J’avais vu le premier Canicule, plutôt très bon film dans le genre suspense thriller, avec une forte ambiance. Je me lance donc dans le visionnage de cette deuxième enquête avec Eric Bana, mais déjà le titre est trompeur, car cette fois, 0 canicule ! Bon, acceptons cette bizarrerie, mais c’est quand même un poil déconcertant !
Cette suite n’est pas aussi bonne que le premier métrage, même si dans l’ensemble ça reste une bonne série B dans le genre. De mon point de vue, ça fait un peu plus épisode de série télé étiré sur deux heures. La raison tient déjà à un départ un peu brouillon, où l’on est censé comprendre tout de suite où l’on est, avec qui, pourquoi, comme si on prenait une série télé en cours ! Il y a quand même eu 4 ans entre les deux films. Ce début un peu brouillon, répond à une fin qui l’est également. Je ne dis pas que la résolution est ratée, mais il y a un côté facile. Bana trouve très facilement un endroit jamais trouvé en 40 ans ! C’est quand même une facilité. De même, il ne mène finalement pas vraiment une enquête, car il se contente de mener des interrogatoires et il ne rassemble quasiment pas de preuves ou d’élément à charge. On a la résolution parce qu’il le faut bien. Après, oui, on a un suspense appréciable sur l’assassin, un twist bien vu, une bonne idée de départ. Maintenant, il faudra adhérer à cette construction en flash back quasi continuels et apprécier aussi l’insertion assez prétexte du passé du héros que j’ai trouvé de mon point de vue lourdaude.
Le casting est emmené comme le premier film par un Eric Bana convaincant dans son rôle. Il ne fait pas plus d’étincelles que ça, faute à un charisme un peu trop faiblard, mais son jeu sobre convient à son rôle. Il se fait néanmoins voler la vedette par quelques personnages pittoresques, notamment Deborra-Lee Furness, pour moi de loin la plus charismatique, même si en définitive le personnage d’Alice a un vrai caractère et retient l’attention grâce à une Anna Torv crédible. De manière générale, les personnages du groupe en séminaire d’entreprise et les acteurs sont plus marquants que ceux des enquêteurs.
Formellement, le film est propre. Un tournage dans des décors naturels bien rendus, une photographie élégante, une ambiance parfois vraiment bien posée qui alterne entre la beauté et le caractère inquiétant des lieux, le tout servi par une mise en scène sobre mais précise dans ses intentions, et une bande son principalement d’ambiance, mais qui renforce le caractère mystérieux des lieux. Pour ma par ce n’est pas aussi dépaysant et original que le premier Canicule, mais on sent la même volonté de faire les choses biens.
Mon opinion sur ce film est que c’est un honnête polar à suspense qui remplit le contrat. Après, peu adepte de la narration en multiples flash back, un peu déçu par des facilités trop présentes, par un Bana convaincant mais qui se fait piquer la vedette, par une esthétique soignée mais qui manque d’originalité, il m’a manqué quelque chose pour vraiment m’emporter. 3