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    Bâtiment 5
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    254 critiques spectateurs

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    Cinévore24
    Cinévore24

    349 abonnés 717 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 décembre 2023
    «Ici, il n'y a que des gens qui viennent d'ailleurs. Les français n'habitent plus ici.»

    4 ans après son très remarqué «Les Misérables», le réalisateur Ladj Ly nous revient avec ce nouveau film, second volet de sa trilogie dédiée aux banlieues.

    Mettant cette fois en lumière des thématiques comme celles du mal-logement, le réalisateur dresse là encore le constat d'un contact rompu, cette fois-ci entre les habitants des cités et les politiciens censés les représenter et les écouter.

    Des habitants, des familles, des communautés que l'on a parqué dans des immeubles fragiles et insalubres, et que l'on a laissé à l'abandon au fil du temps, habitants comme immeubles. Certains s'en accommodent, d'autres non. Certains veulent casser l'ordre établi, d'autres veulent (re)construire.
    Des politiciens qui, soit ne connaissent rien du terrain (à l'image de ce jeune pédiatre issu d'un milieu aisé et propulsé maire suite à un décès, sans expérience et déconnecté de certaines problématiques), soit cultivent une forme d'hypocrisie de l'image (en accueillant notamment des migrants (choisis selon certains critères), mais en ne s'occupant pas de leurs propres habitants, ou en ordonnant aux forces de l'ordre de faire le ménage sans que cela ne change quoi que ce soit). Et qui, sous couvert de ré-urbanisation des banlieues et d'"embellissement" des cités, en profitent pour mettre sous le tapis des problèmes (et des gens) dont ils ont connaissance et qui ne vont pas disparaître pour autant, mais ne font que grossir et prendre plus d'importance.

    Un film au propos réfléchi et qui évite en bonne partie de tomber dans un manichéisme grossier au vu du sujet abordé (même si certaines situations et dialogues au cours du film manquent de finesse pour paraître totalement crédibles), dépeignant là aussi une sorte de dialogue de sourds, de spirale dont personne ne peut réellement sortir vainqueur.

    Un second long-métrage qui reste maîtrisé, mais qui se range du côté des oeuvres un peu plus classiques, auxquelles il manque quelque chose pour me marquer vraiment.
    Une oeuvre à la réalisation propre, mais qui manque d'un certain mordant et d'une narration vraiment solide de bout-en-bout, à l'image de son précédent film.

    Un film à l'aspect un peu cuté par moments, amorçant des idées intéressantes ( spoiler: comme la volonté de la jeune Haby de se présenter aux prochaines élections municipales, préférant trouver une solution politique plutôt qu'aller mettre le feu à des panneaux ou des voitures («on ne peut pas toujours être qu'en colère»), et dont la campagne se lance
    ), mais les coupant parfois trop vite pour passer à la séquence suivante et créer ainsi un rythme plus soutenu.

    Et surtout un film voulant se conclure de la même manière que «Les Misérables», en répétant ce cheminement en mode cul-de-sac, ce qui crée une redite étrange, qui fait moins sens ici qu'elle le faisait chez son aîné, et empêche de développer certaines pistes qui auraient pu être plus intéressantes ( spoiler: j'en reviens à la campagne avortée d'Haby
    ) pour le sujet qu'il traite.

    Bref, une oeuvre mettant en avant des problématiques qui durent encore et encore et ne peuvent laisser indifférent, traitées avec une certaine justesse et une belle maîtrise formelle, mais un film parfois un peu trop démonstratif, moins percutant que le précédent de son réalisateur, et possédant un final trop frustrant pour me convaincre comme il aurait fallu. 6,5/10.
    traversay1
    traversay1

    3 644 abonnés 4 876 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 octobre 2023
    Ladj Ly savait pertinemment que son après "Misérables" allait être scruté de très près. Le réalisateur, tout en se renouvelant, reste fidèle à son cinéma engagé et politique axant son film autour de l'urbanisme en banlieue, un thème qui peut a priori sembler peu exaltant mais qu'il sait rendre passionnant, en échafaudant un film choral, où l'on sait certes dans quel camp il se situe, mais en ne condamnant personne sans juger et en donnant de l'espace à chacun de ses protagonistes, quel que soit ses idées pour "le mieux vivre ensemble", puisque c'est l'idée générale qui est censée prévaloir dans la modification de l'habitat social des cités. Réalisé et monté avec efficacité, Bâtiment 5, sans doute moins intense que Les Misérables, mais pas moins dense, laisse monter la tension jusqu'à l'acmé de son dénouement. Brillant sans ostentation, le film bénéficie d'une écriture sans ratures, au fil d'un récit dont la puissance se construit scène après scène. L'interprétation est aussi parfaitement calibrée pour ne pas céder à une quelconque caricature et le moindre petit rôle fait mouche. Mais dans ce concert bien accordé, c'est de loin la remarquable Anta Diaw qui impressionne le plus, une personnalité lumineuse dans un univers aux teintes bien plus sombres.
    Yves G.
    Yves G.

    1 496 abonnés 3 513 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 décembre 2023
    À Montvilliers, une commune de la banlieue parisienne, les tensions sociales s’exacerbent après le décès du maire, son remplacement par un néophyte et la mise en oeuvre imminente d’un projet de réhabilitation urbaine qui passe par l’évacuation d’une barre d’immeubles.

    Quatre ans après l’immense succès des "Misérables" (deux millions d’entrées, prix du jury à Cannes et quatre Césars dont celui du meilleur film soufflé à "J’accuse"), c’est peu dire qu’on attendait avec impatience le deuxième film de Ladj Ly. Il se présente comme le deuxième volet d’un triptyque consacré à la banlieue.

    Depuis sa sortie, j’ai lu beaucoup de critiques, souvent défavorables, à son sujet. La principale est la comparaison à son désavantage avec "Les Misérables". Je ne suis pas le dernier moi aussi à comparer le film dont je fais la critique à d’autres, aux films précédents du même réalisateur ou bien à d’autres films d’autres réalisateurs sur le même sujet ou dans le même genre. Pour autant, je suis toujours un peu mal à l’aise à en faire un critère d’appréciations d’un film ; car il postule une comparaison que le spectateur, qui n’a pas nécessairement vu ces précédents, n’est pas toujours en mesure d’évaluer. Pour le dire autrement : si vous avez vu "Les Misérables", peut-être trouverez-vous "Bâtiment 5" moins bien ; mais si vous ne l’avez pas vu, "Bâtiment 5" n’est pas mal du tout.

    Autre critique adressé à "Bâtiment 5" dans la presse : son manichéisme.
    Certes, le cinéma de Ladj Ly est militant. Avec une rigueur documentaire, il stigmatise les impasses de la politique de la ville menée depuis quarante ans. Il affiche son parti pris, du côté des pauvres, des mal-logés et contre ceux qui en profitent et ne font rien.
    Est-il pour autant manichéen ? Je ne le crois pas. Je trouve au contraire que les quatre personnages principaux du film sont bien campés et ne versent pas dans la caricature. Le nouveau maire (Alexis Manenti), un pédiatre de profession, voudrait bien faire. L’autre adjoint (Steve Tientcheu), qui revendiquait à bon droit cette magistrature, n’est pas un traître à sa race, mais au contraire un immigré de la deuxième ou troisième génération qui connaît bien le quotidien de ses administrés. La jeune Haby (Anta Diaw) est la figure par laquelle s’incarne la colère des populations menacées d’expulsion mais, elle ne verse pas dans le communautarisme et se revendique Française d’aujourd’hui. Blaz (Aristote Luyindula) est un jeune homme placide et doux qui, à force d’humiliations, basculera, lui hélas, dans la violence.

    La fin du film manque de basculer dans l’excès et le grotesque. Elle est sauvée in extremis par le tout dernier plan et par le beau geste de Haby qui tourne le dos à la violence anarchique pour lui préférer le débat démocratique et la lutte politique.
    Chris58640
    Chris58640

    216 abonnés 761 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 décembre 2023
    Ladj Li l’a bien compris, le problème du logement est le point de départ de tous les autres problèmes de la banlieue, la délinquance, le communautarisme, les violences policières tout cela trouve sa source dans la question du logement. La force de son cinéma, c’est de réussir à proposer à intervalle régulier des scènes fortes, parfaitement filmées, et qui mettent le spectateur quasiment en apnée : spoiler: la scène du cercueil en pré-générique, celle de l’incendie ou celle, centrale, terrible, de l’évacuation manu militari du 24 décembre
    . La réalisation nerveuse, couplée à une direction d’acteur parfaitement tenue, permet à « Bâtiment 5 » de scotcher le spectateur sur son fauteuil jusqu’à la scène finale. spoiler: Et cette longue scène finale, qui lorgne beaucoup sur celle des « Misérables », met les nerfs à vif. Là encore, tout peut basculer dans le drame absolu d’une seconde à l’autre, la tension est à couper au couteau. Cette-fois-ci en revanche, pas de fin brutale au milieu d’une scène. Merci parce que la fin des « Misérables, je ne m’en suis pas encore bien remise ! Tout, dans la construction de son film, concoure à provoquer cette fin en forme de paroxysme, effrayante, et assez bouleversante.
    C’est la forme bien connu et efficace de la spirale infernale. Musique bien utilisée, dialogues percutants, mise en scène nerveuse et montage au cordeau, son film passe tout seul et ne provoque pas une seconde d’ennui. Il offre à la jeune Anta Diaw le rôle principal et je me demande si une immense comédienne ne vient pas de naître là, sous nos yeux, avec ce film. Elle irradie de sa présence « Bâtiment 5 » : juste, à fleur de peau, révoltée mais sans jamais surjouer, Ladj Li lui a offert un rôle-cadeau. On va entendre parler d’elle bientôt, j’en fais le pari. C’est peut-être un peu moins le cas d’Alexis Manenti. S’il était incroyable en flic de la BAC, il est un petit peu moins convaincant en maire de droite, (trop) droit dans ses bottes idéologiques, et pas du tout prêt à administrer une ville comme celle-ci. Certains pourraient trouver ce personnage caricatural, et il y a 10 ans j’aurais été d’accord. Mais aujourd’hui, la vie politique française étant ce qu’elle est, ce personnage est finalement assez crédible. Il est parfaitement lisible, ce qui est loin d’être le cas de son 1er adjoint Roger incarné par Steve Tientcheu. Alors lui, impossible de le cerner. Ce grand costaud est-il la « caution banlieue » de cette municipalité ? Il est suggéré qu’il n’a pas les mains propres (comme le maire décédé d’ailleurs) mais on n’en saura pas plus. Il semble poursuivre un agenda personnel qui n’est pas celui du maire en place, bref, c’est un personnage totalement crypté. Je me doute que le scénario de « Bâtiment 5 » ne va pas plaire à tout le monde, mais au contraire des « Misérables », il est difficile de ne pas partager le constat de départ du film : les quartiers délabrés sont une patate chaude que se refilent les équipes municipales et personne n’a la bonne réponse à ce problème. La manière Pierre Forges, que clairement le film dénonce, c’est la manière forte : en envoie la police, on fait des actions coups de poings, on rachète, on rase, on reconstruit autrement pour changer la sociologie de la ville. Cette équipe municipale, qui n’a que la force de la loi à la bouche, a l’air de s’en être pas mal écarté au moment de l’attribution des marchés publics ! « Dura lex, sed lex » dit une députée, spoiler: tout en allumant une cigarette dans un restaurant. Tout est dit dans ce geste anodin : faire respecter la Loi, c’est pour les autres. C’est pour eux un moyen d’obtenir ce qu’ils veulent, pas une finalité. Parce que la Loi, cette équipe la malmène quand même pas mal : le droit de propriété des meubles et des objets ? Négligé… Le droit de propriété des appartements et les règles de l’expropriation ? Contourné… Le droit opposable au logement ? Oublié…
    Le scénario essaie de ratisser au-delà des problèmes de logement : les maires sollicités et parfois agressés, le problème des refugiés et du droit d’asile, la corruption, les policiers qui abusent des accusations d’outrages, tout cela est évoqué mais en surface. Même si le film peut sembler démonstratif, partial, parfois outrancier et caricatural, je le trouve personnellement assez convaincant sur le fond. Peu importe les petits défauts, « Bâtiment 5 » mérite le détour. S’il n’a pas la puissance dévastatrice des « Misérables », il a d’autres qualités à faire valoir.
    mat niro
    mat niro

    360 abonnés 1 839 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 décembre 2023
    Après la claque reçue avec "Les misérables" (2019), le dernier Ladj Ly était attendu au tournant. Situant l'action de celui-ci dans une ville imaginaire (Montvilliers) où un jeune maire (Alexis Manenti) vient d'être fraîchement élu, il met l'accent sur la politique d'attribution des logements et la précarité de ces familles. La bonne idée du film est de mettre en avant une jeune femme issue du tissu associatif pour faire entendre la voix des habitants. Seulement voilà, l'ensemble tombe parfois dans une version un peu manichéenne avec des personnages un peu trop caricaturaux spoiler: ( le maire espérant voir marquer Giroud car ça fonctionne mieux sans Benzema...)
    . Ladj Ly a au moins le mérite de dénoncer l'inaction, ou pire encore, les méthodes expéditives des politiques dans ces quartiers oubliés de la République.
    selenie
    selenie

    6 338 abonnés 6 204 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 décembre 2023
    Ladj Ly promets un film plus politico-social que son précédent film malheureusement, le naturel revient au galop et alors qu'on pensait que l'intrigue serait plus politico-social l'oeil pamplétaire anti-flic est omniprésent et parasite le propos de fond et sa problématique du logement. Un regard anti-flic presque hors sujet avec son lot d'approximations gratuites et/ou de caricatures (confondre police municipale et police nationale, voir des bavures plus ou moins nettes partout, ... ). Pourtant on perçoit toujours la volonté du réalisateur-scénariste à éviter tout manichéïsme comme quand on jeune incendiaire se plaint d'être vu comme un casseur (?!). Le cinéaste impose des situations capillotractées (comme si on virait tout un immeuble aussi vite et aussi facilement !) et cherche le maximum de symboles pour marquer les esprits, mais il use de maladresses également comme autant de balles dans le pied qui parasitent un peu son message. Intéressant et d'actualité mais ça propension à tirer sur l'ambulance gâche un peu l'ensemble et le fait sortir du sujet (le mal logement et l'urbanisme social).
    Site : Selenie.fr
    Le cinéphile
    Le cinéphile

    701 abonnés 2 747 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 décembre 2023
    Beaucoup moins percutant que Les Misérables, Bâtiment 5 demeure être une œuvre maîtrisée, intelligente, qui dresse un nouveau regard profond sur les banlieues et leurs besoins. Il n’empêche que Ladj Ly est plus mélodramatique, plus cliché, que dans son précédent film.
    Ciné-13
    Ciné-13

    124 abonnés 1 084 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 avril 2024
    Edifiant sur le ravage de décisions trop abruptes!
    Le maire par intérim, croit avoir trouver les solutions miracle à la Va -t-en-guerre, alors qu'il ne fait que souffler sur les braises.
    Tout est exposé : insécurité, violence, dégradations urbaines, provocations, misère, injustices collatérales, manifestations,... Les scènes fortes se multiplient, progressivement de + en + dramatiques, jusqu'à atteindre inévitablement à un pétage de plomb mémorable assez angoissant.
    Le 1er adjoint a beaucoup de charisme (ancien maire dans les Misérables du même réalisateur);
    DIAW la combattante raisonnée dégage une force contenue redoutable;
    MANENTI rigide et froid représente assez bien le politicien "cowboy" décomplexé peu humaniste.
    Fait réléchir!
    capirex
    capirex

    95 abonnés 332 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 décembre 2023
    Deuxième film du Triptyque qu'a prévu Ladj Ly intéressant mais un gros ton en dessous de son précédent "Les Misérables" car là j'ai trouvé ce film un peu trop manichéen car il n'y a pas les gentils d'un côté et les méchants de l'autre , la réalité étant bien plus complexe que cela ! ...
    Arthur Brondy
    Arthur Brondy

    232 abonnés 1 008 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 décembre 2023
    En banlieue parisienne, une équipe municipale de droite mène la vie dur aux populations populaires étrangers avec des projets immobiliers et en abandonnant leurs logements insalubres… jusqu’au drame. Ladj Ly explore à nouveau les banlieues avec un regard incisif. Il aborde la question du racisme et du mal logement. C’est puissant, haletant, à couper le souffle même si le scénario est moins fort et frappant que son précédent film.
    Alolfer
    Alolfer

    134 abonnés 1 171 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 février 2024
    Après "Les Misérables", Ladj Ly est de retour avec Bâtiment 5. N'ayant pas vu ce dernier, je ne pourrai comparer avec ce film : Bâtiment 5 est un film qui va divisé vu les sujets traités. Pour ma part, j en suis ressortis bouleversé. Dès le départ, on est accroché à l'intrigue, notamment grâce à la mise en scène de Ladj Ly qui est remarquable. Ce qui est fort de sa part, c est qu'il essaie de ne pas prendre partie, bien au contraire ; il montre deux visions d'une France déchiré socialement et assez representatif.

    Les personnages sont également dans cette équilibre que cela soit le maire ou l'adjoint par exemple. La performance des acteurs et des actrices, est à souligner dans un film comme celui là !

    Tout le film nous tient en haleine bouleversante !

    Un très bon film français qui se place dans les meilleurs films français de l'année 2023
    defleppard
    defleppard

    388 abonnés 3 386 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 mai 2024
    Bâtiment 5. Univers de quartier cité, HLM délabré, lutte des classes au quotidien. Des raccourcis, de l'exagération, exemple l'évacuation avec coup de pieds aux fesses. Trois étoiles.
    Lydielahogue
    Lydielahogue

    5 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 décembre 2023
    Très bon film. Ce n'est plus la relation population/police qui est seule abordée. Est en question le logement, la non rénovation ou la rénovation programmée pour exclure certains habitants. Autre aspect tout aussi violent de la vie en banlieue.
    Diabloxrt
    Diabloxrt

    39 abonnés 1 465 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 avril 2024
    Après le succès qu'avait été "Les Misérables", le retour de Ladj Ly était forcément attendu. Pourtant, ce "Bâtiment 5" est sorti en se faisant bien moins remarquer. Le contexte et la date de sortie n'ont certainement pas aidé, mais le sujet, très proche de son précédent projet dans l'approche des thématiques, est peut-être aussi en cause. C'est donc avec une envie de retrouver ce que j'avais adoré dans sa précédente réalisation, que je me suis lancé dans le visionnage de ce projet. Sur le papier, le long-métrage emprunte effectivement les mêmes chemins que son prédécesseur, avec un fond qui change pourtant de cibles. Là où le film précédent avait traité de l'escalade de la violence, celui-ci cherche à approcher un fond plus politique, en traitant de la frontière entre les élus et la banlieue. Un sujet qui ressemble donc beaucoup, mais qui est traité via un autre angle. Maintenant, la question est de savoir si ce sujet est bien mis en situation. Je dois avouer que lors de l'amorce du film, j'ai eu assez peur. Si j'ai vite retrouvé la patte visuelle assez intéressante de Ladj Ly, via un premier plan-séquence en guise d'introduction, la suite de la première scène a eu du mal à m'embarquer. On distingue très rapidement le problème de ce projet, à savoir qu'il est beaucoup trop verbal. Si dans l'introduction, le problème est qu'il s'éternise trop à essayer de nous montrer la misère, dans la première partie du film, cela se caractérise par un manque très flagrant de subtilités dans les dialogues et dans les séquences. Sur toute la première heure, on a un sentiment de voir un empilement de séquences qui ressemble à un cahier des charges. Il faut la séquence de violences policières, celle où l'on voit l'entraide en banlieue, celle où le maire montre ses opinions, etc... Et en soi, c'est là que ce film se montre moins fort que "Les Misérables". Ce dernier, que l'on soit d'accord ou non avec son propos, avait réussi à jouer sur l'ambiance et à ne pas trop en raconter. Il montrait avant de dire, ce qui faisait que les thématiques étaient totalement dans la continuité de l'histoire. Ici, ce sont bien plus les thématiques qui amènent le scénario, ce qui pose problème. C'est assez déconcertant, en tant que spectateur, que nos personnages doivent nous verbaliser ce que le film cherche à nous dire. Et c'est même dommage, que ces mêmes personnages passent un peu au second plan à cause de cela. Pourtant, le casting se débrouille vraiment bien et les acteurs réussissent à être très crédibles. J'allais donc finalement me préparer à passer un moment banal face à ce projet. Même si la maîtrise visuelle était là, la façon dont le fond était présenté me dérangeait. Mais heureusement, tout réussi à changer dans la deuxième partie du long-métrage. À partir de là, on retrouve enfin ce qui fait la force de Ladj Ly. Enfin, le film arrête un peu de nous abreuver de dialogues trop remplis, et il va bien plus nous montrer et nous faire ressentir les choses. Je pense notamment à cette sublime séquence de l'expulsion, qui est assez forte à voir. Cette scène semble assez naturelle, Ladj Ly a certainement laissé sa caméra tourner alors que tout se dérouler. Via une approche en caméra portée et avec le minimum de dialogues possibles, l'ambiance prend et on est dedans. Cela se concrétise au sein d'une séquence très forte pour la conclusion, qui vient encore montrer la force de ce réalisateur à vouloir porter une ambiance et à laisser son casting jouait au naturel. Comme dans son précédent film, elle porte un propos assez fort, car il réussit à ne pas tomber dans une vérité absolue, le point de vue va bien plus être neutre au milieu de ces événements. Certes, on peut reprocher à cette scène finale d'être une sorte de reprise moins forte de la scène de fin de "Les Misérables". On sent que le réalisateur a voulu reproduire le même choc, et elle est malheureusement moins marquante. Mais c'est finalement par là que je dois terminer ma réflexion. Si je trouve des qualités et des défauts à ce film, le point le plus complexe de ce projet est son rapprochement trop grand avec "Les Misérables". D'un côté, on peut le comprendre, le long-métrage s'inscrivant dans une continuité logique. Mais de l'autre, peut-être que ce film aurait été plus appréciable s'il avait eu un recul supplémentaire par rapport à cela, en ne cherchant pas systématiquement la comparaison. Et je parle aussi bien de l'approche que le réalisateur peut avoir par rapport à son œuvre, que de notre façon dans juger cet ensemble. En bref, le film peine donc à correctement se raconter dans sa première partie, mais il montre toutes ses forces dans sa seconde. Et au global, la maîtrise visuelle du réalisateur se ressent, et le casting livre un très bon travail. Par conséquent, même si c'est effectivement moins fort que sa dernière réalisation, Ladj Ly livre encore un projet solide. Pour conclure, un moment avec des défauts, mais qui se défend.
    GéDéon
    GéDéon

    88 abonnés 523 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 novembre 2024
    Quatre ans après son remarquable premier long-métrage (« Les misérables »), Ladj Ly revient en 2023 pour un nouveau drame dénonciateur. Avec un réalisme froid et violent, il analyse les dysfonctionnements liés à la gestion des cités de banlieue défavorisées. On y retrouve les thèmes de la précarité, du mal-logement et de la fracture sociale auquel il ajoute une dimension politique. Néanmoins, au lieu de livrer une réflexion aiguisée sur ces sujets brûlants, le réalisateur enfonce beaucoup de portes ouvertes avec une facilité parfois proche du manichéisme. Seule sa qualité de sa mise en scène, permettant de croire à une cocotte-minute au bord de l’implosion, maintient une vraie tension. Bref, une œuvre engagée mais sans surprise.
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