John Zorn est un compositeur, improvisateur, saxophoniste, clarinettiste, producteur et arrangeur américain. Incroyablement prolifique, il a composé plus de deux cents albums. Sa musique est directement liée à la tradition avant-gardiste qu'il considère comme un genre à part entière. Ses compositions sont jouées dans le monde entier et il a reçu de nombreuses commandes de groupes tels que le New York Philharmonic, le Kronos Quartet, le Brooklyn Philharmonic, le Bayreuth State Opera, le WDR Orchestra Köln, l'Eos Orchestra et bien d'autres.
Mathieu Amalric a découvert en 2001 la musique de John Zorn grâce à Olivier Mauvezin, ingénieur du son sur Un homme, un vrai des frères Larrieu. En 2008, John Zorn a fait appel au comédien pour réciter son Song of Songs (Cantique des cantiques) dans le cadre de Jazz à la Villette à Paris. Une semaine plus tard, les deux hommes se retrouvaient à New York, où vit Zorn, et sympathisaient.
En 2010, alors qu'une chaîne de télévision veut consacrer un portrait à John Zorn, ce dernier n'est pas satisfait du réalisateur et appelle Mathieu Amalric pour le remplacer. Ce dernier se retrouve une semaine plus tard à filmer le musicien à Milan lors d’un marathon musical : "cette amitié, impossible à définir, grandissait, avec une caméra maintenant. [...] Pendant 5 ans, j’ai filmé au gré des voyages, des croisements... [...] Je m’améliorais, je louais des objectifs Voigtländer qui ouvrent à 0,9, les caméras évoluaient, (Blackmagic Pocket, Lumix GH5S), un PCM, un H5 en plus pour le son, c’était devenu une drogue. Je me gorgeais de l’énergie de la musique en train de se faire, de leur joie dans le travail, de leur rigueur solaire. Attention, je ne filmais que le travail de la musique, jamais chez lui, pas d’interview, de confessions ou je ne sais quoi. Pas qu’il me l’interdisait, simplement qu’une amitié est faite aussi de ce que l’on ne filme pas. Il n’y avait ni producteur, ni commande, ni projet."
Au fil des années, Mathieu Amalric a accumulé les rushes, certaines ayant été perdues, sans but précis. Jusqu'à ce que John Zorn lui demande en 2016 d'en faire un film pour le projeter durant ses concerts. Le réalisateur décide alors de s'atteler à la tâche avec la monteuse Caroline Detournay. Au final, trois films verront le jour.