Du Sucre est née une belle histoire d'amitié et de confiance entre Jean Carmet et Gérard Depardieu. Durant le tournage, ce dernier s'amusait à dérober à son partenaire ses petites fiches où figuraient ses lignes de dialogue. Tous deux s'étaient également trouvé un jeu, celui du con du jour, consistant à inviter à leur table, lorsqu'ils étaient au restaurant, de sacrés larrons et à les écouter raconter leurs mésaventures quelque peu rocambolesques. Une forme de Dîner de cons avant l'heure.
L'idée du crâne rasé pour le personnage de Grezillo, c'est Michel Piccoli qui l'a eue et qui l'a proposée à Jacques Rouffio. Celui-ci l'a aussitôt acceptée.
Cette satire sociale a incontestablement une dimension documentaire, le spectateur ayant l'impression de pénétrer dans un monde qu'il ne connaît pas, celui de la spéculation boursière. Pour arriver à ce résultat, Jacques Rouffio a dû se lancer dans un gros travail de recherche et de compréhension du langage économique.
L'histoire est basée sur la crise du sucre qui eut lieu au début des années 70, à l'approche du premier choc pétrolier. Les discours sur le manque de ressources pour assouvir la croissance avaient une résonance considérable à l'époque, et on assistait alors à une flambée des prix des matières premières.
Ce film est l'adaptation du roman homonyme de Georges Conchon, écrivain réputé pour son regard pénétrant sur la société fait de beaucoup d'ironie. Ce livre est né de la colère éprouvée à l'égard de la cupidité des grands capitalistes qui n'hésitent pas à ruiner les petits épargnants pour parvenir à leurs fins. Dans Le Sucre, Georges Conchon, qui était également rapporteur des débats au Sénat, fait une apparition comme supérieur hiérarchique de Jean Carmet.
Au poste de troisième assistant-réalisateur, on retrouve John Lvoff, futur réalisateur de La Salle de bain (1988) et L' Homme des foules (2000).