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stanley
66 abonnés
754 critiques
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4,0
Publiée le 21 juin 2015
Shoah est un film document, un film somme qu’il faut avoir vu et montrer à toutes les générations passées et futures. La seule condition est de segmenter sa vision en un nombre d’épisodes suffisants, car le film est lourd et peut, selon un certain angle de vision, paraître statique. Lanzmann ne se sert d’aucun artifice pour exhiber les souffrances et les horreurs passées. Point d’images d’époques, style les archives de l’INA, d’ajout musical mais seulement des témoignages d’une force inouïe où l’émotion rejaillit et peut faire pleurer le spectateur (tel le témoignage du coiffeur en plein exercice de sa profession en Israêl confronté au récit de son rôle dans les camps où il récoltait les cheveux des femmes). De très longs plans séquences sur les visages de rescapés où témoins qui gardent toute leur dignité et exposent d’une certaine façon, assez froidement, voir mécaniquement les faits. On l’a compris, cet empirisme n’est qu’un moyen de défense suscité pour aider au deuil. Shoah est aussi un voyage parfois insoutenable dans les méandres de la tragédie. Il montre les lieux du vestige des camps prisonniers du froid de l’hiver à l’aide de travellings précis. Les moyens de transport sont filmés d’une façon personnelle (trains, bateaux …). Le train avancant vers nous tel un monstre ante déluvien à la face noire et aux yeux rouges. Le film se déplace aux USA, en Suisse, en Israël, en Pologne et en Allemagne aux endroits où se trouvent les anciennes victimes. A noter un passage exceptionnel où il fait témoigner les polonais sur leur perception des feujs durant la guerre avec ce personnage central qui témoigne et qui reste figé tel un plan fixe à l’écran. Il y a quelque chose d’hypnotique dans cette partie magistrale. Le cinéaste prend même le risque de montrer des sourires aux visages des témoins, voir de l'humour. La seule fois où Lanzmann change de narration est lorsqu’il nous montre un ancien bourreau chanter (à l'insu de son plein gré) comme il le faisait quarante ans auparavant. Lanzmann nous livre peut être le plus fort des documents sur les camps d’extermination avec Alain Resnais (Nuit et brouillard).
Ce film documentaire hors-norme de par sa durée – 9h30 – reste à ce jour une référence mondiale dans les œuvres cinématographiques sur la Shoah. Sans aucune image d'archive, en se basant sur de nombreux témoignages de rescapés des camps, de nazis, de témoins directs, et de l'historien Raul Hilberg, Claude Lanzmann parvient à décrire avec force toute l'horreur du projet d'extermination des Juifs d'Europe. S'il est difficile de conserver le même niveau d'attention tout au long du film, de nombreux passages sont absolument bouleversants, en particulier les témoignages des Juifs obligés de travailler dans les camps pour aider les Allemands à accomplir la « solution finale ». Les anciens officiers nazis semblent quant à eux traversés par un troublant mélange de remord et d'indifférence.
Comment écrire une critique sur une oeuvre aussi dure et poignante que Shoah? Pour cela reste le plus grand témoignage du XXe siècle sur le génocide des juifs lors de la 2e guerre mondiale, un témoignage très long (9h de film quand même!!) sur l'horreur PURE et inoubliable, les survivants sont vraiment poignants. Comme disait Hegel "ne me parler plus jamais d'humanité", ce qu'on a envie de dire après avoir vu ce travail titanesque de Claude Lanzmann, bravo surtout à lui !! Bouleversant, mais reversé à un public très averti car je trouve ça trop facile de critiquer ce documentaire avec sa mise en scène aléatoire et brouillant, et ses dialogues peu constructifs. C'est surtout : pourquoi cela a existé ? Comment peut-on vivre après avoir vécu ça ? Il faut vraiment prendre du recul sur cet oeuvre. Bref Shoah est un trésor inestimable, un travail de mémoire comme il en existe peu dans le monde, on voit bien que le travail de journalisme est réellement essentiel dans certains cas ! je suis désolé mais ceux qui mettent en dessous de 2 étoiles ne voient vraiment pas le véritable objectif du film, ce genre de documentaire doit exister pour honorer la mémoire des victimes de la shoah.
Plus qu'une critique, c'est un avis que je vais donner à propos de "Shoah". Documentaire exceptionnel, de par sa durée, sa forme et son propos, il propose avant tout au spectateur une reconstitution mentale du génocide juif. Lanzmann ne s’appuie que sur le présent, afin de mieux imaginer ce qu'a été l'horreur vécue dans les camps de concentration ou dans le ghetto de Varsovie. Il s'agit ici de partir du général (la déportation, le voyage en train) grâce aux témoignages de polonais témoins de l'action et de juifs pour aller vers quelque chose de plus précis (la vie dans les camps). Alors, ce sont des nazis, des survivants et un historien (le passionnant Raoul Hilberg) qui vont s'exprimer. Ce qui est fort dans "Shoah", c'est que chaque témoignage semble essentiel, non seulement parce qu'il rend hommage aux victimes mais aussi parce qu'il transmet le souvenir. Et si certains sont déchirants de par leur difficulté à être narrés, le cinéaste pousse toujours ses intervenants à raconter leur histoire dans leur totalité. Il est d'ailleurs difficile de ne pas avoir les larmes aux yeux devant ce coiffeur qui, submergé d'émotion, interrompt son récit, et être bouleversé d'entendre Lanzmann lui dire "I apologize". Grâce à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce film, le spectateur est en mesure de pouvoir imaginer (même si notre pensée sera encore trop subjective) et donc de se souvenir pour toujours de ce qui a été fait. Rigoureux dans sa structure (il paraît néanmoins surprenant de parler du ghetto du Varsovie dans la dernière heure), le film est un document indispensable, une oeuvre de mémoire que chacun devrait avoir vu (au moins partiellement).
Pff! 9 heures et demie! Pouah! Je croyais que, après le visionnage de cet incroyable documentaire, je ne serais pas prêt de revoir une seul film avant longtemps. Ce qui est drôle, c'est que j'ai revu le film! Et l'expérience reste la même que lors du premier visionnage. Malgré sa longueur, Lanzmann sait nous captiver par ses interviews directes et en nous donnant une vision encore plus horrible et puissante sur l'holocauste. C'est bien évidemment long, et beaucoup ne sont pas restés jusqu'à la fin parce qu'ils considéraient le film comme étant ennuyeux, et, je le reconnais, moi aussi j'aurais trouvé un film de 9 heures (un documentaire qui plus est) difficile à terminer. Cependant, pour moi en tout cas, le visionnage de ce documentaire c'est fait tout seul (en y mettant un peu du mien aussi...) et je crois aujourd'hui que j'en suis sorti grandi.
Écrire une critique sur ce film comme on le ferait avec n'importe quel autre film peut paraître légitimement indécent voir même scandaleux, mais enfin c'est ce que je vais faire quand même... Reconstituer toute l'étendue de l'Horreur est une chose impossible et très délicate ; si on ne montre pas ceci, on édulcore, si on le montre, on fait de la plus grande tragédie un spectacle cinématographique. Claude Lanzmann a eu donc un parti-pris intelligent, faire revivre le passé sans la moindre image d'archive, qu'à travers les témoignages des victimes et des bourreaux et en filmant les lieux tels qu'ils sont à l'époque où le film a été tourné. On regrettera tout de même une longueur impressionnante pas forcément nécessaire pour faire passer le message ainsi qu'une tendance à trop nettement résumer l'Holocauste qu'aux juifs ; il est tout à fait normal de les évoquer principalement étant donné qu'elles en ont été les principales victimes mais, mise à part à un moment pour les dissidents politiques, il n'y a aucune évocation des autres catégories de groupes qui font parties des millions à être passé dans les camps de la mort. Reste une œuvre indispensable avec des témoignages aussi bouleversants qu'insoutenables.
Davantage qu'un film, un testament impressionnant et grave. Même vu en plusieurs fois ce film marque les esprits et mérite les louanges pour lutter contre l'oubli.
Si ce film présente un caractère novateur par l'absence d'emploi d'images d'archives et par une construction presque exclusivement centrée autour des témoignages de survivants à l'holocauste ( seul intérêt que l'on puisse finalement trouver à " Shoah " ), il comporte également certains aspects de mise en scène qui n'apportent rien à l'ensemble et peuvent même lui être nuisible car trop révélatrices d'un trop grand parti pris ( manque d'objectivité camouflé sous la volonté de faire une oeuvre universelle ? ). Le réalisateur ne semble pas maîtriser totalement le sens du déroulement de son oeuvre, et le remplacement d'une haine par une autre se fait peu à peu jour. Quand à la durée exceptionnelle du film ( 9 H 30 réparties en deux périodes ), elle est avant tout due à des longueurs phénoménales qui lassent par leur totale vacuité. Bref, l'ensemble présenté est bien en-dessous d'un " Nuit et Brouillard " d'Alain Resnais, bien plus édifiant.
Pour ne pas oublier , j'ai visité deux camps celui de Auschwitz II (Birkenau) et le Struthof en ALSACE , croyez moi on ne s'en remet pas j'arrive pas a imaginer toutes les horreurs et ne veut pas y croire et pourtant cela n'est pas une fiction , Une pensée pour tout Ceux qui y sont mort .
PS : la solution final <<<<< je vous le conseil en documentaire , sinon nuit et brouillard , n'oubliez jamais le drame et pour moi le pire moment de l'histoire de l'humanité.
Une longueur décourageante. Une oeuvre qui refuse les images d'archives pour dérouler des témoignages : on en retient que les Polonais étaient furieusement antisémites. Mais c'est tellement dilué que je ne sais plus vraiment si c'est l'idée principale... Assez déroutante aussi, la personnalité de Lanzmann qui semble considérer la Shoah comme "SA" chose : croirait-il être le seul à avoir expliqué (ou même compris !) la Shoah ? C'est ce que son attitude et ses commentaires laissent penser.
Il est extrêmement difficile de critiquer un documentaire traitant de ce sujet. Mais les témoignages présents que ce soit des bourreaux ou des victimes ; dont l'émotion de certains est plus que visible, s'avère impalpables dans le devoir de mémoire.
Lanzmann filme des interviews. C'est vrai qu'elles sont passionnantes pour la plupart mais elles ne sont en aucun cas suffisantes. Il n'y a rien à voir, et il faut beaucoup de patience pour venir à bout de ce film. Il y a aussi un problème de taille : son film ne peut atteindre que les intellectuels. C'est un peu juste pour changer les mentalités non et se prémunir de nouveaux génocides ?
La durée colossale de «Shoah» (France, 1985) de Claude Lanzmann désamorce la valeur commerciale qui menace tout produit cinématographique. Voir neuf heures et demi de témoignages autour de l’extermination programmée des Juifs par le IIIème Reich découragent assurément les curieux, et par là même obscènes, spectateurs qui voudraient saisir la logique d’un tel événement. C’est un non-sens de vouloir sonder les causes dans une telle folie politique. «Shoah» ne donnera pas à comprendre mais à se ressouvenir. Sans prosélytisme marqué, Lanzmann enquête tant auprès des Juifs survivants des camps et de Varsovie que des anciens membres du parti nazi. Devant les deux positions, Lanzmann ne filme pas de la même façon. Plein cadre pour les Juifs afin de saisir au plus proche la corde vibrante des affects (quitte à verser dans le pathos) et caméra cachée pour les anciens nazis, dans une image perturbée par le parasitage. Seul un ex-nazi, consentant à être filmé et confondant dans ses explications, sera filmé de la même manière que les Juifs. L’immense sensibilité de documentariste de Lanzmann provient de l’esthétique qu’il prête à son montage. Lorsqu’une voix vient raviver le souvenir des camps de concentration et qu’à l’image glisse le plan des vestiges du lieu, c’est une archéologie de la mémoire, de l’Histoire et de la géographique qui s’opère. De nombreux plans, par leur composition striée, redoublent cette stratification à défaire de la mémoire Juive. Le cinéma sert une construction éthique de la mémoire. Pour autant, Lanzmann ne confectionne pas une œuvre muséale (qui par définition œuvre autant à la mémoire qu’à l’oubli). De par sa durée, le film, qui ne souffre paradoxalement d’aucune longueur, accomplit un labeur de réminiscence à l’échelle Humaine. En complément de «Nuit et brouillard» qui engage une prise de conscience sur le terrain des émotions, «Shoah» se souvient à force de révélations, par le biais d’une investigation qui exhale le savoir dans les souvenirs
Que dire, as part aucun intérêt, des longueurs interminables, un ennui sans fin, une réalisation médiocre,on as envie de couper au bout de 10 minutes tellement c’est mauvais, quand la fin arrive enfin, vous avez eu l’équivalent d'un bon somnifère !
Shoah... voici un film difficile à noter ! Le sérieux de la documentation laisse des doutes. De nombreuses choses paraissent invraisemblables et aucune source n'est donnée. Il faut prendre tel quel ce que raconte le réalisateur. Etrange aussi de réduire une fois de plus la seconde guerre mondiale à la seule souffrance juive. Car bien évidement de nombreux peuples ont souffert. 9H30 de choses plus ou moins vrais, sans aucun sérieux d'un point de vue historique et scientifique. Plus un film de fiction qu'un documentaire. Il ne peut avoir échappé à l'opinion que l'imagination du romancier, les excès du lyrisme du poète, la partialité intéressée du politicien, et les relents de haine (justifiés!) des victimes servent tour à tour de toile de fond aux récits jusqu'ici publiés et racontés.