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    Nina et le secret du hérisson
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Nina et le secret du hérisson" et de son tournage !

    Un polar pour enfants

    Après Une vie de chat et Phantom BoyAlain Gagnol et Jean-Loup Felicioli se frottent une nouvelle fois à un genre qui leur tient à coeur : le polar. "Ce goût pour les récits policiers nous vient à la fois de la littérature et du cinéma. Dans des styles très différents, les films de Martin ScorseseRaoul Walsh ou encore Billy Wilder nous ont marqués. L’utilisation de l’ombre et de la lumière dans les films noirs hollywoodiens a profondément influencé notre façon de composer un cadre".

    Selon le duo, le thriller et le polar sont très adaptés pour un jeune public car "ils permettent d’aborder des thèmes contemporains sans jamais sacrifier le plaisir du spectateur". Les réalisateurs ne veulent pas faire de films didactiques, ils recherchent avant tout à offrir un spectacle captivant au public. "Je reviens souvent au polar parce qu’il place les spectateurs au centre d’une action, notamment grâce aux scènes de suspense. Il a un aspect ludique qui permet de traiter des sujets graves tout en gardant une certaine distance", précise Alain Gagnol.

    La fin de l'enfance et la violence du monde

    Avec Nina et le secret du hérisson, les réalisateurs voulaient traiter de la fin de l'enfance et de la manière dont la vie des enfants est bouleversée par les problèmes des adultes. Cette histoire "aborde aussi leur rapport à l’actualité, aux événements qu’ils ne peuvent pas comprendre et qui bouleversent leur vie. Les enfants entendent les nouvelles à la radio ou à la télévision. Des discussions dans leur entourage rendent accessibles certains faits divers, des catastrophes ou des guerres. Ils en parlent également à l’école. La violence du monde leur parvient sous la forme d’échos plus ou moins déformés, plus ou moins compréhensibles selon leur maturité. Notre film montre comment les enfants sont touchés par des problèmes plus grands qu’eux."

    Prendre le jeune public au sérieux

    "Nous revendiquons un cinéma exigeant pour le jeune public, un cinéma qui n’hésite pas à aborder des thèmes sinon sérieux, du moins importants. Les enfants sont des éponges. Ils vivent dans le même monde que les adultes, bien qu’on l’oublie trop souvent", soulignent Jean-Loup Felicioli et Alain Gagnol. Celui-ci n’avait pas prévu d’écrire pour les enfants au départ, c'est l'animation qui l'y a conduit, et ce d'abord pour des raisons économiques, comme il l'explique : "Il est encore plus difficile de financer un dessin animé pour adultes que pour enfants, ce qui n’est pas peu dire... Mais avec le premier long métrage que j’ai fait avec Jean-Loup, Une vie de chat, j’ai découvert que, quel que soit le public, il est avant tout question de faire du cinéma. En s’adressant à de jeunes spectateurs, on ne fait pas du sous-cinéma. Au contraire, il me semble que cela donne encore plus de responsabilités. Les jeunes spectateurs d’aujourd’hui seront les spectateurs adultes de demain."

    Le hérisson

    Le personnage du hérisson a été imaginé en noir et blanc, évoluant dans un univers proche des premiers cartoons du début du XXe siècle. "C’est à l’opposé des prouesses technologiques de l’informatique actuelle qui font que, parfois, on ne peut plus distinguer le réel du virtuel. J’aime l’idée de proposer ce genre d’images à des enfants. Pour beaucoup d’entre eux, ce sera du jamais vu. Quant au personnage en lui-même, il est lui aussi présent depuis le début. J’imaginais Nina en compagnie d’un ami imaginaire, quelqu’un à qui elle livre ses pensées les plus secrètes. Cela montre aussi la force de son imagination", raconte Alain Gagnol.

    Passage au numérique

    Il s'agit du premier film numérique d'Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, qui ont utilisé le numérique comme un outil, au même titre que le crayon. Chaque dessin a été fait à la main sur une tablette graphique avec un stylet, l’ordinateur n’intervenant pas dans la création du graphisme ni dans son animation. "Contrairement à une croyance répandue, l’informatique ne permet pas d’aller plus vite. L’ordinateur est plus pratique que la feuille de papier, il fait gagner du temps et de l’énergie quand il s’agit de corriger, de déplacer une trajectoire, de modifier un dessin", précise Alain Gagnol. Son comparse ajoute quant à ce changement : "Premièrement, j’avais l’impression, après plus de trente ans à frotter des craies sur mes feuilles, d’être arrivé au bout d’une technique et de ne plus pouvoir évoluer. Cela devenait important pour moi d’explorer autre chose. [...] Deuxièmement, le travail sur tablette est plus économique car plus rapide. Les financements pour réaliser un long métrage d’animation sont de plus en plus durs à trouver, et sont aussi de plus en plus réduits, c’est pourquoi il faut revoir la façon de les fabriquer."

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