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    Une année difficile
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Une année difficile" et de son tournage !

    Un film né d'un monde en pause

    Alors qu'ils écrivaient un film pendant le confinement, Eric Toledano et Olivier Nakache se sont arrêtés pour s'interroger sur ce monde en pause, comme le rapporte le premier : "Quel était ce nouveau monde qui était censé arriver ? Ce monde qui, d’après certains, ne serait plus du tout le même que le nôtre. Des images se sont imposées : les rues désertes, les rideaux des magasins fermés, les avions cloués au sol, tous ces gens qui applaudissaient tous les soirs à 20h aux fenêtres… et d’autres images ont surgi comme en contradiction avec ce vide que nous vivions tous alors, l’évocation du trop-plein de nos sociétés en croissance permanente."

    Un pont entre l'écologie et le surendettement

    En voyant sur les réseaux sociaux des vidéos de militants qui bloquaient l'ouverture des magasins pour le Black Friday, les réalisateurs ont été frappés par l'opposition entre deux mouvements, le vide du confinement vs. le trop-plein de la société de consommation. De leurs recherches a émergé le thème du surendettement. Olivier Nakache raconte : "Ce sujet nous intéressait depuis un certain temps, il raconte quelque chose sur le désir mimétique, sur la voracité des établissements de crédits qui plongent pas mal de gens dans le rouge et sous la ligne de flottaison."

    Puis, le duo a voulu se pencher sur les nouveaux militants écologiques : "Et, surtout, ces militantes car, lors de nos recherches, ce sont souvent les filles, si combatives, qui nous ont le plus marqués. Des Cactus, nous en avons rencontrées !"

    Eric Toledano ajoute : "C’est aussi pour cela que tout le film est traversé par l’évocation de l’image des ponts. Il s’agissait pour nous de relier deux sujets, comme deux rives - le surendettement et l’écologie - qui en apparence, n’ont pas grand-chose à voir, et pourtant, les appartements vides peuvent porter plusieurs histoires, la récente visite d’huissiers ou une volonté de dénuement, de minimalisme et de décroissance."

    Un besoin de comédie

    Après avoir tourné deux saisons de la série En Thérapie, les réalisateurs ressentaient un besoin de comédie : "Faire rire là où nous devrions sûrement pleurer, cela nous permettait d’aborder les mêmes réflexions et le même constat par la dérision et l’humour. La comédie est un poste d’observation privilégié, un baromètre social qui provoque également un vrai examen de conscience."

    Filmer l'énergie et le mouvement

    "Nous avions très envie d’énergie et de mouvement. Et c’est aussi cette volonté de mise en scène qui a motivé le choix des sujets. Un Black Friday ou les actions musclées des activistes écologistes : ces déploiements humains sont très stimulants et inspirants à filmer", explique Olivier Nakache. Il admet que ce besoin est aussi une réaction au tournage de la série En Thérapie, qui se déroule dans le cabinet d'un psychanalyste et où l'accent est porté sur les visages des comédiens. Eric Toledano ajoute : "De plus, de telles scènes ont rarement été filmées. Créer des images neuves fait partie de notre plaisir de cinéma."

    La comédie italienne comme modèle

    Une année difficile marque un tournant pour Eric Toledano et Olivier Nakache, qui ont décidé d'assumer pleinement l'influence de la comédie italienne, "En utilisant l’ironie, la satire, la farce, tous ces éléments qui servent à mieux appréhender notre sujet pour que le fleuve soit plus tumultueux, avec plus de courants et de contre-courants, pour bousculer, déranger, déborder pour décrire une société en mutation et en déconstruction".

    Des personnages peu aimables

    Sous l'influence de la comédie italienne, les réalisateurs ont décidé de jouer la carte de l'humour noir et de mettre en scène des personnages peu aimables. Olivier Nakache explique : "Le défi était de réussir malgré tout à rendre attachants ces ratés sympathiques avec un désordre apparent qu’une trop franche linéarité ne pourrait pas restituer. Là en effet, nous l’assumons complètement, nos héros partent du point A pour revenir… au point A."

    De vrais militants au casting

    Pour les scènes de manifestation, les réalisateurs ont fait appel à de vrais militants écologistes. "Ils nous ont dit : nous faisons des actions pour qu’on parle de nous, et vous, vous parlez de nous, donc nous sommes partants. Nous adorons les castings mélangés, des acteurs face aux non-acteurs, chacun a un défi à relever. C’était drôle car souvent ces jeunes militants nous trouvaient même un peu mous dans la satire !", se souvient Olivier Nakache.

    Pour Pio Marmaï, tourner avec de vrais militants a été un enrichissement : "Les scènes d’intervention ont été répétées et ils nous ont expliqué leurs méthodes : j’étais curieux de découvrir et de recréer avec eux leurs « performances », ces chaînes humaines, ces sitting, qui sont autant de « blocages artistiques ». Leur dimension poétique autant que politique me touchait. J’échangeais énormément avec eux et ils étaient très à l’aise et généreux pour nous livrer leurs tactiques, leurs règles de groupe lors des actions ou des prises de paroles, autant de choses que j’ignorais totalement."

    Autorisations de tournage

    L'équipe a rencontré des difficultés pour obtenir des autorisations de tournage. "Nous avons essuyé des refus à peu près partout. Aucun centre commercial qui accepte de récréer un Black Friday, et les aéroports étaient réticents avant que nous réussissions à négocier avec Roissy et Châteauroux", déclare Eric Toledano. Quant à la Banque de France, il s'agit en réalité d'un bâtiment qui lui ressemble, celui de l'Académie du Climat, installée dans l'ancienne mairie du 4e arrondissement de Paris.

    Chaises musicales

    Après l'avoir dirigé dans la série En ThérapieEric Toledano et Olivier Nakache ont voulu travailler avec Pio Marmaï sur un long-métrage. Face à lui, les réalisateurs imaginaient Alban Ivanov mais le comédien a dû se retirer du projet pour des raisons de santé. Ils se sont alors tournés vers Jonathan Cohen pour le remplacer. Celui-ci était flatté mais a bien failli refuser le projet, épuisé par les tournages qu'il venait d'enchaîner et la post-production du Flambeau. "On lui a répondu que cela ne pouvait pas être plus approprié pour un personnage surnommé Lexo : il n’avait qu’à venir tel quel, barbe de trois jours, et complètement essoré !", explique Eric Toledano. Au final, les rôles ont été intervertis entre les deux acteurs, Pio Marmaï interprète le rôle destiné à l'origine à Jonathan Cohen, et celui-ci joue celui de Pio.

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