Lorsque l’enfant paraït
Christophe Barratier, dont c’est le 7ème long métrage, est un cinéaste que j’estime. A part, son navrant remake de La guerre des boutons, depuis Les choristes il y a 20 ans, il a réussi beaucoup de bons films comme Faubourg 36, L’outsider, Envole moi, ou Le temps des secrets. Que des succès publics, mais voilà, Monsieur Barratier n’a pas la carte et se fait régulièrement éreinté par la critique institutionnelle, qui d’ailleurs, à ce jour ne s’est toujours pas manifestée… aucune chronique sur cette comédie originale n’est encore visible sur la Toile ??? Ces 93 minutes n’ont pas été vues mais sont déjà jugées ! Victor, jeune magicien en pleine ascension, élève seul sa fille Lison. C’est sans compter Jacques, son fantasque beau-père, qui se mêle contre son avis de l’éducation de la petite. Un tandem improbable qui aura pour arbitre Nina, l’amie d’enfance de Victor, au caractère bien trempé. C’est bien écrit, joliment réalisé et surtout très bien porté par un casting complice qui nous fait passer un bon moment… Que demander de plus ?
Une fois de plus, c’est le monde de l’enfance qui est au centre de l’intrigue pour Barratier. Quand, en plus, il peut placer son film dans le monde du spectacle, tous ses centres d’intérêt sont réunis. Ici, on est dans le domaine du spectacle de magie, un sujet peu ou pas abordé au cinéma. Il entrecroise avec habileté les thèmes de la paternité, de la recherche d’identité, de l’amour et de l’amitié. Quelques scènes désopilantes, des moments de grande émotion – les détracteurs parleront de mélo tire-larmes -, et des numéros de magie spectaculaires et parfaitement réglés, bref, de l’humour, de la tendresse et du spectacle… un beau cocktail pour un joli film qu’on peut voir sans risque, sinon de celui de verser quelques larmes/
Kev Adams quitte de plus en plus souvent ses oripeaux d’amuseur vedette des plus jeunes pour des rôles de plus grande maturité comme dans Un sac de billes ou Maison de retraite. Et il s’en sort très bien. Il est même ici par moments parfaitement bouleversant. Gérard Jugnot s’est fait la spécialité de pouvoir jouer les « Monsieur-tout-le-monde » avec une maestria qui n’appartient qu’à lui. Une belle découverte avec la pétillante Claire Chust enfin dans un rôle consistant et la petite Alma Cordier qui, du hait de ses deux ans, ferait fondre n’importe qui.