Film d'animation japonais réalisé par Tetsuro Araki, Bubble brille par sa forme mais sombre à cause de son fond. L'histoire se déroule dans une ville de Tokyo abandonnée, à cause d'étranges bulles flottant dans les airs, et nous fait suivre un jeune garçon adepte de parkour, qui va faire la rencontre d'une jeune fille mystérieuse. C'est alors qu'ils vont se rendre compte qu'ils sont capables d'entendre un son que les autres ne perçoivent pas. Ce scénario présente hélas énormément de défauts puisque c'est un énorme fourre-tout confus, dont on arrive même pas à comprendre l'enjeu tant ça part dans toutes les directions. Le concept même est perfectible et par dessus vient s'ajouter une structure narrative bancale. On alterne entre des scènes de parkour exagérées, qui dénotent avec l'ambiance dramatique instaurée par les moments d'émotions, entre deux sauts. Ce mélange a beaucoup de mal à prendre et donne l'impression d'avoir deux intrigues sans lien. Le récit n'est clairement pas maitrisé en partant dans tous les sens et en amenant très mal son contexte. Du coup, on ressent nettement les un peu plus d'une heure et demie d'aventure. L’intérêt disparait de plus en plus en plus au fil des minutes, surtout que l'ensemble se veut redondant. De plus, le ton est très adolescent et l'aspect moderne n'a pas beaucoup de charme. Mais le pire, c'est que même le message que tente de véhiculer le film est nébuleux. Pourtant les personnages ne sont pas désagréables, notamment les deux principaux, car les autres sont tout de même très clichés. Malheureusement, et malgré les nombreuses tentatives, ils ne parviennent pas à être touchants. La faute à la narration et aussi à leurs relations qui ne fonctionnent pas, tout comme les mots peu inspirés qu'ils s’échangent. Heureusement, l’œuvre se rattrape sur sa partie technique, même s'il y a aussi des choses à redire. La réalisation se veut dynamique et offre des séquences filmées comme si on courait avec eux sur ce décor qui se désagrège sous leurs pieds. Mais c'est bien l'univers proposé qui en met plein la rétine, quitte souvent à être de la poudre aux yeux tant toute cette explosion visuelle ne sert pas toujours le propos. L'environnement est grandiose, cette ville en ruine, sous les bulles et fleurissante, ou les objets sont en lévitation, est un cadre à la fois idyllique et menaçant. Il offre de très jolis plans, grâce à son caractère coloré et lumineux qui rayonne. Mais aussi beau soit ce visuel, il en fait trop pour pas grand-chose à l'image de son scénario. Cette créativité fait dans la surenchère au point de se perdre au lieu de faire dans la simplicité pour réellement toucher. De plus, cette magnifique esthétique comporte tout de même quelques imperfections, notamment au niveau de la 3D. Le traitement réservé à la b.o. est pour sa part très particulier. Celle-ci comporte de jolies compositions mais aussi des airs moins agréables. Mais paradoxalement, les belles mélodies finissent également par lasser, user, et agacer, tant elles sont trop utilisées à toutes les sauces. Reste une dernière partie plaisante, avant de conclure sur une fin qui retombe dans ses travers. Car oui, Bubble est malhabile sur beaucoup de points et laisse de nombreux regrets tant il aurait pu faire mieux avec un tel univers, plombé par une histoire pas à la hauteur de son esthétique, ce qui en fait un long-métrage d'animation tout juste moyen.