Démonstratif et chichiteux
Pour ma part, c’est le 1er film d’Héléna Klotz qu’il m’est donné de voir. Et je dois avouer que c’est un tantinet à reculons que je suis allé voir ces 95 minutes dont la pub se faisait entièrement autour de la présence à l’écran de Pomme et de Fianso, deux stars de la chanson adorées des jeunes dont je ne fais plus partie depuis des lustres. Jeanne a 24 ans. Elle vit dans une caserne en banlieue avec son père gendarme, son petit frère et sa petite sœur. Elle a fait le pari de réussir sa vie dans le monde de la finance. Pas pour la gloire ou le luxe, mais parce que c’est le moyen qu’elle a trouvé pour gagner sa liberté. Eh bien, la chanteuse pop-folk et le rappeur s’en sortent pas mal du tout et ce n’est donc pas de ce côté-là que le bât blesse, dans ce film somme toute honnête sans plus.
Ce drame glaçant semble basée sur l’opposition entre deux milieux. D’un côté la caserne de gendarmerie et les barres d’immeubles de la banlieue, de l’autre la finance et les tours des quartiers d'affaires. Au milieu, une jeune femme qui cherche à briser le plafond de verre de sa classe sociale pour se créer un avenir. Le sujet était pourtant original et intéressant, mais à force de vouloir démontrer à tout prix, le scénario passe à côté du sujet. D’abord parce que aucun des personnages n’est véritablement sympathiques – un grand salut aux amis de la litote -, à cause de la volonté d’utiliser une langue hyper technique, cryptée, comme une langue étrangère, qui parvient aux limites du compréhensible, enfin parce que la mise en scène est trop souvent chichiteuse, avec un désir forcené de vouloir faire beau et glacial, sans compter avec les ralentis inutiles qui frôlent parfois le ridicule, ou le m’as-tu-vu quand je filme.
Et, il faut reconnaître que Claire Pommet, - Pomme pour les fans -, pour un 1er film s’en sort très bien. Une révélation ! Sofiane Zermani, - Fianso pour les fans -, lui, n’est pas un débutant, - il est actuellement à l’affiche dans le film Avant que les flammes ne s’éteignent -, est comme toujours très bon. Niels Schneider, Anna Mouglalis, - dont la voix de contralto est toujours aussi fascinante, Grégoire Colin, Mathieu Amalric – pour une scène -, complètent la distribution. Quant au titre, il fait allusion, à l’emblème de Rolls Royce, ce qui est moin d’être le cas de ce film qui émarge plutôt du côté de la Peugeot 205.