Ce film est présenté en sélection Un Certain Regard au Festival de Cannes 2024.
Away, le premier long-métrage de Gints Zilbalodis et Flow ont en commun les animaux et la nature. Celle-ci n'est d'ailleurs pas seulement un simple décor, mais presque un personnage à part entière.
Flow est une co-production entre trois pays, la Lettonie, la France et la Belgique.
Le cinéma de Gints Zilbalodis est influencé par Kubrick, Hitchock, mais aussi Alfonso Cuaron et les premiers films de Paul Thomas Anderson. Bien sûr, il se dit également très imprégné par le maître de l’animation asiatique, Miyazaki.
L'un des premiers courts-métrages de Gints Zilbalodis, Aqua, est une ébauche de Flow, l’histoire d’un chat qui a peur de l’eau.
La création de Flow a mis en tout cinq ans et demi, soit deux fois plus que son précédent long-métrage, Away.
Si quelques tests ont été réalisés en Lettonie et en Belgique, Flow a été conçu majoritairement en France par une équipe de très jeunes animateurs, emmenée par Léo Silly Pélissier.
Flow a été créé par le logiciel Blender d’après les dessins de Gints Zilbalodis et des animateurs. Un logiciel entièrement gratuit, ce qui a réduit considérablement le budget du film.
Si Gints Zilbalodis a pu faire une formation artistique au lycée, il s’est surtout initié au cinéma grâce à des vidéos sur Youtube pour y apprendre les techniques d’animation et la manière de manier une caméra. La plupart du temps, il est seul aux manettes, comme il le confie :
"Chacun de ces courts métrages m’a aidé à apprendre de nouvelles techniques, et à chaque fois, le suivant était plus abouti. J’ai énormément appris aussi en réalisant mon premier long métrage, Away, dont je suis fier, car il est presque 'mon film de fin d’études', mon diplôme non officiel, pour ainsi dire […] moto. Ce sont ces petites astuces qui m’ont permis de le finaliser seul, exactement comme lorsqu’un jeune réalisateur de films en prises de vues réelles situe l’action de son histoire dans sa ville natale, fait jouer ses amis et tourne la plupart des scènes dans la maison de ses parents !"
Toutefois, sur Flow, c’est la première fois qu’il fait appel à une plus grosse équipe.
C’est une habitude depuis son premier court-métrage, Rush (2010), Gints Zilbalodis n’utilise jamais de dialogues, privilégiant davantage la narration visuelle. Flow ne déroge pas à la règle, même si le cinéaste ne s’interdit pas d’en ajouter dans ses futurs longs-métrages.
Le réalisateur n'a jamais souhaité créer de personnages de méchants, contrairement à de nombreux films d’animation. Dans Flow, l’obstacle premier des animaux, c’est d’abord l’inondation qui dévaste les paysages naturels. Mais ensuite, les personnages semblent apprivoiser l’environnement submergé, et en viennent à l’apprivoiser.
Les animaux de Flow comme le chat, le chien ou le lémurien représentent les qualités et les défauts des êtres humains. Par exemple, à travers le lémurien et sa folie de collectionner les objets, Gints Zilbalodis en profite pour faire une satire du consumérisme.