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Agnes L.
174 abonnés
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2,0
Publiée le 10 décembre 2023
Vera tient un journal intime où elle peut exprimer sa riche vie onirique et ses obsessions autour de la dégradation écologique de la planète. Sa jeune sœur, Eira, lit son journal intime en cachette pour tenter de mieux comprendre son aînée qui est de plus en plus perturbée. Il n'y a pas de véritable histoire dans ce film norvégien, juste des moments qui sont mis bout à bout, ce qui fait qu'il est difficile de s'y intéresser.
Deux jeunes sœurs essaient de poser un regard : L'une sur le monde qui l'entoure et l'autre, sur sa sœur aînée qu'elle ne comprend plus. Pour ce faire, elle lit en cachette le journal intime de celle-ci.
À travers l'illustration du monde intérieur de la grande sœur (j'ai oublié les prénoms, la critique en prendre donc un coup), et l'interprétation qu'en fait la cadette, la réalisatrice permet de nous livrer une profonde expérience introspective. Nous apercevons alors quelque chose de notre époque. "Apercevons" parce que le rendu est plus proche de celui qui teinte l'émotion que de la pensée pure, et c'est d'ailleurs souvent la mélancolie qui s'empare de nous.
Ce que je vais écrire ne pourra bien sûr pas être partagé par chaque spectateur (expérience introspective oblige), mais j'ai eu lors d'une séquence l'impression que Franciska Eliassen nous livrait ce qu'il se passe parfois dans le corps, lorsque l'on a envie de pleurer en pensant à certains sujets. À tel point que je ressentais physiquement ce qu'est l'envie de pleurer (cette phrase peut sembler curieuse parce que tout le monde connaît cette sensation physique, peut-être que certains spectateurs comprendront), et que je m'attendais à ce que des larmes montent (ce qui n'est pas arrivé, mais quelque chose avait bien été reproduit à l'intérieur de mon corps). Cette seule séquence a suffi à me faire réaliser que je voyais quelque chose d'unique et de très fort, une forme de synesthésie intérieure totalement inattendue et assez bouleversante.
Un très beau (et triste) film expérimental sur notre époque, qui parvient à mêler habilement la plus étrange des intuitions à la plus simple des sensations.
Comme lu dans une autre critique, la bande son et le mixage sonore sont à saluer.
Une actrice charismatique dresse le portrait d'un personnage envoûtant : une adolescente idéaliste tourmentée par la laideur et l'absurdité de notre monde. Un texte poétique et philosophique sur des images saisissantes. Une mise en scène artistique. Le tout est présenté à travers le regard de la petite sœur : personnage timide qui propose au spectateur une vision enfantine et curieuse. Une experience cinématographique à la fois dépaysante et ressourçante.
Il m'est très difficile de noter ce film. J'ai lutté pour arriver au bout, et pourtant, j'ai apprécié cette "torture". Je suis plutôt habituée aux films contemplatifs, d'ambiance, mais celui-ci a une aura particulière, une obscurité dans son propos et sa réalisation qui m'a échappée. Pourtant, je suis sûre que la réalisatrice est allée exactement là où elle voulait aller, à mon sens ce n'est pas un problème de maîtrise, mais une difficulté d'accès. La photographie est magnifique, vraiment, certaines scènes sont sublimes entre rêve et cauchemar, la bande son est viscérale, l'écriture est poussée, le jeu des actrices est juste... C'était sans doute un poil trop experimental pour moi. Une expérience.