Allez voir The Substance ! Mais je vous préviens, vous n’en sortirez pas indemne.
C’est intense. Ca vous prend aux tripes. Tous vos sens sont stimulés.
Vos yeux, grands ouverts, n’en croient pas leurs yeux, alternant les scènes gores aux scènes kitsch. Vos mains sursautent et serrent fort vos accoudoirs, si ce n’est la main de votre voisin(e). On a en bouche le goût de ces grands moments qu’on est en train de vivre.
Assez peu de paroles au final, si ce n’est une alternance d’échanges courts et outrageux, de musique pop et de silence. Le rythme est bien géré, je ne me suis pas ennuyé.
C’est amusant de sentir dans la salle des spectateurs abasourdis, hésitant entre le rire et le silence.
J’ai vu le film avant hier, et certaines des scènes me reviennent encore et encore en tête (le doigt !).
Visuellement, c’est percutant. Le souci du détail est bien présent. Les grands angles de caméra, les couleurs vives, le son froid venu d’une voix qui nous est inconnue. On reconnaît l’influence de Kubrick, d’Aronofsky.
Le film est direct, intense, la réalisatrice française ne cherche pas la subtilité.
Demi Moore et Margaret Qualley sont excellentes. L’énergie qu’ils mettent nous est partagée entièrement. Quand on entend parler de l’exigence de Coralie lors du tournage, on comprend bien.
Le film est gore, interdit au moins de 18 ans. Il n’hésite pas à en faire beaucoup. Le film en fait parfois trop, cela semble voulu. Les effets visuels, quasiment tous réalisés en prothèse, sont très réussis.
J’avais entendu dire que le prix du scénario au Festival de Cannes était un “prix fourre tout”. Je partage : le scénario n’est pas la force du film. On se prend vite au jeu, le concept est génial. J’ai d’ailleurs aimé l’intrigue. Mais les événements restent assez prévisibles.
Les messages envoyés aux spectateurs sont bien présents tout du long, et sont reçus sans détour.
Premièrement, le film explore la difficulté de vieillir, et de continuer à s’accepter. Plus on cherche à rester jeune - par la chirurgie ou par une substance révolutionnaire - plus on se dégrade intérieurement et physiquement, jusqu’à l’autodestruction.
Le film axe ce point sur celui d’une femme de 50 ans, mais je généraliserais bien à tous les âges et tous les sexes.
Second thème majeur, celui des efforts irréalistes et stupides exigées aux femmes, souvent par des hommes blancs, vieux et répugnants, avides, qui ne les jugent que par le prisme de la jeunesse et de la beauté. Dans le film, Demi Moore est bien persuadé que seule sa beauté lui permet d’être aimée.
En tant que trentenaire je me bien suis retrouvé dans cette difficulté d’accepter de vieillir.
À mon sens, la morale de ce film rejoint une vérité que j’ai faite mienne : il faut accepter de vieillir, au risque de devenir un vieux con !
Je recommande The Subtance.
7.5/10,
J’ai adoré ce film. C’est une expérience marquante qui remue tous nos sens. Malgré un scénario prévisible.