L’intrigue de Race for Glory: Audi vs Lancia est née lorsque Riccardo Scamarcio a rencontré Cesare Fiorio, directeur sportif charismatique des années 70 et 80. Si ce dernier est la principale source d’inspiration du projet, le scénario ne s’appuie pas sur une documentation écrite, mais sur le témoignage direct du directeur sportif. Celui-ci a en effet raconté l’édition 1983 du championnat du monde des rallyes, particulièrement explosive, où l’écurie italienne Lancia affrontait la puissante écurie Audi, qui faisait la fierté de l’Allemagne.
Le comédien explique : "C’est une histoire formidable. Une toute petite équipe, sans grands moyens, bat une grosse entreprise qui détient l’argent et la supériorité technologique. Et celle-ci perd parce que ce qui compte avant tout, ce sont les liens d’amitié, l’humanité, la sensibilité. C’est le cœur du film."
Pour reconstituer avec précision l’environnement du championnat des rallyes de 1983 dans Race for Glory: Audi vs Lancia, la production s’est largement appuyée sur le recours à de véritables voitures d’époque et à des cascades physiques. Il était primordial pour la production pour restituer la vitesse et l’intensité de la course – qui se déroule sur des routes goudronnées et des chemins de graviers et non des circuits spécialement conçus pour la F1 –, que l’action soit filmée in situ. La production n’a fait appel aux effets infographiques que pour modifier des détails en arrière-plan et non pour bousculer artificiellement le fonctionnement physique d’un véhicule.
Les scènes d’action les plus complexes, filmées en partie depuis un hélicoptère, ont été tournées dans plusieurs sites en Italie pour camper les forêts touffues de Finlande, les routes accidentées et rocailleuses de Grèce et les paysages de Sanremo traversés par des pistes goudronnées. Les toutes dernières séquences, au moment où Lancia fête son triomphe, ont été tournées à quelques pas de la plage de Sanremo, là même où le véritable rallye s’est déroulé en 1983. "Je voulais que le film soit aussi réaliste que possible, avec les voitures principalement, mais aussi les logos et tous les détails qui nous ramènent en 1983", confie le producteur Jeremy Thomas.
Si l’authenticité était cruciale, Jeremy Thomas et Riccardo Scamarcio ne cherchaient en aucun cas à produire un biopic qui s’attache servilement à la réalité historique. Par chance, les événements et les personnages ne sont pas connus de tous, si ce n’est des passionnés de sport automobile. Scamarcio précise : "Notre protagoniste n’est ni Ayrton Senna, ni Alain Prost, ni Michael Schumacher ou Valentino Rossi. C’est mieux parce qu’on dévoile une histoire qui possède la force et la structure d’un grand récit de sport mécanique, et c’est plus facile pour que le spectateur accepte l’idée que j’aie les traits de Cesare Fiorio."
"De même, c’est plus facile de croire que Volker Bruch est Walter Röhrl et que Daniel Brühl est Roland Gumpbert. On n’était pas gêné par les contraintes du biopic. On n’a pas cherché à imiter ou à reproduire quoi que ce soit. Il s’agit de notre interprétation de cette histoire."
La nature viscérale du rallye automobile était un autre atout. "On ne voit pas de voitures sur un circuit, mais traverser des montagnes sous la neige etc. Ce qui compte surtout, c’est qu’on voie des voitures s’engager sur de véritables routes. Dans les années 80, les spectateurs, sur le bas-côté de la route, pouvaient même toucher les voitures lancées à toute vitesse", confie Riccardo Scamarcio.
Souhaitant s’éloigner des faits réels, les scénaristes ont inventé le personnage du médecin de l’écurie Lancia : Jane, interprétée par l’actrice anglaise Katie Clarkson-Hill. Sa nationalité était un élément essentiel du projet, selon Riccardo Scamarcio : "L’Angleterre est totalement partie prenante du film », dit-il. « Tout d’abord, Jeremy en est le producteur. Ensuite, Jane est la fille d’un pilote britannique qui est mort lors d’un rallye il y a plusieurs années. Nous voulons que l’Angleterre fasse partie de l’Europe, à nos côtés ! C’est très important, quoi qu’en disent les journaux et les responsables politiques."
"Nous sommes tous très liés les uns aux autres – Allemands, Italiens, Anglais. Nous sommes tous européens, nous avons des points communs mais aussi des différences. Le film tente de montrer les deux aspects car les Italiens ont battu les Allemands grâce à un pilote allemand qui n’avait pas vraiment envie de gagner… car c’était un type romantique."
Ce n'est pas la première fois que Daniel Brühl prend part à un film relatant une histoire vraie dans le monde du sport automobile. L'acteur a ainsi joué, en 2013, le pilote Niki Lauda dans Rush, réalisé par Ron Howard.
Stefano Mordini et son équipe ont cherché à concevoir un feel-good movie. Riccardo Scamarcio confirme : "C’était en tout cas notre intention. Même ceux qui ne sont pas passionnés de voitures et de sport mécanique trouveront qu’il se dégage une énergie folle de cette histoire. Il ne s’agit pas tant de voitures que d’êtres humains. Car, au-delà des voitures, il y a des hommes et des femmes. Des gens passionnés. Ce qui nous touche, ce sont des histoires où la tension entre vie et mort est palpable, et c’était particulièrement le cas dans les années 80. On se met dans des situations extrêmes parce que, inconsciemment, on veut avoir le sentiment d’approcher Dieu."
"À un moment donné, dans le film, quelqu’un pose cette question ‘Qu’est-ce qui nous pousse à faire tout ça ?’ Sans doute parce que si on arrive à négocier un virage, on garde la mort à distance. C’est une manière d’exorciser la mort. C’est, fondamentalement, ce qui nous a poussés à faire ce film."