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Un visiteur
4,5
Publiée le 1 décembre 2017
L’ambition de Joe Lampton de passer d’un état modeste à la société des bien nantis est évoqué dès les premiers plans du film par un close up de ses bas troués suivi d’un plan large où il caresse un soulier verni avant de l’enfiler. Sa cupidité rencontrera un adversaire de taille sur son chemin en l’Amour. Le suspens repose sur le choix que fera Lampton entre la fille garante de prospérité ou l’autre qu’il estime profondément. En ce sens, A Room at the top repose en grande partie sur les épaules de Laurence Harvey qui offre une solide performance. Bien que l’acteur n’ait pas autant de couches et de souplesse à son jeu que sa principale partenaire, le spectateur demeure suspendu à ses réactions et à la décision qu’il prendra. D’ailleurs, tous les rôles entourant l’enjeu principal sont rendus avec justesse et sensibilité. Tant la mère et les collègues de Lampton, que les membres de l’entourage des deux femmes qu’il courtise. Simone Signoret prêtre à Alice toute sa force et sa vulnérabilité. Ses réactions sont troublantes et le sort de son personnage nous atteint tout comme le film dans sa globalité. La dernière séquence à l’église qui confond le public pendant un instant ne sachant s’il assiste aux funérailles d’Alice ou au mariage de Lampton est à la fois brillante et tragique. Elle confirme la victoire du diable et retentit comme le marteau du juge après l’énoncé de la sentence. Les chemins de la haute ville aborde un sujet à résonnance universelle rendu avec subtilité et maîtrise.
C'est le premier long-métrage de Jack Clayton, réalisateur anglais un peu oublié, malheureusement, qui a beaucoup puisé son inspiration dans la littérature. On lui doit notamment une superbe adaptation du Tour d'écrou de Henry James (Les Innocents, son chef-d'oeuvre), une version passablement réussie de Gatsby le Magnifique avec Robert Redford, ou encore un film très singulier avec Dirk Bogarde, Chaque soir à neuf heures, adapté d'un livre de Julian Gloag, Our Mother's House. Ces Chemins de la haute ville sont également inspirés d'un roman, signé John Braine. En Angleterre, le film fait figure de classique. En France, il est plus ou moins passé aux oubliettes avec le temps, sauf pour les fans de Simone Signoret, l'actrice ayant obtenu pour sa composition une brochette assez exceptionnelle de prix : Bafta de la meilleure actrice étrangère (1959), Prix d'interprétation féminine à Cannes (1959) et Oscar de la meilleure actrice (1960). C'est vrai qu'elle donne ici une belle mesure de son talent, dans une langue qui n'est pas la sienne, dans un rôle de femme mature, romantique et douloureusement lucide, digne dans ses espoirs et ses désespoirs. Un personnage tragique, campé avec pudeur et rendu infiniment touchant par l'actrice. Mais le film ne vaut pas que pour cette interprétation. C'est aussi un bon drame de l'arrivisme et de la discrimination sociale. Solide et cinglant à défaut d'être très original, le scénario épouse les désirs d'ascension sociale d'un jeune provincial, lancé dans un défi personnel à l'ordre établi, mais dont le cynisme va entrer en conflit avec les sentiments. Le regard du réalisateur n'épargne ni ce jeune prolo arriviste, ni la classe bourgeoise, méprisante et imbue de son pouvoir. La mise en scène est efficace, quoi qu'un peu voyante. Le résultat final laisse une belle impression de noirceur et d'amertume.
Je continue à voir des classiques avec Simone Signoret, forcément on tombe sur « les chemins de la haute ville ». Très connu mais même si je n’étais exigeant au départ je m’attendais à mieux. Certes la morale finale est bonne et innovante pour l’époque. Cela montre aussi une forme d’histoire d’amour à laquelle on n’est peu habitué dans le 7ème art, donc ça fait du bien. La trame n’est pas si classique en effet, et on ne voit pas venir une fin si brusque. Cela dénonce en un sens la toute-puissance de l’homme dans la société patriarcale française, mais sans s’appesantir. Que l’on montre le point de vue des femmes et leurs souffrances de cet ordre établi, surtout dans les années 50, c’est malheureusement de l’inédit. Bon puis c’est pas mal joué (César de la meilleure actrice pour Simone, mais ça n’a jamais rien prouvé) et la mise en scène est claire, m’enfin ce sont les seules qualités que j’ai trouvé à ce film. De l’autre l’histoire n’est pas passionnante, on suit un arriviste prétentieux qui manipule les femmes pour arriver à ses fins. Certes il se fait prendre à son jeu mais il mène quand même la danse tout le long. Son côté révolté est juste chiant surtout qu’il n’amène rien. L’opposition entre le monde d’origine de Jo et celui qu’il veut atteindre est mal exploité, il sert juste à justifier son caractère. La psychologie des persos n’est pas approfondie, le son est très fluctuant, les musiques souvent trop grandiloquentes, l’émotion ne transparait pas, ça a mal vieilli, c’est lent, beaucoup de longueurs, des dialogues plats avec parfois des grands discours moralisateurs et hypocrites, puis le final n’est pas à la hauteur des attentes. Après c’est courageux de sortir ça en 59, il y a des qualités indéniables et de la recherche, mais ça n’en reste pas moins un vieux film, heureusement dépassé dans un sens, qui aurait du mal à trouver son public maintenant. J’ai nettement préféré « Les diaboliques » mais il était tiré d’un roman, comme quoi la qualité du scénario de départ…
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3,5
Publiée le 24 juillet 2010
D'abord producteur, Jack Clayton est passè derrière la camèra en 1955 et, à part "Les innocents", son plus grand succès demeure "Les chemins de la haute ville" que la presse et le public anglais ont accueilli avec enthousiasme, saluant - il faut l'avouer - l'interprètation de Simone Signoret, qui donne au film une dimension supplèmentaire! Son regard las de femme dèsenchantèe et pourtant prête à aller jusqu'au bout invente justement tout ce qui manque au film: la fatalitè de l'amour romantique, quel que soit son nom à diverses èpoques! Le film est reprèsentè au festival de Cannes en 1959 et Signoret reçoit le Prix d'interprètation! Elle recevra ègalement la consècration suprême, l'Oscar de la meilleure actrice! Avec une mise en scène sophistiquèe, Clayton signe au final une satire brillamment exècutèe de l'arrivisme...
Surtout connu en France pour avoir sacré Simone Signoret comme meilleure actrice à la cérémonie des Oscars, il n'en demeure pas moins que ces "Chemins de la haute ville" sont en tout point remarquables. Servie par une mise en scène brillante et particulièrement maitrisée de Jack Clayton, qui parvient sans mal à tracer de remarquables personnages, le film se double d'un scénario virulent, cru, violent, et une peinture sans concession de l'arrivisme, et cela sans jamais la moindre facilité, toujours au service d'une intensité, d'une force profonde. Mais Clayton n'en oublie pas pour autant l'émotion, et il est vrai que le personnage interprété par Signoret garde longtemps un impact sur nous. Au final, ce film a la force des grands classiques : le résultat est impressionnant.
Voilà un film méconnu qui a pourtant valu à Simone Signoret un prix d’interprétation à Cannes et l'Oscar de la meilleure actrice en 1960 (le premier pour une française, mais dans un film en anglais). Une histoire d'amour tragique sur fond de différences sociales dans l'Angleterre provinciale de l'après-guerre. Un film assez noir (qui m'a un peu fait penser au Match point de Woody Allen), qui sans être vraiment original, s'avère être assez efficace. Une belle découverte.
Il y a une sacrée ironie dans le titre du film "haute" quand on voit la scène finale avec l’enfant et sa voiture. L’homme arriviste qui n’a réussi à rien contrôler de ses ambitions et qui a subi les moqueries de tous.
Les chemins de la haut ville n'est pas vraiment passé à la postérité sauf pour la performance de Simone Signoret. Le film est loin d'être au niveau du chef d'oeuvre de Jack Clayton Les innocents adapté du Tour d'écrou de Henry James. Il s'agit aussi de l'adaptation d'un roman, que je n'ai pas lu, Room at the top (titre original) vaut surtout pour la photographie (signée Freddie Francis) et donc la performance de Simone Signoret en femme mûre follement amoureuse d'un jeune arriviste. Mais l'ensemble est assez plat et manque de force dramatique. On dirait que Clayton ne s'est pas totalement investi dans ce premier film, se contentant de bien filmer et bien raconter un mélodrame. Ce qui est déjà honorable.
C'est pas mal mais c'est quand même très classique et très académique. Alors ok, on peut y voir là le cinéma hollywoodien des années 1950 dans tout ce qu'il y a de mieux mais non, j'adore l'âge d'or d'Hollywood et ce n'était pas ça, y avait quand même plus de punch et d'idées en terme de mise en scène. Car là ça patine un peu. C'est pas mal filmé pour autant hein, y a quand même un soin apporté à l'esthétisme général de l'œuvre. Après le film ne se suit pas sans déplaisir mais c'est pas non plus particulièrement passionnant je trouve.
Joe Lampton arrive dans une petite ville industrielle du Yorkshire avec l’ambition de gravir rapidement l’échelle sociale. Il décide ainsi d’entreprendre la conquête de Susan, la fille unique de l’homme le plus fortuné de la ville. C’est alors que Joe fait la connaissance d’Alice, une femme mariée qui devient sa maîtresse et avec qui il entretient une relation passionnée...
Un mélodrame social cruel dans l'Angleterre d'après-guerre, qui dresse le récit d'apprentissage d'un jeune ambitieux, tiraillé entre une jeune femme de bonne famille et une amante mûre et passionnée interprétée par la touchante Simone Signoret (récompensée par l’Oscar de la meilleure actrice). 3,25
UNE PLACE AU SOLEIL. Un ange passe aux lumières de la ville, casque d'or, obstacle à la croisée des hauteurs sociales. Des miettes à mi hauteur, l'espoir qui bat de l'aile, tu cherches ton ombre destinée. Le couple idéal connait ses intersections.
Indéniablement, une œuvre intéressante d'un cinéaste inégal, prétexte à une opposition de classes féroce, où l'arrivisme du jeune héros finira par triompher, un peu malgré lui. On a beaucoup dit le bien qu'il fallait penser de Signoret dans ce film : elle est en effet remarquable de justesse et plus belle que jamais, en tous cas presque autant que dans le sublime "Casque d'or". A elle seule, elle justifie la vision de ce long-métrage qui a un tantinet vieilli.
Bonne surprise. Belle interprétation et personnage principal assez et volontairement antipathique qui est assez étonnant pour l'époque du film. Une histoire d'amour qui sort un peu des conventions. Un beau noir et blanc et une ambiance parfois hitckockienne notamment du a la musique.