L’esthétisme ne fait pas tout
Après 15 ans d’absence, Koffi retourne au Congo pour présenter sa femme, enceinte, à sa famille. Considéré comme un sorcier par les siens, il rencontre trois autres personnages qui, comme lui, veulent s’affranchir du poids des croyances et de leur assignation. Seule l’entraide et la réconciliation leur permettront de se détacher de la malédiction qui les touche. A la lecture du pitch du film du belgo-congolais Baloji, qui a obtenu le Prix de la Nouvelle Voix dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2023, on sent bien qu’on entre dans un monde très éloigné du nôtre et que, d’emblée, les 90 minutes ne suffiront pas à nous familiariser avec les rites et coutumes du Congo ancestral.
Sachez avant toutes choses que le nom du réalisateur Baloji, signifie en Swahili, sorcier qui peut s’emparer des pouvoirs des autres sorciers… Tout un programme… En tout cas, un sujet de film. Notre cinéaste ne cache pas sa fascination pour l’occultisme et les gens perçus comme différents. Et son cinéma est lui aussi, différent, sans doute trop pour les européens que nous sommes et j’avoue être resté sur le bord du chemin tracé à grands coups d’ellipses et d’ésotérisme… bref, on s’y perd. Un 1er film dominé par les choix des couleurs, les bruits, les ambiances. Mais le scénario reste obscur et m’a partiellement échappé même si je reconnais un certain savoir faire à ce cinéaste inconnu. Une plongée hallucinatoire nourrie d’images abstraites et de figures traditionnels baroques, rites vétustes et masques traditionnels… une curiosité.
Le casting avec deux noms connus, Marc Zinga et Lucie Debay, une belle découverte Eliane Umuhiré et Denis Mpunga, un acteur belge souvent vu dans des seconds rôles en France, oui ce casting fait ce qu’il peut et se débat dans une histoire qui les dépasse un peu, comme le spectateur. Je ne suis pas bien sûr que, malgré son titre, tous les augures soient favorables à ce film étrange, intrigant et hermétique.