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    Et la fête continue !
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Et la fête continue !" et de son tournage !

    Source d'inspiration

    Le parcours de la femme politique Michèle Rubirola a intrigué Robert Guédiguian et lui a donné l’idée, pour son nouveau film, d’interroger le rapport que nous entretenons aujourd’hui avec l’action politique via quelques personnages de différentes générations : "Elle ne voulait pas être tête de liste de la gauche pour les municipales à Marseille mais elle seule faisait l’unanimité. Elle a donc été « contrainte » d’accepter et, contre toute attente, a été élue. Au bout de quelques mois, elle a craqué et a abandonné le poste de maire.

    "Il y avait chez elle un refus du pouvoir alors qu’elle a milité toute sa vie pour y accéder ou, du moins, pour que ses idées prennent le pouvoir. Michèle Rubirola m’a inspiré, à son insu, le motif central du film. Ça s’arrête là. Je n’ai fait ni enquête, ni interview. Nous avons immédiatement écarté l’hypothèse d’une reconstitution de son histoire. Il n’y a pas de bureau de vote, pas de scrutin, pas de campagne électorale, etc. Je voulais quelque chose qui ne serait ni historique ni journalistique, mais métaphorique, voire poétique."

    Retrouvailles

    Avec Et la fête continue !Robert Guédiguian retrouve ses actrices et acteurs fétiches : Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Lola NaymarkGrégoire Leprince-Ringuet et Robinson StéveninAlicia Da Luz Gomes avait elle aussi déjà tourné avec le cinéaste dans Twist à Bamako.

    Note d'intention du réalisateur

    "En ces temps étranges de régression et d’égoïsme qui touchent toutes nos sociétés, un cinéaste ne peut se contenter de décrire la misère du monde… il doit aussi montrer des voies nouvelles grâce auxquelles les idées de partage et de démocratie peuvent l’emporter, de l’Arménie agressée à SOS Méditerranée, du statut des réfugiés au logement social, de la défense de l’hôpital et de l’école, de la réinvention de la gauche à l’horizontalité des luttes de quartier. Et tout cela avec le souci d’être entendu, c’est-à-dire d’être un cinéaste qui croit que le cinéma d’auteur et le cinéma populaire ne s’opposent pas."

    Tragédie de la rue d'Aubagne

    Robert Guédiguian pense que ce sont les mobilisations populaires après la tragédie de la rue d’Aubagne (l'effondrement des immeubles ayant fait huit morts en 2018) qui ont permis à la gauche de remporter la mairie de Marseille. Le cinéaste confie : "Les habitants de la rue d’Aubagne ont donc fait de la politique à leur manière, sans le savoir, sans l’affirmer en tout cas… Et cela a entraîné des victoires sous la forme traditionnelle de la politique électorale. Pour autant, ce n’est pas non plus un film sur la rue d’Aubagne."

    "Mais elle constitue son centre de gravité. Les personnages tournent autour de cet effondrement et de l’espace vide et blanc comme un linceul tels des électrons autour d’un noyau qui, coïncidence, est occupé par une statue d’Homère, le 'père' de tous les récits… Comment survivre à l’effondrement et au vide, au sens le plus abstrait, le plus théorique… À l’effondrement de nos grands récits et au vide consécutif de nos modes de vie. Comment Homère peut nous raconter de nouvelles épopées. Sous quelles formes."

    "Agitprop"

    Et la fête continue ! est un film d’« Agitprop ». Robert Guédiguian précise : "J’aime beaucoup cette forme extrêmement populaire et inventive qu’ont adoptée les artistes au début de la révolution russe afin de participer à la dynamique du changement, à sa vitesse. Maïakovski, Vertov, Meyerhold, puis, en Allemagne, Piscator, Karl Valentin, Brecht… En un mot cela consiste à parler de tout ce que nous vivons en même temps, à passer du coq à l’âne, à utiliser tous les moyens possibles pour mieux questionner et comprendre l’air du temps en mettant à profit les hésitations, les certitudes et les doutes des hommes pour que le spectacle soit réjouissant. J’ai toujours adoré cette liberté formelle jubilatoire qui titille nos sens et nos esprits. Uccelini e Uccelacci est un merveilleux film d’Agitprop de Pasolini."

    Côté photographie

    Robert Guédiguian et le directeur de la photographie Pierre Milon ont voulu une image irréaliste, tout en faisant en sorte que cet irréalisme se voit le moins possible. "Tout parti pris de mise en scène doit se ressentir et non se voir. La nuit, nous avons systématiquement éteint l’éclairage urbain pour lui substituer notre vision des scènes. Le jour, soit nous avons attendu les bonnes heures pour tourner, soit nous avons stylisé la lumière à l’étalonnage numérique", confie le metteur en scène.

    Robert Guédiguian au sujet du titre

    "Le titre a existé tout de suite. Nous avions pris la décision irrévocable de faire un film qui se terminerait bien. Avant le décentrement africain de Twist à Bamako, j’avais fait Gloria Mundi, qui était très sombre. Nous pensions en écrivant le scénario de Et la fête continue ! que le film serait même plus optimiste qu’il ne l’est aujourd’hui mais de nombreux dilemmes ont surgi chez moi et chez les personnages… Peut-être ai-je été gagné par ce qui me domine aujourd’hui, une certaine mélancolie, mais c’est une mélancolie joyeuse. C’est ce que j’aime beaucoup chez Tchekhov, une mélancolie sereine."

    Les citations

    Les citations dans Et la fête continue ! ne sont pas des références culturelles. Elles témoignent, notamment pour le personnage d’Henri, d’une vie de lectures bien sûr, puisqu’il est libraire, mais aussi des aléas de son existence et de ses réflexions. Le réalisateur Robert Guédiguian développe : "C’est la conception que j’ai de la culture. La culture aide à vivre. Elle rassure. Elle permet de voir comment d’autres ont traversé les mêmes expériences que nous."

    "Je lis L’Art d’être grand-père de Victor Hugo, et cela m’amuse de constater que j’éprouve les mêmes sentiments que lui. L’extrait de Proust sur les jambes chancelantes des vieillards que lit Henri à Rosa laisse moins seuls ceux qui prennent de l’âge. C’est réconfortant de savoir qu’il en est ainsi de toute éternité. Tous les textes que cite Henri sont reliés à des choses qu’il a vécues ou qu’il vit. C’est de la culture incorporée. On peut vivre sans elle, on vit mieux avec elle."

    Un hommage

    Robert Guédiguian a utilisé la célèbre musique que Georges Delerue avait écrite pour Le Mépris : "Outre le fait que cette musique est très belle en soi, et qu’elle fonctionne parfaitement avec la scène, c’est effectivement un hommage. Je l’ai fait d’autant plus volontiers que Godard est décédé pendant le montage. La première fois que j’ai entendu cette musique avec le plan séquence sur Bardot et Piccoli, je devais avoir 17 ans. Ça m’a sidéré. Et ça continue à me sidérer."

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