Avec La Morsure, Romain de Saint-Blanquat réalise, pour son premier film derrière la caméra, un film mêlant les genres fantastique, dramatique et horrifique, pour un résultat original réussi. L'histoire se déroule en 1967, pendant le Mardi gras, et nous fait suivre Françoise, une jeune femme pensionnaire d'un lycée catholique qui fait un cauchemar où elle se voit brulée vive. Persuadée qu'il ne lui reste plus qu'une seule nuit avant sa mort, elle fait le mur avec son amie Delphine pour vivre cette nuit comme si c'était la dernière. Ce scénario s'avère prenant à visionner pendant toute sa durée d'un peu moins d'une heure et demie. Et les premières secondes nous immergent immédiatement dans le vif du sujet et dans son climat. On assiste pendant tout ce temps à une sorte de conte fantastique traitant du passage de la vie d'adolescent à celle d'adulte le temps d'une journée et d'une nuit. Une thématique manquant un petit peu d'être d'avantage approfondie et de réflexion. Malgré cette intrigue un peu faiblarde, le film sait se montrer captivant à la faveur de son ambiance comportant un aspect onirique et une atmosphère nocturne inquiétante et imprévisible. L'ensemble est porté par des personnages intéressants interprétés par une distribution convaincante, à commencer par le rôle principal incarné par Léonie Dahan-Lamort. Son visage angélique et juvénile est clairement marquant. À ses côtés, la distribution comprend Lilith Grasmug, Maxime Rohart, Cyril Metzger, Fred Blin ou encore Vincent Bellée. Tous ces individus entretiennent des relations ne procurant hélas que très peu d'émotions. Des échanges soutenus par des dialogues de bonne facture. Si le fond manque clairement de matière, il est tout de même sublimé par la forme. La réalisation du cinéaste français en herbe n'est pas très élaborée mais se veut efficace. En effet, sa mise en scène n'est pas particulièrement créative mais a le mérite de nous offrir de beaux plans. Cela est notamment dû à l'éclairage travaillé et à la photographie soignée. De plus, l'environnement religieux assez austère est propice à cette noirceur. Ce visuel sombre est accompagné par une excellente b.o. aux titres s'accordant parfaitement avec les images et l'atmosphère. De plus, ses notes jouent avec le propos de façon judicieuse. Cette romance charnelle vampirique s'achève sur une fin satisfaisante venant mettre un terme à La Morsure, qui, en conclusion, est un long-métrage méritant d'être découvert.