J'ai adoré retrouver l'Angleterre cette période évoquée de l'après dernières mines de charbon exploitées, et la solidarité qui allait avec ce travail dur mais qui permettait de vivre (si on en mourait pas), le tableau de ces gens post-mineurs mais surtout des racistes locaux confrontés à l'arrivée de migrants syriens. Félicitation au personnage principal Ballantyne au nom qui sonne comme un pseudo pour ce patron de pub, et aussi a la jeune héroïne qui paraît une Iranienne des beaux arts (qui joue une Syrienne, la montrant plus proche de nous peut être ainsi) et fait comprendre de l'intérieur la détresse de ces gens dont la ville, le pays originaire, est en guerre et qui doivent partir pour tenter de survivre aux bombes, à la guerre civile chez eux, lettré paraît- elle avec son simple parfait anglais mais méprisée, insultée, par les locaux qui ne voit au début en tout cas, que la figure de l'étranger profiteur qui vient investir un pays. Il y a un raccourci dans l'histoire, pour émouvoir et raconter un revirement positif un peu non crédible de la population autour du café, apprenant la mort du père de cette famille après avoir été emprisonné en Syrie, mais l'essentiel est là, montrer que l'on peut faire évoluer les mentalités, en réunissant les gens, pour qu'ils se connaissent et se découvrent être des humains pareils, juste habillés différemment et utilisant une autre langue. C'est un de ces films qui redonnent foi en l'humain, de la force. Le personnage de l'héroïne n'est pas trop fouillé pour expliquer sa passion de la photo et c'est un peu décevant de la voir déposer l'appareil de son père parmi les fleurs apportées pour sa disparition, parce qu'on espère qu'elle continue a faire ce qui est montré, dangereux au départ mais aussi rassembleur, quand elle photographie les gens du quotidien, contents, de se voir pris en consideration, en photo. L'épisode du chien qu'on voit au début, symbole de fragilité, est poignant, sorte de tournant qui explique le personnage principal, au cœur ouvert a faire le bien, qui doit survivre parmi les autres, donnent l'occasion de montrer en retour de sa générosité celle des aidées. Le restaurant ouvert, gratuit pour tous et bousillée exprès par les détracteurs, montre les coups bas dont sont capables certains réunis en groupe, de façon bien tournée rapidement, on espère qu'un autre endroit sera envisagé pour continuer cela, mais on en parle pas. On esquisse aussi le retournement de preuves qu'exercent certains, via le visionnage accablant d'une agression d'un migrant ou l'agresse est suspecte d'avour fait quelque chose "justifiant" l'agression. Bravo au formidable réalisateur Ken Loach, d'un cinéma rare.