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    L’Homme d’argile
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L’Homme d’argile" et de son tournage !

    Naissance du projet

    La rencontre entre la réalisatrice Anais Tellenne (qui pour l'occasion signe son premier long métrage) et le comédien Raphaël Thiéry, avec qui elle a tourné ses trois courts métrages, est à l’origine de L’Homme d’argile. Elle se rappelle : "Si dans la réalité, Raphaël est plus extraverti que son personnage, je me suis néanmoins inspirée de certains aspects de son existence pour construire ce conte. Borgne et doté d’un physique hors norme, il a appris à vivre en ayant l’habitude de la condescendance, du rejet et de la méfiance. Il a longtemps partagé son temps entre ses activités de garde forestier, sa compagnie de théâtre et le groupe de musique traditionnelle dans lequel il jouait de la cornemuse, jusqu’à ce qu’un jour, Alain Guiraudie, le révèle dans Rester vertical."

    "Faisant de sa « tronche » atypique un atout, le cinéma a changé les regards sur lui. Cette expérience m’a fascinée car elle met en lumière une problématique que nous avons tous en nous : celle du pouvoir du regard de l’autre. Comment nous façonne-t-il ? Et surtout, comment un seul regard peut-il suffire à nous transformer, nous libérer ? Cette question est l’enjeu de L’homme d’argile."

    Références diverses

    L’ombre de Jean Cocteau, à qui l'on doit La Belle et la Bête (1946), n’a cessé d’habiter le tournage de L'Homme d'argile : "Je pourrais dire la même chose de Demy et du Rosselini des Onze Fioretti de François d’Assise. On voit très bien que Rossellini tourne en été mais il veut absolument que cela ressemble à l’hiver. Ce type d’artifices me bouleverse, comme les nuits américaines. Je ne suis pas une adepte du cinéma-vérité. Si j’avais envie de vérité, je ferai un documentaire parce que les gens sont bien plus formidables que tous les scénarios que nous pourrions écrire."

    "La vie est plus grande que tout. Le cinéma, c’est du faux, c’est trente ou quarante personnes derrière une caméra, ce sont des années de préparation. Nous avons tout créé alors pourquoi devrions-nous faire comme si c’était vrai ? Cette posture de recréation du vrai me paraît hypocrite. Je préfère nettement créer et exhiber mes artifices. Je crois qu’en embrassant cette artificialité, on peut accéder à des choses fortes. C’est d’ailleurs le cas au théâtre où l’on sait bien que nous sommes face à des gens en train de jouer. Ce parti pris brechtien me parait plus juste", confie Anais Tellenne.

    Qui pour Garance ?

    Anais Tellenne a écrit le personnage de Garance en pensant à Emmanuelle Devos. Toutefois, la cinéaste s'est parallèlement dit qu'elle ne réussirait sans doute pas à persuader la comédienne de jouer dans un premier film. Elle raconte : "Sa physicalité est extrêmement particulière : elle place sa voix d’une façon si singulière. Pareil avec son corps. Il y a une scène dans Sur mes lèvres de Jacques Audiard où elle décroche le téléphone d’une façon que je n’avais jamais vue auparavant. Elle a des gestes qui font événement et elle est double, voire multiple. Contrairement à ce que je pensais, ça s’est passé très vite."

    "Elle a lu le scénario et, dix jours plus tard, elle me rappelait pour me rencontrer. Lors de cette première rencontre, elle m’a raconté qu’elle connaissait Sophie Calle. Au fond de moi, je savais que si elle jouait Garance, elle serait en mesure - par sa simple présence - d’apporter à ce personnage la dimension ambivalente, sexuelle et mystérieuse que je recherchais."

    Direction le Morvan

    L’Homme d’argile a été tourné dans le Morvan, la région de Raphaël Thiéry. Anais Tellenne explique : "Il appartient tellement à cet endroit que j’ai la sensation que les paysages du Morvan sont la prolongation de son être ! Pour trouver le lieu de l’action, on a visité une cinquantaine de châteaux dont un que j’aimais particulièrement et qui appartient à des Hollandais. Malheureusement, ils ont pris peur un mois avant le tournage et il a fallu en trouver un autre. C’est dommage car il était d’architecture néo-gothique, dans le style des dessins de Victor Hugo et ça correspondait à ce que j’avais en tête."

    "Finalement, on a trouvé celui que vous voyez dans le film et qui porte un nom incroyable : le château du Jeu, ce qui parait idéal pour enfermer des actrices et acteurs. Il y avait notamment cette salle avec les copeaux de bois et des arches qui servait au grand-père du propriétaire d’atelier de sculpture pour modeler des animaux. L’architecture était pensée pour amener les animaux directement des prés à l’atelier ! Extraordinaire !"

    Le choix du format

    Anais Tellenne a opté pour le 1,5, un format photographique et non cinématographique, qui lui fait penser à celui d’un livre d’images. Elle précise : "J’avais envie que ça ressemble à ces livres illustrés des contes d’Andersen que me lisaient ma mère et que j’adorais parce qu’ils ne se finissent pas bien. Tous ces contes me plongeaient dans une grande mélancolie et quand ma mère sortait de ma chambre, j’allumais la lumière pour regarder les illustrations et prolonger ce sentiment de mélancolie."

    Changement de titre

    A l'origine, le film avait pour titre "Du grand feu ne restent que les braises" : "Il est empreint de tous ces contrastes et ces ambivalences que je voulais donner à ce film. Dès que j’ai commencé à écrire, je me suis mise à entretenir une relation imaginaire avec le public. J’avais vraiment envie qu’on regarde le film avec le cœur et pas trop avec le cerveau. Que ce soit avec les acteurs, les décors, je voulais que ce soit empirique, tendre et populaire au bon sens du terme. Je rêvais que ce film soit accessible. Je pense qu’on peut faire du cinéma exigeant sans être élitiste."

    "Quand j’étais ado, j’adorais le théâtre populaire de Jean Vilar et trouvais extraordinaire que des ouvriers puissent venir voir des pièces classiques à Chaillot. L’esprit Vilard m’inspire énormément. Pendant les années de fabrication du film, je pensais tout le temps aux spectatrices et spectateurs, à l’idée de lui laisser de la place tout en étant généreuse. Je suis très bouleversée en ce moment de voir que le film remporte des prix du public dans les festivals. D’une certaine façon, ça concrétise cette relation avec le public, si longtemps fantasmé !", confie Anais Tellenne.

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