La chaîne du mal
Pour moi et beaucoup d’autres le dénommé Parker Finn émarge au rayon des inconnus. Il a pourtant réalisé et écrit ces 115 minutes de pure épouvante qui ont déjà réuni près de 800 000 spectateurs rien qu’en France depuis sa sortie fin septembre. Après avoir été témoin d'un incident traumatisant impliquant l’une de ses patientes, la vie de la psychiatre Rose Cotter tourne au cauchemar. Terrassée par une force mystérieuse, Rose va devoir se confronter à son passé pour tenter de survivre… Beaucoup de regrets quant au traitement d’une histoire qui, pour une fois, valait le détour…Hélas !
Cette chaîne du mal est intéressante car très originale. Seulement voilà, on est dans un film de genre, l’épouvante et il faut donc créer la peur et si possible faire crier le public. Et le seul moyen ici employé est le jump scare qui, quand il est systématique devient vite insupportable. D’autant que c’est ce qu’il y a de plus simple à mettre en place : un grand bruit soudain, un visage qui surgit de l’ombre, quelques saillies bien gore ici ou là, les séquences à tiroirs de réalité, et autres vieux trucs éculés qui en vérité, ne surprennent plus personne. Même le public d’ados qui a partagé ma séance n’a jamais sursauté et a préféré continuer de mâchonner ses pop-corns et consulter son smartphone. La volonté affichée de ne pas recourir aux effets spéciaux n’excuse en rien la pauvreté de la mise en scène. Quant on pense que, comme références, Parker Finn évoque Rosemary's Baby de Roman Polanski, L'Echelle de Jacob d'Adrian Lyne ou Safe de Todd Haynes… il y a un fossé – que dis-je, un abîme – qu’il n’est pas là de combler. Le seul point positif est d’avoir transformer le sourire en symbole du mal… et l’interprétation du rôle principal… avouez que ça fait peu.
Sosie Bacon, à 30 ans, présente déjà une filmographie importante, au demeurant presqu’entièrement consacrée aux films et séries d’épouvante – 13 reasons Why, Scream, Closer, Charlie says… -. Elle porte entièrement ce film avec beaucoup de présence et de talent. Elle est plutôt bien entourée par Jessie T. Usher, Caitlin Staisey, Kyle Gainer, Robin, Weigert. Tout ça n’est pas bien méchant, voire insignifiant… et en l’occurrence, on le regrette.