Il y a plusieurs années, la scénariste Andrée Lambert a proposé à la productrice Nancy Florence Savard de produire cette histoire en animation 3D. Cette dernière se rappelle : "À l’époque, la technologie ne me semblait pas encore assez avancée pour plonger sans danger dans un tel récit avec les budgets québécois. Au cours de la dernière décennie, nous sommes restées en contact jusqu’à ce que nous nous sentions plus en mesure de relever le défi."
"Je suis également fière de voir des talents s’épanouir à l’aide de nos productions, comme celui de la réalisatrice Christine Dallaire-Dupont qui a commencé sa carrière il y a 15 ans, comme animatrice sur une de nos productions, la série télé d’animation W. Et c’est toujours un bonheur de retrouver nos complices des dernières productions. Une collaboration qui se peaufine film après film. On développe et grandit ensemble, c’est très stimulant."
Katak, le brave béluga marque la première écriture de long métrage pour la scénariste Andrée Lambert ; la première réalisation pour Christine Dallaire-Dupont ; la première composition de musique de film pour le musicien Uberko ; et plus largement une première expérience pour une panoplie d’artistes et d’animateurs ayant oeuvré sur le long métrage d'animation.
La famille de la réalisatrice Christine Dallaire-Dupont vient de la région de Saguenay, une ville située à environ 200 kilomètres au nord de Québec et à 400 km au nord-est de Montréal : "Pour le film, je voulais traiter le nord et le fleuve comme des personnages à part entière, dépeindre leur existence telle qu’on la ressent là-bas. Combien d’heures j’ai patienté souhaitant voir un museau blanc traverser la surface des eaux du fleuve à Baie-Sainte-Catherine. Je sais encore aujourd’hui la chance que j’ai d’avoir pu y admirer nos magnifiques petites baleines blanches."
"Lorsqu’on m’a présenté le projet de Katak, le brave béluga, j’avais le sentiment de déjà bien connaître l’endroit où l’histoire se déroule. J’ai pu voir un film qui rend hommage à ces endroits, ces lieux sereins qui nous manquent parfois, qui disparaissent derrière nos vies bousculées. La production de Katak s’est faite alors que le COVID s’étendait, ce qui nous forçait à nous demander: dans quel état émotionnel se trouverait notre jeune public à la sortie du film ? De quel imaginaire aurait-il besoin ? Moi-même, de quoi aurais-je besoin ?", confie la réalisatrice.
Christine Dallaire-Dupont et Nicola Lemay ont eu pour défi de mettre en images ce fleuve iconique du Québec qu'est le Saint-Laurent. "Et quel beau défi ! Solidement appuyé par notre directeur artistique Philippe Arseneau Bussières, j’ai ainsi eu l’immense plaisir de transposer et recréer de façon stylisée une partie de la faune et de la flore du majestueux fl euve en images de synthèse, en essayant de capturer l’essence, la richesse et toute la beauté de plusieurs lieux iconiques, sous et au-dessus de l’eau ! Je pense à Tadoussac, aux îles Mingan, Natashquan, Red Bay, autant de magnifiques lieux du Québec que l’on voulait mettre en valeur", racontent les réalisateurs.
Avec Katak, le brave béluga, le scénariste Andrée Lambert voulait raconter une belle et grande histoire sur ses deux passions que sont le fleuve Saint-Laurent et les enfants. Il développe : "Le fleuve Saint-Laurent est omniprésent dans mon existence. Depuis longtemps, je le vois évoluer, au gré des saisons, par les fenêtres de ma maison et j’y navigue l’été, sur mon voilier. Il était tout naturel que j’y situe l’action de cette histoire et que je fasse de ses habitants, mes personnages. Quant aux enfants, j’ai consacré ma vie à écrire, pour eux, des séries télévisées qui les aident à grandir."
"Avec Katak, j’ai voulu parler aux enfants qui se sentent surprotégés à cause de leur différence. Aux parents qui ont du mal à couper le cordon ou qui ont eux-mêmes été infantilisés. À ceux qui ont vu leurs certitudes s’écrouler subitement suite à la fugue d’un enfant. À ces grands-parents qui font parfois confiance plus facilement. J’ai voulu m’adresser à tous ceux et celles qui se sentent, comme moi, concernés par l’exploitation de nos océans et la disparition de certaines espèces tels les bélugas du Saint-Laurent. Ou qui ont simplement envie de plonger dans un univers méconnu."