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Arthur Brondy
227 abonnés
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4,0
Publiée le 17 avril 2024
Coco a huit ans et se sent fille. Au cours de l’été, dans le village natal de sa mère dans le pays Basque, elle va se libérer de ce secret et vivre enfin la vie à laquelle elle aspire. C’est entourée des ruches et des abeilles qu’elle va trouver sa voie…
Un très très beau film sur l'enfance et la famille, la difficulté des êtres à exister par eux-mêmes au sein des loyautés familiales souvent rigides et archaïques. Le film est très intime, très touchant sur la souffrance de cet enfant qui ne comprend pas ce qui lui arrive et qui va venir chambouler tous les membres de sa famille. La nature mère est aussi magnifiquement représentée.
Ce film traite avec une très grande sensibilité et une délicatesse absolue un sujet bien actuel à savoir la considération de l’écart entre la question du sexe et celle du genre des individus, lors de leur enfance en particulier. Remarquablement mis en scène et interprété par des acteurs aussi peu connus que brillants, il nous fait irrémédiablement réfléchir à l’immense souffrance qu’ont dû endurer par le passé les enfants concernés par la question d’un déphasage entre leur aspect physique et leur ressenti. Comment ont-ils pu se construire avec un tel handicap ? Cette souffrance est-elle désormais écartée ? Si le but de l’auteur était de nous amener à nous poser ces questions, c’est parfaitement réussi.
La quête d'identité chez un enfant de 8 ans, voilà le thème de ce film espagnol. C'est au cours de vacances estivales au milieu des ruches et des superbes paysages que l'on perçoit d'emblée le doute qui habite Coco, et qui va rejaillir sur l'ensemble de sa famille. Même si ce récit est assez lent, il y a quelques moments de grâce et la jeune réalisatrice a le bon goût de ne jamais verser dans le pathos. Une oeuvre qui prend tout son sens quand il s'agit d'évoquer entre enfants une différence qui n'en est plus une. Sofia Otero mérite amplement son Ours d'argent tant son interprétation est lumineuse.
Un film fort sur le doute sur l'identité sexuelle, doux et inconfortable, qui s'abstient d'asséner des conclusions sur ce sujet "mainstream1".
Si le film a un message, celui que j'ai cru bon comprendre reste modeste et partagé, honnête : • le doute de Cocó est douloureux et doit être pris au sérieux sans être dramatisé même si son acceptation pose évidemment un lourd problème à l'entourage, • son choix est loin d'être une assignation, voire une auto-assignation dans la mesure ou Cocó doit rester libre d'être ce qu'il choisit d'être, • la remise en question qu'il/elle a fait de son genre semble -sans aucune certitude-avoir des racines familiales, avec une image du père dégradée, des relations toxiques autour de la mémoire de son grand-père, artiste reconnu par tous sauf par son épouse, une grand-mère imbue et intolérante, • pour autant l'image de la mère n'est pas favorable, superbe d'énergie intérieure, mais douloureuse, maladroite et immature dans son rôle de mère, et incapable de se réaliser comme artiste...
Coco est un petit garçon androgyne de huit ans et a bien du mal à savoir qui il est, garçon ou fille. Il passe l’été avec sa mère, son frère et sa sœur au Pays basque chez sa grand-mère maternelle. Tandis que la famille prépare activement le baptême d’un cousin, Coco va à la piscine, entretient les ruches de sa grand-tante, assiste sa mère dans son atelier de sculpture…
"20 000 espèces d’abeilles" n’a pas le défaut qu’on pouvait redouter : verser dans le militantisme que son sujet appelait. Ce n’est pas un film sur « la théorie du genre » – pour reprendre une expression que les opposants de Najat Vallaud Belkacem aimaient brandir, qui suspectaient la ministre de l’Education nationale de François Hollande de vouloir transformer nos chères têtes blondes en queer non binaires. Ce n’est pas non plus un plaidoyer en faveur du transgenrisme.
On me dira que la frontière est poreuse entre "Petite Fille", le documentaire ouvertement militant de Sébastien Lifshitz dans lequel on avait parfois le sentiment que le malaise du jeune Sasha était un prétexte pour sa mère à lui faire changer de genre, "A Good Man", où Noémie Merlant interprétait le rôle d’un homme transgenre qui tombait enceint, l’inoubliable "Girl", "Tomboy", le film si légitimement encensé de Céline Sciamma auquel "20 000 espèces d’abeilles" ressemble peut-être le plus, ou encore l’oubliable, quoiqu’avant-gardiste, Ma vie en rose sorti il y a plus d’un quart de siècle. Et on n’aura pas totalement tort.
20 000 espèces d’abeilles a une immense qualité qui manque de peu de basculer en défaut. C’est un film fait de mille petits riens, qui a la torpeur des longues journées d’été. Il ne s’y passe rien de dramatique. La jeune actrice Sofia Otero – qui en recevant l’Ours d’argent de la meilleure interprétation a rouvert le sempiternel débat de la légitimité de très jeunes acteurs (l’héroïne de "Ponette" primée à cinq ans à Venise, Tatum O’Neal, Oscar du meilleur second rôle à dix ans) à être récompensés – y joue le rôle de ce petit garçon qui se pose des questions informulées : suis-je un garçon ? une fille ? pourquoi la réponse à cette question qui semble si évidente à mon grand frère ou à ma grande sœur, n’est-elle pas évidente pour moi ? en grandissant, la réponse viendra-t-elle ?
Si ces questions étaient verbalisées, le film serait d’une lourdeur éléphantesque. Dieu merci, rien n’est exprimé clairement. Tout passe par des sous-entendus, du hors champ, comme cette scène dans un magasin d’habillement où la tante de Coco achète à ses neveux et nièces des tenues pour le baptême de son nouveau-né. Quand la scène commence en filmant la mère de Coco qui intervient brutalement pour faire cesser une altercation avec une vendeuse, on ne sait pas ce qui vient de se passer : Coco a-t-il refusé de porter le costume masculin que sa tante avait choisi pour lui ? a-t-il voulu de force essayer une robe au risque de l’endommager ?
Le refus de tout militantisme se conjugue aussi à celui de tout manichéisme. La confusion des genres dont est victime Coco ne se heurte pas à un mur d’hostilités. La tentation pourtant a dû être grande de tourner une scène où le jeune Coco se serait retrouvé en bute à une ricaneuse transphobie, à cause de ses cheveux longs ou de son goût pour les accessoires féminins. Mais – et là encore il faut saluer la rigueur de la réalisatrice basque espagnole dont c’est le premier long métrage – 20 000 espèces d’abeilles ne contient aucune de ces scènes aux effets faciles. Son mérite est d’autant plus grand que sa réalisatrice s’est inspirée d’un fait divers dramatique : le suicide d’un garçon basque transgenre de seize ans qui s’était vu refuser un traitement hormonal. SI certes, le mal être de Coco passe mal chez sa grand-mère, une femme confite en religion, sa mère et sa grand-tante ne veulent que son bien. Et les enfants de son âge, à commencer par son frère aîné, dont la réaction est étonnante, sont les plus tolérants.
Magnifique ! Rien à dire de plus. En 2h, le film traite son sujet de la meilleure des manières. Le scénario est maîtrisé de bout en bout malgré quelques longueurs. Mais pas de panique, sa fin est si puissante émotionnellement qu'elle nous attrape. Visuellement, le film est également très beau. Une belle photographie. Voici une belle pepite du cinéma européen de l'année 2024
Ce film est un millefeuille. les thèmes se chevauchent parfois d'une manière un peu brouillonne. Il faut reconnaître que le sujet central, la transition de genre percute tous les membres d'une famille et les interroge sur leur vie, leurs choix... Malheureusement, l'image, en général, est quelconque voire laide alors que certaines scènes sont très poétiques et bien mises en valeur par les comédiens. De plus le montage est paresseux, laissant 30' inutiles qui alourdissent le récit. Ce qui reste au-delà de la difficulté du sujet, c'est la qualité de son interprétation. le/la héros/héroïne et sa grand tante, complices tendres sont particulièrement remarquables. En tout cas, ce film suscite des discussions nombreuses sur la façon d'aborder la question du genre au sein d'une famille.
Regard sur le moment où se détermine pour un enfant son identité mais surtout son expression au sein d'une famille qui l'accueille non sans difficulté. Beau moment avec une tante apicultrice qui comprend la 1ère Belle émotion avec le frère qui le 1er crie le nouveau prénom choisi
Un sujet compliqué traité en toute délicatesse. Ce film démontre qu avec patience, amour et tolérance l acception de ce que l on ne projette pas lorsque l on devient parent devient finalement possible sans dégrader la vie et l amour…les normes au fond sont si peu importantes ! Très joli film, de très belles personnalités, l enfant joue divinement bien, il est aussi divinement filmé…Bravo
Par petites touches, la cinéaste espagnole filme la plupart du temps à hauteur d’enfant, scrutant au plus près les gestes et les regards de Coco, interprété avec beaucoup de naturel par la jeune comédienne Sofía Otero, qui a reçu un Prix d’interprétation à la dernière Berlinale. Dans ce premier film, la réalisatrice Estibaliz Urresola Solaguren met beaucoup de douceur, de pudeur et de poésie pour raconter l’histoire de Coco, qui rappelle à certains égards celle racontée par Sébastien Lifshitz dans son documentaire Petite fille, sorti en 2020, ou encore le film Tomboy (2011) de Céline Sciamma.
Le film montre avec simplicité combien il est difficile pour les parents d’accepter un tel état de fait, et combien la notion de transidentité est encore un sujet tabou dans bon nombre de familles. Si 20 000 espèces d’abeilles est une réussite par bien des aspects, et se révèle même très touchant lors des moments que Coco partage avec sa grand-tante, il aurait sans doute mérité d’être écourté d’une trentaine de minutes.
Malgré tout, on saluera ce très beau portrait d’enfant, montrant dans une mise en en scène gracieuse et discrète toute la complexité qui entoure ce type de problématique à laquelle peut être confrontée une famille.
Aussi bouleversant que touchant. Le film dépeint tout en douceur un moment crucial pour Coco et sa famille, tous en doutes pour des raisons diverses. La réalisation, les plans de caméra, les niveaux de métaphores pour en venir à e que la realisatrice veut apporter comme point de vue. Tout est parfait. À voir et à revoir.