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guillebotis
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5,0
Publiée le 13 juillet 2023
Un choc. Libération (27 juin 2023) évoque "un grand film, un des plus beaux et des plus tristes possibles". L'éloge est largement mérité pour ce journal auto-filmé, magistrale illustration de l'aptitude à la souffrance dont toute la littérature russe est empreinte. On est bouleversé par l'humanité qui se dégage de chaque minute du film. Dans un interview, la réalisatrice Marusya Syroechkovskaya évoquait le gâchis consistant à ne pas avoir reconnu son propre état dépressif notamment au début de sa relation avec son ami Kimi. Mais aurait-elle produit ce chef d'oeuvre ? Comme il s'agit d'un désespoir à la russe, sans issue sur la Terre, la mort débouche sur une rédemption : l'oeuvre de la jeune cinéaste y parvient magnifiquement. Son film inoubliable occupe désormais une place de choix dans la filmothèque intérieure de ceux qui ont eu la chance de le visionner.
Un très beau documentaire. Très touchant. Je n'ai pas l'habitude des documentaires mais celui-ci représente le parfait mélange entre fiction et documentaire donc il m'a assez plu. J'ai d'ailleurs eu la chance de rencontrer la réalisatrice qui m'a beaucoup touché par son énergie solaire. A voir.
Née en 1989, rejetonne de la classe moyenne moscovite, Marusya est une adolescente dépressive que sauve du suicide la rencontre en 2005 d'un adolescent à peine plus vieux qu'elle et qui partage ses obsessions et ses addictions. Il mourra en 2016, comme nous l'apprend ce documentaire filmé à partir des centaines d'heures de vidéos enregistrées par Marusya pendant toute leur vie commune et même après leur séparation en 2013.
"How to Save a Dead Friend" est un documentaire qui peut se lire à deux niveaux. Le premier est une histoire d'amour entre deux naufragés dont on sait par avance comment elle finira. On peut d'ailleurs se demander si le documentaire n'aurait pas été plus efficace en laissant planer le suspense sur son issue fatale. Kimi est un adolescent trop tôt vieilli, détruit par sa dépendance aux drogues les plus variées. Mais c'est grâce à lui, malgré tous ses défauts, que la jeune Marusya, dont on voit dans toutes les images une lueur au fond des yeux, absente de ceux de Kimi, s'accrochera à la vie et deviendra, après des études de cinéma à Moscou, une belle jeune femme, aujourd'hui exilée à Vienne.
Car - c'est l'autre versant de ce film - "How to Save a Dead Friend" documente, comme l'avait fait avant lui "Leto" pour la jeunesse soviétique dans les 80ies, la jeunesse russe sous Vladimir Poutine des années 2005-2015. Telle est du moins la version, partiellement inexacte, qui nous en est vendue. Car hélas, de la Russie poutinienne, "How to Save a Dead Friend" ne nous montre pas grand-chose sinon les vœux que chaque année Poutine - ou son éphémère doublure Medvedev - adresse à ses compatriotes. Rarement la caméra video de Marusya quitte-t-elle le petit appartement sordide que le couple partage, sauf une fois ou deux pour filmer des manifestations auxquelles il prend part. Et c'est bien dommage ; car on aurait aimé en savoir plus de ce qu'est d'avoir vingt ans en URSS... pardon... en Russie.
Un magnifique documentaire sur la russie contemporaine. J'ai été très ému par le destin tragique de l'histoire d'amour de ces deux personnages, pourtant raconté avec douceur et légerté.
Ce documentaire retrace dix années de vie de Marusya et Kimi, a l’heure d’un basculement, celui de la Russie qui bascule dans l’ère Poutine. un basculement qui accompagne le musèlement d’une jeunesse, et un pays qui se replie sur lui même. Le film met en lumière le renoncement, la vie joyeuse malgré tout, et en même temps la résignation. C’est triste et en même temps le film échoue à rendre compte des situations personnelles dans une narration trop déconstruite…
Marusya présente un film des plus personnel et touchant. En retraçant son histoire avec son âme-sœur, Kimi, elle rend compte d'une Russie au climat politique tendu, et surtout d'une jeunesse non comprise par un gouvernement autocratique. Le fait que le film ne soit composés que d'images d'archives personnelles, crée une vraie proximité entre l'œuvre et les spectateur.ices. Pour l'instant, c'est pour moi un des meilleur film de cette année !
On se demande au départ ce qu'on est en train de regarder, les images semblent décousues, mal tournées, puis on se rend compte que ce sont des images d'archives, de vie de "tous les jours" de deux jeunes adultes dépressifs dans la Russie des années 2000. La Drogue, très présente, rend certains passages de ce film/documentaire difficiles à regarder. Mais il faut aller au delà de cette première impression, car derrière il y a la véritable histoire, celle de deux êtres qui s'aiment d'un amour véritable que même la mort n'arrête pas et c'est ce que le film fait revivre. Un film glaçant, poignant, tragique.
Dans "How to save a dead friend", Marusya Syroechkovskaya partage les vidéos qu'elle a tournées durant 12 ans pour illustrer son quotidien, sa vie et sa relation avec Kimi, l'amour de sa vie. Le documentaire prend le temps de s'appesantir sur les tourments du couple, les tentatives de suicide récurrentes, la drogue... Malheureusement, ces tourments prennent toute la place dans le récit, qui ne présente presque pas le quotidien des protagonistes. La douleur affichée parait donc abstraite car elle n'a aucune accroche dans la réalité. Marusya et Kimi ne se définissent que dans leur mal-être, certes réel, mais n'ont aucun autre attribut permettant d'entrer en empathie avec eux. Au delà de ça, la mise en scène et le montage sont très bien faits et le film jouit d'une très grande qualité.
Je vous recommande vivement ce documentaire aux accents punk qui met un coup de projecteur sur une jeunesse russe laissée pour compte. Un film rare, touchant sans jamais être vulgaire. J'ai pris une claque.
Une énorme claque, sans doute le documentaire le plus puissant de ces dernières années en terme de voyage émotionnel. Rarement on aura autant eu le sentiment de pénétrer l'intimité d'un couple passionnel et la psyché d'une réalisatrice qui se livre à nous de manière bouleversante, brute et pourtant lumineuse. On en ressort différent, un film donc indispensable.
A base de bouts de films de souvenirs personnels filmés pendant plus de 20 ans, la cinéaste raconte son histoire d'amour avec Kimi, un jeune paumé, drogué, qui l'a sortie de la dépression avant d'y plonger lui-même. Rien de joyeux au pays du début de l'âge adulte. D'autant qu'on est en Russie, et rien ne semble donner une lueur d'espoir à une jeunesse ravagée. Reste la question principale : est-ce réellement un film? On s'ennuit quand même ferme tant le fil directeur est ténu.
Comme beaucoup d’adolescents russes, Marusya n’a que 16 ans quand elle est déterminée à en finir avec la vie. Jusqu’à ce qu’elle fasse la rencontre de Kimi, un jeune de son âge à travers lequel elle va se reconnaître. Tous les deux sont minés par la société dans laquelle ils grandissent, cette Russie au régime violent, autocratique et totalitariste.
How to Save a Dead Friend (2023) est le fruit d’un travail de longue haleine où pendant 12 ans, la réalisatrice (qui n’est autre que Marusya) a filmé sa famille, ses proches et son couple (qu’elle a formé avec Kimi). Au départ, ces innombrables heures de rush n’étaient pas destinées à devenir un film et finalement, voyant son pays sombrer dans la dictature et l’autoritarisme, elle a décidé d’en faire un long-métrage pour montrer au plus grand nombre ce qu’est en train de devenir la jeunesse russe.
Si dans le fond, c’est sans conteste une idée bien évidemment louable (celle de mettre en lumière cette nouvelle génération qui ne souhaite pas se soumettre à un pouvoir politique qui interdit toute idée contestataire, toute marginalité et toute envie de liberté), dans la forme, c’est autre chose… Je n’ai pas été convaincu par l’entièreté du film. La première partie avait une certaine saveur, avec des images prises sur le vif, le côté festif et punk, mais dans la seconde partie, le film perd de son piquant avec la relation de couple qui bât de l’aile et Kimi qui peine à se défaire de son addiction à la drogue.
Ensuite, le sujet est particulièrement badant, on y parle de suicides, de drogues, de désillusions, d’inquiétudes, de jeunesse en perdition, sans parler des innombrables apparitions télévisuelles de Vladimir Poutine, bref un cocktail détonnant. Mais en fin de compte, je suis resté sur ma faim car je m’attendais à un documentaire sur la jeunesse russe en générale et non un doc autocentré sur un jeune couple, dommage.
L'affiche est peu attractive. J'ai bien fait de persévérer pour voir le film. Le ton est très personnel. Un bon équilibre est trouvé entre scènes domiciles et scènes de concerts ou de manifs. Le jeune couple est attachant et finit par nous passionner en nous documentant un peu l'arrivée et la montée de Poutine. C'est un documentaire, mais on se prend à penser que c'est une fiction. Bande son exaltante. Le film fait mouche.
"La Russie c'est le pays des tristes" est l'une des premières phrases prononcées dans ce documentaire sur une jeunesse muselée par le régime qui trouve son échappatoire dans l'alcool et la dope. En écoutant comme beaucoup de jeunes gens à travers le monde Joy Division, Nirvana ou Hole et quelques groupes grunge russes. Ce film est une superbe déclaration à un amour condamné, aux âmes damnées et à la dépression, voire au suicide envisagé comme presque nécessaire. C'est plombant mais c'est formellement beau comme un mix entre Harmony Korine et Jonathan Caouette.
J'ai eu un peu de mal au départ avec ce documentaire monté comme un clip vidéo : des images qui se suivent sur une musique rythmé rock. Jusqu'à la rencontre de Kimi avec la drogue : le montage devient plus linéaire, moins fun. On suit la descente de Kimi entre HP et mensonges à sa famille, prise de poids dû au traitement, crises de larmes. Dommage que l'extérieur, pour le peu qu'il apparait, ne nous parle pas plus de la Russie de Poutine, si ce n'est les voeux annuels qui feraient presque sourire. Une réalisatrice à suivre tout de même.