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Abvwyl
2 abonnés
51 critiques
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4,0
Publiée le 25 février 2024
Kim Min-hee en noir et blanc puis en couleur et une déclaration d'amour qui nous laisse au bord des larmes et le sourire aux lèvres. Un cinéma au bord de l'effacement et pourtant magnifique.
J'avoue que j'ai bien failli arrêter le visionnage du film dès le début : longs plans fixes au cadrage approximatif, noir et blanc parfois saturé, dialogues en apparence sans relief qui s'éternisent sur des politesses et des platitudes. Mais étrangement, je n'ai pu m'empêcher de continuer à suivre les pérégrinations de cette romancière qui alterne moments de convivialité et moments de gêne, de plus en plus subjuguée par les 2 actrices principales. La scène finale m'a émue par sa simplicité et son authenticité et j'ai trouvé les acteurs très naturels. J'ai bien évidemment pensé à Rohmer et surprise, quand j'ai regardé sur Internet, c'est bien à lui qu'il est souvent comparé. Le DVD sur lequel j'ai visionné le film s'accompagnait d'un bonus avec une analyse du film et heureusement, car j'étais un peu perplexe. J'ai mieux compris quels étaient les enjeux et pourquoi cette économie de moyens. Cela étant, si je suis fan de Rohmer, je ne peux pas en dire autant de ce film de Hong Sang-Soo. Tout est plus épuré (scénario, dialogues, plans...) à la limite du dénuement. Alors oui, il en sort une certaine bienveillance et une délicatesse toute coréennes, un message sur la vie et sur le cinéma, et sur l'art en général, mais il me semble que cela reste des questionnements très personnels pour le réalisateur et que le spectateur ne se sentira pas forcément concerné.
Certes, l'ambition du film est particulièrement minimaliste. Toutefois, rien ne semble pouvoir sauver l'œuvre. Le personnage principal, prétendument charismatique, ne procure aucune émotion. Les dialogues, à part quelques réflexions intéressantes sur l'art et la conception du cinéma, consistent en des échanges répétés de banalités. Les plans fixes ne paraissent pas travaillés, la caméra semble uniquement posée pour filmer des dialogues.
On peut classer les films de Hong Sang-Soo en 3 grandes catégories : les comédies grinçantes décortiquant les relations humaines et en particulier les relations hommes femmes (plutôt le début de sa carrière), les essais conceptuels souvent accompagnés d'une déstructuration du récit (plutôt son milieu de carrière) et enfin les récits dépouillés teintés de spleen, qui creusent une veine plus onirique ou plus sensible (plutôt ses derniers films).
La romancière, le film et le heureux hasard s'inscrit bien dans cette dernière catégorie. Le personnage principal est une romancière d'un certain âge qui ne parvient plus à écrire. Elle rencontre une jeune comédienne qui ne tourne plus. Leur rencontre, qui ne se produit que par la grâce d'un heureux hasard, conduira à la réalisation d'un film, sorte d'épiphanie inespérée pour l'une et l'autre, illustrant le titre du film, qui en est donc aussi le programme.
Le connaisseurs retrouveront ici les tics du réalisateurs (tablée s'abreuvant d'alcool, morceaux de dialogues voyageant de bouche en bouche, moment de gêne intense, zooms grossiers), mais le plus important se situe ici dans la grande délicatesse du projet, aboutissant finalement à un très beau "Je t'aime" lancé par l'actrice Kim Min-hee à son compagnon réalisateur.
Il y a dans cet opus de très bonnes choses (une photographie en noir et blanc très particulière, des scènes d'anthologie - comme celle dans laquelle le réalisateur se fait brutalement congédier), mais aussi de longs moments durant lesquels on a vaguement l'impression qu'il s'agit de meubler. Le tout est émaillé d'étrangetés propres au cinéaste (comme la dispute en voix off de la toute première scène) qui suscite ce frisson de stimulation intellectuelle propre au cinéma de Hong Sang-Soo.
Un film qui intéressera les fidèles, et qui ennuiera probablement les autres. Comme d'habitude !
Une célèbre romancière retrouve dans un quartier excentré de Séoul une ancienne amie qui tient une librairie. Elle croise ensuite un réalisateur et sa femme, une jeune actrice de cinéma qui vient de décider de faire une pause dans sa carrière et, de retour dans la librairie de son amie, un vieux poète qu’elle avait connu de nombreuses années plus tôt. Après cette journée riche en rencontres, elle décide avec la jeune actrice de réaliser un court métrage.
Six mois après son dernier film en date, "Juste sous vos yeux", six mois avant la sortie de son prochain, Walk up, déjà diffusé en festival, le prolixe réalisateur coréen Hong Sangsoo est de retour sur les écrans avec sa vingt-neuvième réalisation.
Avec le masochisme qui me caractérise, j’en ai vu une bonne vingtaine depuis que ma belle-soeur me raconta avec hilarité l’état d’hébètement dans lequel l’avait laissée son tout premier, "Le jour où le cochon est tombé dans le puits" (ex aequo à l’Index familial avec "Khroustaliov, ma voiture !").
Le cinéma de Hong Sangsoo m’a fait passer par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. J’ai d’abord salué la fraîcheur de ce « Rohmer coréen » – l’expression a tellement été utilisée que je ne devrais la mentionner qu’en rougissant. Puis, très vite, je me suis lassé de ses dispositifs répétitifs : des rencontres hasardeuses dans les rues de Séoul et de longs dialogues vite brouillés par les vapeurs de l’alcool avec de brusques ellipses qui en rendaient la compréhension malaisée. Cette lassitude a ensuite laissé la place à l’irritation : j’ai même reproché à Hong Sang soo de se ficher de nous avec son stakhanovisme, ses scénarios indigents, ses zooms épileptiques ("Introduction"). Et finalement, je suis revenu à un jugement plus mesuré.
À quoi est due cette évolution vers plus d’aménité ? Le cinéma de Hong Sangsoo a-t-il changé ? La soixantaine approchant, il se serait lesté de sujets plus graves comme dans "Hotel by the River" ou dans "Juste sous vos yeux". Mais surtout, me semble-t-il, je me suis lentement mais sûrement accoutumé à sa grammaire. Comme le café sans sucre que j’ai d’abord trouvé insupportablement amer avant de m’y habituer – au point de ne plus tolérer de le boire sucré – j’ai fini par me faire au cinéma de Hong Sangsoo.
Je lis ici ou là des critiques cinglantes de "La Romancière…." Je les comprends volontiers car j’aurais pu les signer au mot près : scénario inconsistant, noir et blanc sans poésie, personnages sans relief, plans fixes interminables, etc. Pour autant, je ne les ferai pas miennes. Car j’ai pris un certain plaisir à ce film, comme celui que l’on prend à prendre un verre avec un vieil ami dont on aurait cessé de réprouver les défauts les plus irritants.
Ai-je aimé ou pas le film ? Je n'en sais rien. Je n'ai pas vu le temps passer, c'est déjà un bon signe. Des personnages se rencontrent, par coïncidence une telle est déjà l'amie d'une telle, et tout le film consiste en des discussions filmées en noir et blanc, avec des blancs complètement cramés en arrière-plan, ce qui renforce sans doute le premier plan et donne parfois un peu un effet d'irréalité. Sans un cadre coréen, (formules de politesse, nourriture, librairie, rapports interpersonnels) je me serais peut-être ennuyé. Par contre, les dialogues sont touchants, très humains. Par exemple spoiler: quand la romancière reproche au réalisateur de juger le choix de vie de l'actrice. De toutes manières, ils sont tous plus ou moins au chômage dans l'histoire.
Découverte de ce cinéaste encensé et très grande déception. La mise en scène généreusement qualifiée de minimaliste est simplement inexistante; juste quelques zooms avant grossiers à peine dignes d'une première année en école de cinéma. L'histoire est ennuyeuse, avec des personnages sans profondeur, de dialogues vains et superficiels, et des rencontres aussi peu crédibles qu'improbables. Et quand on se dit qu'il ne vas pas en plus tomber dans la facilité en passant du noir et blanc à la couleur et ben si: il le fait!
Ne pas venir au cinéma, ici, pour y trouver un flot, un torrent, un fleuve d'images... souvent si mensongères ! De divertissement qui étourdit et vous laisse deux jours après un goût de vide et de tromperie, point. Il s'agit dans ce film d'entrer dans l'atelier du cinéaste au moyen de plans-séquence en noir et blanc "exacts" et sans fioritures, de contacts fort civils entre les personnages, au rythme tranquille d'une déambulation, d'une promenade. Film reposant et régénérant, un peu comme, en littérature, un beau texte des Editions de Minuit.
La romancière le film et le heureux hasard, nouveau film de Hong Sang-Soo. Dans ce film en noir et blanc, une auteure décide de rendre visite à une amie et fait la rencontre d’une actrice qu’elle aime beaucoup. La réalisation est ennuyeuse et simpliste, les dialogues sont interminables. L’histoire est sympathique, mais le rythme est trop lent pour réussir à tenir en haleine le spectateur durant tout le film…
La Romancière, le film et le heureux hasard présente dans une ville moyenne coréenne une succession de coïncidences qui vont amener à un projet commun aux différents personnages. L'oeuvre est assez statique, en noir et blanc, très bavarde et tourne autour de la vie d'une romancière. Pas toujours très évident de suivre les dialogues sans s'ennuyer tant ils sont imprégnés de la politesse entre personnages (pas tous), des détours et d'une manière très indirecte de communiquer propre à la société coréenne. La fin tombe un peu comme un cheveu sur la soupe et ne m'a pas convaincu.
Visiblement HONG SANG-SOO n'a plus rien à raconter. Un navet sauce coréenne reste un navet : la preuve, il est encensé par "les cahiers du cinéma" ce qui aurait sans doute pu éveiller non pas ma curiosité mais mon abstention.
C'est du Hong Sang Soo, donc on n'est pas trop surpris par le scénario et sa simplicité....Ce sont des dialogues en marchant, des dialogues autour d'une table en buvant, des dialogues, toujours des dialogues....Mais j'avoue qu'ils sont très agréables, car naturels, et pour une fois on a l'impression de ne déranger personne en tendant l'oreille, spoiler: on rencontre tour à tour une romancière célèbre, puis un cinéaste, puis un poète, tout cela de façon coréenne, c'est à dire bienveillante.. ...Je dois avouer qu'il y a une certaine malice dans les dialogues et de quoi sourire subtilement.....Le film est filmé dans un très beau noir et blanc, comme un hommage au cinéma français de Truffaut ou Rohmer.....C'est aérien, intelligent, discursif, et je dois avouer qu'on prend un certain plaisir à discuter avec les personnages, c'est un peu l'impression.....Un film très présent, dans l'instant et accueillant, la vie au naturel. dans un quartier de Séoul...J'ai aimé.....
Comme toujours chez HSS, le verbe prime sur l'image. On retrouve ici toujours cette même épure stylistique au service d'une solide réflexion sur l'art et le cinéma magnifiquement dialogué. La richesse des échanges entre les personnages captent l'attention du spectateur qui se retrouve face à des scènes souvent amusantes mais aussi teintées d'une certaine mélancolie. Film de rencontres, d'imprévus, de hasard, le dernier HSS est surtout un hymne à sa muse et à la femme qu'il aime. La sublime Kim Minhe qui porte en, grande partie, le film. On est en droit de reprocher au cinéaste d'user toujours un peu des mêmes ressorts mais l'incroyable finesse de ses études de caractères et la vérité qui ressort de chaque scène suffit à nous comblée. Bref, un petit bijou de la part d'un cinéaste aussi prolifique que passionnant.
J’ai découvert le cinéma de Hong Sang-Soo, dont les critiques disent le plus grand bien, avec ce film et je suis bien perplexe. Tant sur la forme que sur le fond. La mise scène est minimaliste : elle se résume à une grosse dizaine de plan moyens fixes qui mettent le spectateur en situation de témoin d’une conversation entre un petit groupe de protagonistes. La photographie est souvent surexposée, parfois saturée. L’expression cinématographique est réduite à peau de chagrin. A l’argument selon lequel ceci serait dû à la limitation des moyens utilisés (techniques, financiers...), on peut opposer le cinéma de Jafar Panahi, qui déborde de créativité. Sur le contenu, les conversations en question alternent pour l’essentiel des politesses, des banalités et des redites. Alors on peut s’efforcer de trouver de l’intérêt à certaines déclarations ou expressions qui semblent correspondre aux interrogations ou parti pris du réalisateur lui-même sur son art ; il en est ainsi de de la volonté pour la romancière de saisir la réalité des êtres par de la fiction et non du documentaire, de sa recherche de simplicité qui toucherait à l’essentiel, de ses pannes de créativité, ou de l’absence de nécessité d’une histoire pour faire un roman ou un film. Oui, ces aspects sont intéressants, mais l’ensemble reste bien ennuyeux.