquant de souffle.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.