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Olivier Barlet
296 abonnés
396 critiques
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5,0
Publiée le 20 juillet 2022
(...) C’est la démarche de ce film choral de respecter ces femmes et de montrer ainsi leur beauté. Nous les avons écoutées et percevons maintenant un peu mieux leur condition d’exploitation. Nous ressentons à quoi elles se rattachent pour arriver à survivre malgré la rudesse de cette condition, cet amour idéal qui motiverait un mariage, et à répondre au harcèlement des hommes. C’est l’éveil des consciences, sans surcharge et sans pathos, que recherche Erige Sehiri. Elle ne déploie aucun effet et c’est sans doute dans cette épure que s’affirme sa patte documentaire. Au-delà du destin commun de ces jeunes et de ces femmes âgées, c’est celui du pays qui se dessine. (lire la critique complète sur le site d'Africultures)
Même si le scénario a quelque chose de la pièce de théâtre (on peut en tout cas facilement l'imaginer), le film lui, est écrit brillamment, et les dialogues sont plutôt fins et subtils....Il s'agit de jeunes hommes, (le chef, entre autre) et de jeunes femmes aussi naturelles que séduisantes, qui parlent entre elles d'amour, de mariage, de passions diverses, dont le spectateur peut tirer pour lui même de riches enseignements...Sous le soleil de Tunisie, la caméra se promène dans le verger, pendant que les jeunes filles récoltent des figues. Le tout est assez naturel et élégant, totalement dépourvu d'ennui, par moment philosophique, par moments économique...Il y a même de vieilles personnes pour apporter une touche d'humour, un humour omniprésent et du quatrième degré souvent...On peut penser au jeu de l'amour et du hasard, à Marivaux dans une Tunisie où les esprits s'interrogent.....Le tout dans un format idéal ( 90 minutes) un film que je conseille, car à la fois littéraire et réaliste sur une nouvelle jeunesse.... ..
Le premier long-métrage de la Tunisienne Erige Sehiri est un huis-clos à ciel ouvert, une journée de cueillette, sous les figues d'un grand verger, exactement. Un film de soleil et de lumière (quelle photo somptueuse !) avec des dialogues vifs en dialecte berbère qui sonnent juste, avec des comédiens amateurs manifestement doués, surtout les personnages féminins que la mise en scène fluide de la réalisatrice auréole d'une grâce infinie. L'on s'interpelle, l'on chahute et l'on y drague aussi dans un marivaudage qui n'oublie pas de résonner socialement, sur la place d'une génération de femmes, dans une société tunisienne où elles étouffent, à la recherche d'une émancipation difficile à conquérir, sous le regard un tantinet affolé d'hommes qui ont du mal à comprendre cette effronterie vis-à-vis de leurs privilèges ancestraux de domination. Erige Sehiri dit admirer le cinéma de Kiarostami mais on pourrait citer d'autres influences aussi diverses que les films d'Emmanuel Mouret ou Riz amer de Giuseppe de Santis. C'est un film qui témoigne aussi d'une sororité puissante mais aussi inquiète quant à un avenir difficile à imaginer pour ces jeunes filles, une fois leur travail d'été terminé, à l'ombre des figuiers en fleur. Quoi qu'il en soit, l'on reste charmé par la beauté d'un film qui rend un si bel hommage à la féminité et à une nature prodigue en richesses.
Rare sont les fims venant de Tunisie, il faut en profiter. Ce film décrit le quotidien d'ouvriers, d'ouvrières devrais-je dire durant une journée allant cueillir des figues. décrit ainsi, cela ne semble pas être très attirant et pourtant... C'est en fait ce jeu de séduction entre les unes et les autres, c'est le regard sur la vie des jeunes et des moins jeunes, c'est le rapport entre patron et employés, dominant, dominé(e)s. que de rebondissement durant cette journée de cueillette. Le réalisateur Erige Sehiri a réuni un casting de qualité et je retiens la force et la fraîcheur des jeunes acteurs tous aussi persuasifs que beaux. C'est aussi ce qui est difficile à faire ressentir, la sensation de vivre dans cette nature si attirante mais si éprouvante lorsque le soleil est là. On attend l'ombre et lorsqu'elle est présente, on la déguste.
Dans les vergers de la Tunisie, les générations mettent leur énergie dans la récolte des figues. Lorsque le chef a le dos tourné, les jeunes femmes se livrent sur leurs sentiments et nous rappellent que la domination masculine est encore bien rude...
J'ai horreur des figues, mais malgré cela, j'ai beaucoup aimé ce film ! La caméra systématiquement au plus près permet de partager les émotions des personnages dont certains sont loin d'être inesthétiques. La réussite de ce film, c'est que, derrière chaque émotion ainsi démasquée se cache une réalité tunisienne. Et, rien à faire, on aime la Tunisie et les Tunisiens.nes
Un film émouvant, réaliste, qui vous transportera dans la Tunisie rurale d'aujourd'hui. Il aborde de nombreux sujets de société avec beaucoup de poésie et d'insouciance.
Sous les figues revêt les atours du film documentaire pour suivre un groupe de Tunisien(ne)s ramassant des figues.
Ce sont surtout les jeunes gens qui intéressent la cinéaste Erige Sehiri : elle filme avec gourmandise quatre filles et trois garçons rayonnants de jeunesse, batifolant, flirtant et échangeant des considérations de tout type sur l'Amour.
Le film évoque par petites touches (trop) légères les aspects les moins reluisants de la société tunisienne : harcèlement sexuel, délation, exploitation des employés, nécessité de survivre pour les plus pauvres, expatriation intérieure.
Tout cela est frais et plein d'énergie, et en même temps assez inconsistant et anecdotique. Votre intérêt pour le film dépendra donc de votre sensibilité à l'aspect solaire de ce film sympathique qui ne parvient pas à être politique.
Au petit matin, de nombreuses personnes se rassemblent en attendant d'être récupérées pour aller travailler dans un champ. Pendant près de 90 minutes, on va accompagner ce petit groupe pendant leur journée de travail. Un petit instant de vie pour nous, un quotidien pour eux... Il y a des retrouvailles, du flirt, certains règlent leur compte tandis que d'autres évoquent le comportement du patron ou les conditions de travail. Une sorte de microcosme de la société tunisienne traité de façon légère, car ce n'est qu'une journée après tout... C'est bien filmé et charmant, mais ça reste très anecdotique. Malgré une lumineuse Fide Fdhili, j'ai trouvé le film assez quelconque.
Ce film d'une réalisatrice tunisienne présenté en mai dernier à la Quinzaine des Réalisateurs, on aurait aimé le couvrir de louanges et vous encourager à courir le voir. On aurait aimé parce que cette journée de cueillette des figues dans le nord-ouest de la Tunisie réunit des jeunes et des vieux, des jeunes filles et des jeunes hommes, un patron est ses employé.e.s et permet toutes les conversations possibles : jeune filles entre elles, jeunes hommes entre eux, jeune fille avec jeune homme, jeunes avec vieux ou vieilles, employé ou employée avec patron. Alors oui, les conversations, il y en a beaucoup, qu'elles soient de nature sentimentales ou amoureuses, de nature sociale concernant le patriarcat et les rapports entre les hommes et les femmes, mais aussi concernant les rapports entre patron et employé.e à propos du salaire ou entre patron et employée à propos de harcèlement. Le problème majeur de ce film, c'est que le sous-titrage n'arrive pas vraiment à suivre le rythme effréné de ces conversations, des conversations parfois fort intéressantes mais aussi, parfois, sans réel intérêt pour le spectateur. Au bout d'un moment, la torpeur que l'on ressent à l'ombre d'un figuier, en plein été, risque fort de vous gagner !
Une chronique attachante où l'extérieur rural, paradoxalement, tient lieu de huis clos révélateur des sentiments. En filigrane, une certaine vision de la société tunisienne. Un joli film.
Dans l’arrière-pays tunisien, au lever du soleil, un pick-up vient chercher la vingtaine d’hommes et de femmes qui vont, toute la journée, cueillir les figues d’un verger. Le patient travail sous la frondaison des arbres fruitiers s’effectue lentement. Les jeunes filles échangent des confidences, sous le regard des aînés. Des relations s’ébauchent…
"Sous les figues" est le premier film de la documentariste tunisienne Erige Sehiri. Il frappe par la rigueur de son dispositif théâtral : toute une journée durant, on ne quittera les pentes de ce verger où l’on verra se croiser tous les protagonistes. Une de ses faiblesses est qu’on peine à les identifier, même si progressivement, les silhouettes de Fidé, la plus libérée, Sana, la plus conservatrice, ou Melek se dessinent. Peut-être le scénario aurait-il été plus efficace s’il s’était concentré sur un nombre plus limité de personnages, par exemple sur Abdou, qui vient réclamer à son oncle des droits sur la terre dont il a été spolié et qui fut le premier amour de la jeune Melek.
"Sous les figues" interroge les rapports de genre et le poids du patriarcat sur des jeunes filles à la recherche d’une impossible émancipation. Il interroge aussi, avec moins de finesse, les rapports de classe à travers la figure du chef, notamment dans la scène de la distribution des gages. Autant de sujets graves et importants qui expliquent l’accueil bienveillant qu’a reçu "Sous les figues" à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes le printemps dernier. Pour autant, ce marivaudage trop convenu et vite ennuyeux n’a pas réussi à m’embarquer.
Très déçue par ce film dont le scénario et surtout les dialogues ne sont pas très élevés, je pensais que ce serait beaucoup plus profond et philosophique sur la vie et l’amour, c’est même par moment assez agressif, heureusement cela se passe au milieu d'un beau paysage ...
Ce premier film fait du bien en plein solstice d’hiver, le soleil est partout dans ces montagnes tunisiennes peuplées de figuiers. Tout le film se situera là, sous les figuiers, un véritable huis clos en plein air. La jeune cinéaste met en scène des comédiens amateurs à qui elle a demandé de rester proche de ce qu’ils sont ; ce marivaudage aux accents rohmeriens est faussement léger puisqu’il questionne en profondeur la jeunesse tunisienne d’aujourd’hui prise entre tradition et émancipation. Les filles les plus émancipées côtoient les plus conservatrices, ce choc des cultures est le centre d’intérêt du film. Cependant contrairement à Rohmer, Erige Sehiri n’arrive pas toujours à maitriser son rythme ; et parfois on s’ennuie. Petit film sans prétention, pas très engagé, mais bien agréable à suivre. TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
Grande finesse et sensibilité, à la fois drôle et tragique, il donne à des récolteurs de figues dans le nord-ouest de la Tunisie un visage et une voix.
Le verger est un espace de rencontre et, dans une société où les lieux manquent pour cela, un espace de liberté. C’est à la fois bucolique, nostalgique et tragique. Les douleurs sont présentes, celles des femmes surtout. Lorsque la vieille Leïla se met à chanter sur un air de flûte une chanson populaire qui parle de souffrances et d’amour, et que des larmes coulent sur sa joue qui la forcent à s’interrompre, l’émotion est extrême : c’est son destin mais c’est aussi le devenir des jeunes qu’elle chante, sans que nous ayons besoin de sous-titres pour le comprendre. Chacun s’y retrouvera...
C'est charmant et intéressant, mais pas assez ''prenant''... On croit voir apparaître un "motif" de tension narrative avec une histoire de vol de figues, mais c'est un leurre...