Lorsque le réalisateur Xavier Gayan est venu au contact de Roland Gori pour lui proposer de réaliser un film sur lui à la suite d’un débat qu'il avait tenu autour du documentaire Dans le ventre de l’hôpital, le psychanalyste avoue ne pas avoir mesuré l’investissement que cela exigerait. Il se rappelle :
"J’avais l’habitude des ITW et des vidéos de conférence et un de mes amis, Christophe Chassaigne, avait même réalisé un DVD sur moi, Gori l’individu libre. Je pensais que Xavier serait un miroir sonore et visuel de mes propos, qu’il se contenterait de capter le temps que je voudrais bien lui accorder."
"Naïvement je supprimais par cette conception l’originalité de son propre travail, le cœur de son métier dont je fais l’éloge avec l’Appel des appels. Il m’a contraint à le reconnaître et s’est imposé comme le maître d’œuvre d’une création dont j’avais accepté l’ouvrage."
"Il m’a demandé beaucoup de temps, fait parcourir beaucoup de lieux, à des moments différents de ma vie. Il a ensuite sculpté dans le rush des dizaines d’heures d’ITW l’œuvre qui lui convenait pour exprimer ce qu’il disait être ma pensée. Ce qui est vrai en partie seulement..."
"... Analogue en cela aux images de moi qu’il me montrait en prétendant que c’était moi et dont, parfois, je haïssais l’image qu’elles me renvoyaient. C’est à ce moment-là je pense que nos transferts se sont croisés, donnant lieu tantôt à une exaspération partagée de part et d’autre, tantôt à une satisfaction commune."