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    L'Ange ivre
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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 12 décembre 2024
    Une histoire d'équilibre.


    Lorsqu'il se lance dans la production de l'ange ivre, Akira KUROSAWA considère qu'il s'agit de son premier véritable film, du premier où il est libéré des contraintes des studios et où il peut exprimer sa mise en scène et son cinéma.

    Il témoignera également sur sa première rencontre et première collaboration avec celui qui deviendra son acteur fétiche avec plus d'une dizaine de projets en communs qui comptent parmi eux quelques uns des plus grands chef d'œuvre du réalisateur japonais, Toshiro MIFUNE.

    Kurozawa se souvient d'un acteur quasiment incontrôlable, d'un acteur qui ne se dirigeait pas mais qui fonctionnait à l'instinct et qu'il a donc fallu lui laisser incarner son rôle comme il l'entendait, mais que cette décision, qui s'est révélée pertinente, mettait en danger l'équilibre auquel Akira Kurosawa voulait tendre pour son film.


    Ce film est à tous les niveaux une histoire d'équilibre, une danse sans filet sur le fil tendu au dessus de l'arène.


    Il y a d'abord l'équilibre entre les deux personnages principaux, le médecin qui voudrait dissimuler son humanisme derrière une forme d'aigreur, qui se plaît à tenir tête aux yakuzas mais fera tout pour les soigner selon les principes moraux d'Hippocrate. Un homme mûr, dont l'expérience de la vie et de la mort a fini par contrôler ses émotions, mais qui ne fait guère illusion face à sa dame de compagnie. Il est l'ange ivre auquel le titre fait référence, il est l'ange qui interdit aux enfants du quartier de s'approcher de la nauséabonde et porteuse de germes mare polluée, il est l'ange qui veille à la santé de tous et il est l'ange qui offre un répit aux membres de la pègre.

    La pègre c'est Toshiro Mifune, jeune, insolent, insoumis, partagé entre le respect des lois et traditions qui régissent son monde et sa position d'homme malade. Position dans laquelle s'il veut guérir, devra s'affranchir de ce qui régit son monde.

    Il n'écoute pas par principe, mais le doute s'installe assez pour qu'il y réfléchisse, le médecin et l'homme finissent par développer une relation étrange, un équilibre une fois de plus entre respect mutuel, lien générationnel, oppositions radicales entre deux mondes enfermés dans leurs carcans respectifs de traditions séculaires, on pense parfois à ces relations uniques qui pouvaient naître entre de puissants souverains autoritaires et leurs bouffons qui jouissaient d'une impunité unique et qui rappelaient à leurs rois, l'impermanence de la vie. Le médecin c'est l'esclave de l'antiquité qui murmure régulièrement à l'oreille de son maître "memento mori".


    La mise en scène dans son ensemble est un équilibre entre divers cinémas, on évoquera l'expressionnisme allemand avec des jeux de lumières qui confèrent au noirs et blancs sublime du film, des aspects et des ambiances qui frisent par moment le fantastique, certaines scènes apparaissent comme chromées, et le jeu de Mifune investi, incarné, oscille entre un savant dosage de justesse et de théâtralité mais sans jamais tomber dans l'excès.


    Hormis une ou deux scènes, les mouvements de caméras sont réduits au minimum, Kurosawa préférant illustrer sa narration par des plans fixes, très travaillés, aux détails de mise en scènes subtils mais terriblement signifiants, un jeu d'ombre pour nous situer en un instant dans un été caniculaire, un jeu de reflet pour nous indiquer les interrogations d'un des protagonistes, une contre plongée inattendue pour nous dire que la domination a sans doute changé de camp, et tant d'autres éléments empruntés au langage du cinéma font de ce film une véritable référence et un chef d'œuvre total.


    On craint parfois, assister à un étalage grossier de tout ce que Kurosawa sait faire, mais l'homme est assez malin pour ne jamais tomber dans le trop. S'il courtise et convoque différents cinémas, différentes influences et propose aussi son identité, il parvient à toujours garder cet équilibre précaire, on y voit de la comédie, on y voit de l'expressionnisme, on y voit du nô ou du kabuki, on y voit tout cela et bien plus encore, mais jamais on ne tombe dans la farce et la pantomime.


    J'évoquerais enfin une scène hallucinante, tant sur le plan de sa réalisation, que dans son apport au film, qui elle aussi s'inscrit dans cette notion d'équilibre qui selon moi habite cette œuvre, c'est la scène de danse avec la chanteuse, inspirée des comédies musicales hollywoodienne de l'âge d'or, une parenthèse free jazz pétillante qui pouvait tomber comme un cheveu sur la soupe, mais qui se révèle être une bouffée d'air frais salutaire.


    Un film majeur que chacun devrait voir.
    Kymani Alger
    Kymani Alger

    29 abonnés 547 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 août 2023
    L'ange ivre est l'un des films les plus importants dans la filmographie des films de Kurosawa car ce film marque la première collaboration entre Toshiro Mifune et lui même . Kurosawa signe une belle histoire d'amitié entre un Gangster atteint de la tuberculose et un médecin adict à l'alcool film très touchant et très s'insère ( Kurosawa nous plonge dans la psychologie des personnages) mais est trop prévisible [Spoiler] Matsunaga n'écoute rien de ce que le médecin lui dit cela va donc le conduire à la mort [ fin du Spoiler] . Le film devient parfois lassant mais reste correct dans l'ensemble.
    Alolfer
    Alolfer

    136 abonnés 1 185 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 novembre 2023
    Kurosawa nous réalise un film très sympathique à voir ! Bonne histoire, bonne réalisation (on reconnait la patte Kurosawa) ! A voir !
    Pascal
    Pascal

    166 abonnés 1 711 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 juillet 2021
    Je suis comme beaucoup d'autres, un admirateur de l'oeuvre de Kurosawa, qui a donné bon nombre de chefs-d'œuvre de l'histoire du cinéma. A l'origine, j'avais découvert lors de sa sortie en salle "Dersou Ouzala" et depuis, j'ai vu, à quelques exceptions près, l'ensemble de sa filmographie. Lorsque j'ai découvert "l'ange ivre", je dois reconnaître l'avoir mésestimé et grandement. Je l'ai revu récemment et je pense que c'est tout simplement un très bon film. Il anticipe à maints égards "Barberousse " ainsi que "Dodes Kaden" que Kurosawa réalisera une bonne décennie plus tard . On y retrouve les thèmes chers au réalisateur et notamment celui du maître et du disciple qu'il a lui-même vecu dans son parcours de vie. Pour Kurosawa, on peut 'échapper à son destin grâce à la volonté, dont il croit en la force. Il brocarde certaines dispositions du code de l'honneur japonais, qu'il qualifie de masochisme et privilégie la vie qu'il faut respecter avant tout. En deux mots, un petit truand membre d'un clan de yakuzas, rencontre un médecin qui soigne les déshérités et qui s'est installé dans un quartier insalubre. Ce médecin, se rend compte que ce voyou est gravement atteint de la tuberculose. Il cherche à le soigner, mais ce dernier refuse. Parallèlement, le chef du clan de yakuzas profite de l'état de santé de notre héros pour envisager de le remplacer. Il est vraisemblable que Kitano s'inspirera notamment de ce film lors de la réalisation de certains des siens. Les amateurs du cinéma japonais des années 50 et de Kurosawa ne le manqueront pas, même si il n'atteint pas la puissance et la force évocatrice d'autres films prestigieux de ce réalisateur. Ce n'en est pas moins un très bon film, mais certainement pas un petit film d'un grand réalisateur.
    Max Rss
    Max Rss

    204 abonnés 1 847 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 février 2021
    Tout d'abord, et cette remarque s'adresse à celles et ceux qui ont pu être gênés par la longueur de certains films du maître nippon, il faut savoir que ce n'est pas parce que Kuroswa fait plus court que le rythme (à l'exception de "Rashômon") s'en retrouve automatiquement accéléré. Avec et "Ange ivre", ne vous attendez donc pas un rythme élevé. Bon, à part ça, que dire de ce film ? Déjà, une petite précision, qui relève du détail certes, mais qui peut tout à fait mentionnée : il s'agit du premier film qualifié de personnel par Kurosawa lui-même. On peut également dire, sans provoquer de scandale, que ce n'est pas son meilleur. Il y a des choses qui ne sont pas intéressantes ici. Et, elles résident dans la description du milieu de la pègre et des personnages qui la composent. À l'exception de Matsunaga et Okada, les autres gangsters n'ont aucun intérêt. Le défaut du film, c'est celui-là. Mais, d'un autre côté, on trouve énormément de bons éléments. À commencer par la drôle d'ambiance dans laquelle règne le film. Ambiance qui, contrairement à ce que l'on aurait pu penser, n'émane pas des boutiques piteuses et des tripots ou autres endroits en proie à la misère, mais d'une mare huileuse, sale, bullant en permanence et dont on a aucune difficulté à imaginer l'odeur nauséabonde qui s'en échappe, bien qu'aucun des personnages n'y fasse allusion. Ensuite, le film propose sa bonne petite pelletée de séquences originales qui touchent droit au coeur tant elles s'éloignent des clichés et de ce que l'on attendait. La plus fameuse, pour moi, étant celle où spoiler: Okada, fraîchement sorti de prison, signale sa présence en jouant une chanson à la guitare
    . Dit comme ça, ça n'a l'air de rien, mais à l'écran, c'est juste magnifique. Mais, la grande réussite du film (et c'est ça qui en fait un bon film malgré ses défauts évidents), c'est la façon dont il montre les relations entre Matsunaga et Sanada. Du début à la fin, on évolue toujours dans une relation d'amitié et de haine. La scène où spoiler: Sanada découvre la radio pulmonaire de Matsunaga
    est simplement bouleversante. Kurosawa captant magistralement le regard de Takashi Shimura à ce moment-là. Ce sont deux hommes qui, malgré toutes les différences qui les opposent, se complètent, d'une certaine façon. Matsunaga étant le reflet partiel de ce que Sanada fut dans sa jeunesse et Sanada étant, quelque part, le père que Matsunaga n'a jamais eu. Pour arriver à une relation entre les deux personnages principaux qui est aussi réussie, il faut bien sûr un metteur en scène de talent, mais il faut aussi deux grands acteurs. Et Shimura et Toshiro Mifune sont ces deux grands acteurs. Le duo qu'ils forment marche même encore plus fort que dans "Chien enragé". Alors oui, quand on fait le compte final, tout n'est pas parfait, mais derrière la caméra, on sent clairement le talent d'un gars qui, très rapidement, allait s'assurer sa place ad vitam aeternam dans le club très fermé des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma.
    Ann Cassy
    Ann Cassy

    2 abonnés 3 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 janvier 2021
    Quelle merveille ! Le film distille des messages enclin à la préservation de la vie, la sous intrigue devient aussi importante que l'histoire pitché ! Mifune est un animal, Shimura est exceptionnel e toutes les femmes de ce film sont extraordinaires voir cela pour un film d'époque japonais m'a beaucoup surprise ! Petit bijou ♥
    Yves G.
    Yves G.

    1 509 abonnés 3 529 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 septembre 2018
    Le docteur Sanada (Takashi Shimura) a installé son cabinet dans un quartier pauvre de Tokyo au bord d'une mare pestilentielle. Il cache derrière une approche revêche un grand cœur. Il soigne tous les malades, même ceux qui ne peuvent le payer. Aussi accepte-t-il de retirer la balle que Matsunaga (Toshiro Mifune) un yakuza patibulaire, a reçue dans la main. À l'occasion de cette consultation, le docteur diagnostique une tuberculose. Il ordonne à son patient de se soigner en évitant l'alcool et les femmes. Mais l’orgueilleux Matsunaga n'en fait qu'à sa tête au risque de s'affaiblir rapidement.
    Sa santé déclinant, son autorité dans le quartier où il faisait régner la peur s'affaiblit. D'autant qu'un ancien caïd, récemment libéré de prison, y refait son apparition.

    Kurosawa est peut-être le plus grand réalisateur japonais du vingtième siècle, si tant est que ces hit-parades aient un sens. Deux veines coexistent dans son œuvre. La plus connue, la plus tardive aussi, est celle des films de sabre chanbara : "Rashomon", "Les sept samouraïs", "Le Château de l'araignée", "Kagemusha", "Ran"... Le second a pour cadre le Japon contemporain et pour inspiration le cinéma néo-réaliste italien et le film noir américain : "Chien enragé", "Vivre", "Dodes'kaden"... "L'Ange ivre" participe clairement de cette seconde veine. C'est le septième film de Kurosawa, le premier dont il a l'entière maîtrise, celui qui le fait accéder à la célébrité, un an avant "Rashomon".

    "L'Ange ivre" est construit autour de deux personnages.

    Le rôle principal est celui du médecin alcoolique, qui consacre sa vie à soigner la douleur des autres. Le docteur Sanada est un véritable saint laïc, un Juste comme John Ford et Clint Eastwood aiment à les peindre, sans rien cacher de leurs tares. Sa figure se retrouve dans "Vivre" et dans "Barberousse".

    Mais la vedette lui est volée par Matsunaga. Le rôle est interprété par Toshiro Mifune dont c'est la première collaboration avec Kurosawa. Ils tourneront ensemble seize films qui sont autant de chefs d’œuvre. Mifune est encore si jeune qu'on peine à reconnaître les traits de l'un des acteurs japonais les plus célèbres du siècle. Mais déjà, il dégage un magnétisme à nul autre pareil. Son rôle était plus réduit au scénario. Mais sa force d'interprétation a convaincu Kurosawa de l'étoffer en cours de tournage. Un duo d'anthologie était né...
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 8 août 2018
    film ultra reac. même dans le japon des années 40 et son environnement si hostile à l'émancipation des jeunes il y eut encore des " artistes" pour prodiguer les leçons de maintien du pouvoir.
    Antoine D.
    Antoine D.

    42 abonnés 343 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 mai 2018
    Un soir, un médecin soigne un yakuza et découvre qu’il est atteint de la tuberculose. Mais le jeune homme n’accepte pas la maladie et refuse de se soigner, le médecin quant à lui s’attache au jeune homme et veut le soigner.

    C’est le septième film de Kurosawa et la première d’une longue collaboration avec Toshiro Mifune jusqu’à Barberousse. Le grand thème du film est bien évidemment la relation maître-disciple.
    Dans sa mise en scène, le cinéaste s’inspire du cinéma expressionniste allemand des années 20 avec des lignes obliques et des contre plongées sublimes.

    Kurosawa montre le peuple japonais à l’ère Meiji qui était censé apporter la paix mais qui a apporté surtout la guerre et la destruction du peuple japonais. Il met en scène la montée en puissance des yakuzas qui prennent le contrôle du marché noir, Kurosawa pose donc la question de sauver ses ennemis.
    maxime ...
    maxime ...

    252 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 avril 2018
    7 avril 2018, Date de ma première rencontre avec le cinéma de Akira Kurosawa ! Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, j'ai laissé couler, le résultat m'a ébloui ! Il y'a des films que je découvre à la volée et qui me marque de façon indélébile, j'ai en tête Boulevard du Crépuscule de Billy Wilder ou bien encore Une Journée Particulière d'Ettore Scola et dorénavant L'ange Ivre de ce même Kurosawa. Une magnifique histoire, une étincelante mise en scène et un jeu d'acteurs prodigieux. Critique un peu pompeuse donc, je vais m'en tenir là du même coup ...
    raphaelK
    raphaelK

    16 abonnés 401 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 novembre 2017
    Sans même que l’on s’en rende compte, Kurosawa nous a emmené sur des territoires émotionnels et intellectuels variés, et pourtant sans jamais rien forcer, sans jamais rien appuyer. sublime.
    Benjamin A
    Benjamin A

    719 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 mai 2017
    Avec son huitième long-métrage L'Ange Ivre, Akira Kurosawa nous fait suivre une étroite rencontre puis relation entre un médecin alcoolique et un gangster blessé qui va apprendre qu'il est atteint de la tuberculose.

    En profitant du relatif relâchement de la censure des années d'après-guerre (c'est selon lui le premier film où il se sent libéré de toute contrainte extérieure), Akira Kurosawa dépeint avec L'Ange Ivre l'univers des yakuzas. Il met en scène une rencontre surprenante entre un médecin alcoolique au grand cœur et un gangster malade, sachant en faire ressortir les intérêts mais aussi les sensations et la richesse.

    Règlement de compte avec la pègre qui a prospéré dans un Tokyo ravagé, L'Ange Ivre traite avec intelligence de thématiques telles que la crainte de la mort, la fraternité ou l'hypocrisie que l'on retrouve dans tous les personnages. Kurosawa se montre assez dur avec la nature humaine mais fait aussi preuve d'un véritable et profond humanisme dans le traitement des enjeux et personnages, tandis qu'il démontre ses qualités de cinéastes en sachant les rendre intéressants, ambigus voire même attachants.

    L'oeuvre est d'une grande richesse tandis que le futur metteur en scène d'Entre le ciel et l'enfer sait se montrer violent et cru, mais sans aucun excès et toujours avec justesse, faisant notamment ressortir les sensations des protagonistes et de son récit. Les métaphores visuelles sont souvent délicieuses, tout comme ses plans et mouvements de caméra tandis que pour sa première collaboration avec Toshiro Mifune, ce dernier se montre remarquable, sachant transmettre la tristesse et l'émotion par un simple regard, formant un brillant duo avec Takashi Shimura.

    Alors que la maladie sera le combat le plus compliqué d'un Yakuza, Akira Kurosawa propose une plongée dans l'enfer de la mafia japonaise à travers une relation ambiguë entre un des membres et un médecin, traitée avec humanisme, violence, sensation et surtout un immense talent.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 201 abonnés 5 227 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 février 2017
    Le médecin rustre et bougon se prend d'affection pour le yakuza en le traitant comme son fils. C'est aussi une forme de dénonciation de la violence ordinaire: la maladie c'est justement cette vermine qui est en lui et dont seule une personne extérieure peut le délivrer. Même si le combat est vain, la reconnaissance est là heureusement mais le médecin a donné de sa personne pour y arriver.
    J'aime aussi cette tendresse musicale qui ponctue les sentiments intérieurs.
    Très bien.
    Acidus
    Acidus

    740 abonnés 3 725 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 janvier 2016
    Akira Kurosawa profite ici du relachement relatif de la censure des années d'après-guerre pour dépeindre l'univers des yakuzas, la mafia japonaise. D'emblée, le film est dominé par l'excellence du tandem Toshiro Mifune/Takashi Shimura. Chacun des personnages qu'ils incernanent est touchant à sa manière et démontre, si besoin en était, la complexité de l'être humain. Le scénario est solide et l'on ressent, dans l'ambiance qui s'en dégage, une inspiration du film noir américain. Du côté de la réalisation, le cinéaste japonais ferra mieux quelques années plus tard mais nous livre néanmoins un long métrage de qualité.
    Septième Sens
    Septième Sens

    87 abonnés 762 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 octobre 2015
    L’année 1948 marque un tournant décisif pour le cinéma japonais, car elle voit naître la collaboration de deux géants du cinéma nippon : le réalisateur Akira Kurosawa et l’acteur Toshiro Mifune. Ensemble, ils ont engendré quatorze longs-métrages. Tous différents, tous uniques. L’ange ivre nous narre la rencontre d’un médecin alcoolique et d’un yakuza atteint de la tuberculose.

    La chaleur est presque insoutenable et les moustiques omniprésents. Tous les personnages de Kurosawa ne cessent de s’éponger le front dans un climat tendu. A travers sa filmographie, une ambiance étouffante est souvent de mise, synonyme de malaise dans la société japonaise. Mais le comique de situation que le cinéaste insuffle dans chacune de ses scènes donne à son film un air tragi-burlesque fascinant.

    En confrontant un médecin humaniste et un gangster désabusé, l’auteur créé un duo novateur et authentique. Leurs joutes verbales, aboutissant toujours sur des échecs, traduisent les désillusions d’une nation qui vient d’essuyer une terrible défaite trois ans plus tôt. Mais la poésie inhérente à l’art de Kurosawa imprime la pellicule par divers procédés. Ici, l’air de guitare joué à chaque fin de journée. Là, l’espoir d’un avenir meilleur qui se dessine à travers les yeux d’une jeune fille.
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