"Sublime est une réflexion sur l’amitié et l’amour, à un moment de la vie où les changements sont vertigineux. J’ai écrit le scénario pour tenter d’explorer un éveil, ce moment précis où un lien indestructible se transforme. La recherche d’un lieu où les étiquettes ne sont pas nécessaires. Le protagoniste tente d’écouter sa voix intérieure, terrifié à l’idée de se tromper, de gâcher ce qu’il a de plus précieux. Et à la base de l’histoire, la musique, comme boussole, comme guide, comme refuge, comme moyen d’apprentissage."
Depuis qu'il a commencé à étudier le cinéma, Mariano Biasin avait pour objectif de réaliser un film. Tout en menant sa carrière d’assistant-réalisateur, il n'a jamais perdu de vue cet objectif. Il se rappelle : "En 2015, j’ai réalisé un court-métrage (El inicio de Fabrizio - 2015) qui m’a donné beaucoup de satisfaction. Nous avons remporté l’Ours de Cristal dans la section Génération de la Berlinale. Ce travail m’a insufflé une nouvelle énergie, une nouvelle confiance en moi et m’a ouvert les portes pour écrire le scénario de mon premier long métrage, Sublime."
Mariano Biasin voulait trouver des acteurs qui avaient le même âge que les personnages. Il était également important qu’ils aient une affinité pour la musique : "Il n’était pas nécessaire qu’ils soient musiciens, mais ils devaient au moins avoir une base pour pouvoir être formés."
"Les auditions et tout le processus de sélection ont été enrichissants pour moi, mais ils ont été ralentis par la pandémie. Cette période d’incertitude a fait que beaucoup de candidats sont devenus trop grands, et que d’autres ont atteint l’âge requis", précise le metteur en scène, en poursuivant :
"Je me suis sentie vraiment soutenue par le producteur (Juan Pablo Miller), la directrice du casting (María Laura Berch) et l’équipe de direction (Verónica Biasin, Natalia Biasin et Lucas Aranda) dans le choix de chaque personnage."
Mariano Biasin avait peur que les acteurs soient mal à l’aise, même s'il a beaucoup parlé avec eux, dès le casting, puis pendant la pré-production avec la directrice de casting María Laura Berch et la coach Natalia Biasin : "Nous avons même fait des répétitions de mouvements, etc. Mais les acteurs étaient toujours détendus. Et chaque fois que je leur demande quelles sont les scènes qu’ils ont trouvées les plus difficiles à faire, ils en citent toujours d’autres."
Dans le film, l’environnement du protagoniste est bienveillant, sans homophobie. Mariano Biasin a choisi cette approche par défi : construire une histoire où le problème n’est pas ce que le personnage ressent, mais ce qu’il en fait. Le réalisateur développe : "Dès le départ, j’ai eu le sentiment qu’il existait déjà de nombreux (et précieux) films sur les LGBTQ+ qui se concentrent sur la discrimination, la honte, la confrontation avec « les autres »."
"Mais parmi les jeunes d’aujourd’hui, d’autres débats s’ouvrent, qui sont également intéressants. C’est un film qui essaie de dialoguer dans un monde où il y a moins de préjugés, où certaines batailles ont été résolues. Où l’on peut parler de ces choses d’une manière différente. Il est évident qu’il y a encore des questions négatives à ce sujet. Je n’ai pas voulu brosser un tableau idyllique. Je voulais simplement déplacer l’attention vers un autre endroit."
"J’ai généralement du mal à donner un nom aux choses. C’est le cas pour les chansons, les courts-métrages, tout ce que j’essaie de créer. Dans ce cas-ci, le mot « Sublime » m’est venu instantanément à l’esprit lorsque j’ai commencé le projet. J’ai donc décidé de l’adopter et de le laisser me guider tout au long du voyage", confie Mariano Biasin.