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No Quarter
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1,5
Publiée le 23 août 2024
Même en hommage à Fassbinder, Ozon aurait pu adapter l'histoire, les poèmes, les chansons et le décor à un environnement français. Ou alors il fallait assumer jusqu'au bout et engager des acteurs allemands. Le huit clos est très théâtral et plutôt déprimant. Seules les interprétations de Giraudeau et Zidi relève l'intérêt de ce film vert de gris.
A voir surtout pour les scènes avec Sagnier, magnifique. Les débuts sont laborieux, il faut attendre plus de la moitié du film pour voir enfin Sagnier.
Cette histoire pour le moins curieuse explore les poncifs de la relation amoureuse en sortant de l'hétérosexualité classique, avec des personnages complètement décalés aux réactions improbables. Ozon manifeste son goût pour l'absurde, le décalage, la mise en abîme, pour un résultat contrasté: il y a de l'enthousiasmant (Bernard Giraudeau, Ludivine Sagnier encore débutante, la dynamique théâtrale bien utilisée) et du beaucoup moins (Malik Zidi pas forcément très convaincant, une fin qui laisse songeur). Un film qui s'inscrit dans un cinéma à part, mais dont les fulgurances s'accommodent mal d'enchaînements de séquences qui virent à l'anarchie.
Adapté d’une pièce de théâtre de Rainer Werner Fassbinder, “Gouttes d'eau sur pierres brûlantes” raconte l’histoire d’amour entre un homme d’affaires de 50 ans souvent absent et son amant de 19 ans qui l’attend toute la journée dans son foyer. S’ils ne semblent pas partager grand-chose d’autre que du sexe et des confessions, leur intermède passionné à l’air de les satisfaire. Un jour, l’ex fiancée du jeune homme puis celle du quinquagénaire, désormais transgenre, réapparaissent dans leur vie. Drame malaisant basé sur la manipulation, ce huis clos impose une ambiance anxiogène et en dehors du temps. Si Malik Zidi nous touche dans l’un de ses premiers rôles, la prestation de Bernard Giraudeau est trop froide pour être impliquante. On a bien compris que l’intrigue était basée sur les mots, mais il manque un sérieux lâcher-prise cinématographique à “Gouttes d'eau sur pierres brûlantes”. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
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2,5
Publiée le 1 septembre 2020
Il y a plusieurs clichés anciens et sur-utilisés dans Gouttes d'eau sur pierres brûlantes qui reçoivent une nouvelle lumière lorsqu'ils sont placés dans le contexte non standard de ce film. Le grand dommage est que le contexte exceptionnel est tout ce qui est utilisé pour que les clichés restent divertissants. Lorsqu'un stéréotype est brisé dans la réalité aucune limite ne doit être imposée quant à la manière exacte dont se produit la rupture du stéréotype. Dans une œuvre fictive cependant il faut veiller à rendre crédible la rupture du stéréotype. La quatrième scène (sur quatre) de ce film quitte le domaine du possible et devient strictement surréaliste. La surréalité dans les films peut être décrite avec beaucoup de succès comme la réalité mais ce film prend la route opposée et tente de présenter la réalité réelle comme surréaliste. Cela échoue tristement, et le quatrième acte, au lieu d'être réfléchi et provocateur parvient à laisser le spectateur se demander "mais que diable était-ce?". Dans la scène finale de Vera essayant et échouant d'ouvrir une fenêtre dans l'appartement de Léopold (où se déroule le film entier) rend manifestement évident pour le spectateur que la scène a été créée pour symboliser le film entier. Ne vous méprenez pas la scène symbolise tout le film mais uniquement parce que vous savez que le réalisateur a tenté de le faire avec la scène. Ce qui devrait être le sommet de l'émotion mais le spectateur est déçu et convaincu que oui ce n'était qu'un film...
Bien qu’étant essentiellement connu en tant que cinéaste, Rainer Werner Fassbinder a mené parallèlement une carrière d’auteur de théâtre. Étrangement, il faut chercher du côté de la France et de François Ozon pour trouver l’adaptation cinématographique d'une de ses premières pièces, Gouttes d’eau sur pierres brûlantes. Toutefois, on peut trouver assez logique que le réalisateur de Sitcom ait porté son dévolu sur cette histoire car elle développe un grand éventail de types de sexualité (hétérosexualité, homosexualité, transsexualité, adultère, triolisme, sadomasochisme…), thématiques que l’on retrouve régulièrement dans la filmographie du cinéaste français. Ce dernier réussit à mixer une trame dramatique et beaucoup de second degré donnant à l’ensemble un ton assez particulier. Ne cachant jamais l’origine théâtrale de son récit (la séquence de danse l’affiche d’ailleurs en positionnant clairement ses personnages par rapport au regard du public), il ne francise jamais le film (les personnages gardent des noms allemands et lisent des livres dans la langue de Goethe), ne brise jamais le huis-clos de celui-ci et découpe son film en actes. Il n’est donc non plus pas étonnant qu’il concentre donc une grande partie de son attention aux prestations des comédiens et leur permet de développer différentes palettes de leurs personnages. Bernard Giraudeau s’en donne ainsi à cœur joiespoiler: en personnage d’amoureux qui se révèle être très manipulateur ; Malik Zidi passe par de multiples stades selon ses sentiments amoureuxspoiler: (homosexuel soumis à son amant, hétérosexuel se rebellant contre ce dernier puis amoureux déçu choisissant le suicide) ; l’amoureuse éperdue incarnée par Ludivine Sagnier au sommet de sa beautéspoiler: se révélera ouverte à une sexualité plus libre et Anna Thomson est excellente en personnage ayant changé de sexe par amourspoiler: et qui comprend petit à petit la cruauté de l’homme pour lequel elle a fait ce sacrifice . Étrangement les excentricités de Gouttes d’eau sur pierres brûlantes ne sont pas accompagnées d’une photographie très colorée dans le style de 8 femmes mais possède un visuel se rapprochant de la veine plus réaliste du metteur en scène (Sous le sable, Le temps qui reste, Grâce à Dieu…). Cela est d’autant plus surprenant car cela est opposé à des effets de montage voyants (les différentes conclusions d’actes se situant sur le lit, la scène de discussion dans ce même lit où l'image est dédoublée...). Par ses contrastes de choix, Gouttes d’eau sur pierres brûlantes est assez déstabilisant pour son spectateur car celui qui a apprécié la folie de Sitcom pourra le trouver trop dramatique et lent (notamment dans la partie montrant le jeu de séduction entre Léopold et Franz) alors que celui qui aurait voulu assister à un drame pourra a contrario le considérer comme trop farfelu et volontairement surjoué.
Un film sulfureux, amoral, décalé et osé, avec toute morale mise en parenthèse au bénéfice des sentiments bruts et de la notion de désir mais aussi du temps et des ravages du temps. Huit clos lancinant, hélas parfois ennuyeux car très bavard et si Bernard Gireaudeau est au diapason, le jeune acteur qui lui donne la réplique n'est pas au niveau pour renvoyer la balle et manque singulièrement de consistance,. Une deuxième partie avec l'apparition très fraîche et très dénudée mais diablement sensuelle de Ludivine Sagnier, à ses débuts et surtout à ses débuts avec François Ozon. Une fin hélas un peu ratée, éclipsée, vite tronquée pour un film d'une audace et originalité folle mais avec bien des défauts et parfois une pointe d'ennui.
Un huis clos qui est au début fort sympathique mais qui finit par traîner en longueur et dont les acteurs ne sont pas toujours très bons. En Allemagne, Léopold, un homme cynique, fait la rencontre du jeune Frantz. Ils tombent amoureux et Frantz habite chez Léopold. Mais très vite, un conflit va naître entre les deux... La réalisation est bonne: de bonnes prises de vues, un bon cadrage, une assez bonne mise en scène mais une absence de mouvements de caméra. Le scénario tient la route... pendant un moment. La première demi-heure est excellente, on apprend à connaître les personnages et on partage leur quotidien. Mais après cela, le rythme ralentit progressivement pour ne plus repartir et l'ennui s'installe. Pas de bons retournements de situation, certaines situations pas vraiment crédibles, c'est très lent et la fin est un peu bâclée. Les acteurs sont peu nombreux et les jeux diffèrent: Malik Zidi est mauvais, Bernard Giraudeau est excellent, Ludivine Sagnier est très bonne mais pas assez présente et Anna Levine n'est pas géniale mais pas mauvaise non plus. Les dialogues ne sonnent pas toujours vrai mais tiennent la route dans l'ensemble. Les personnages sont bien écrits et attachants. La photographie est belle, avec une lumière astucieuse et des couleurs riches et variées. Le montage de Laurence Bawedin (8 femmes) et de Claudine Bouché n'offre rien de palpitant. Il n'est pas nul mais pas extra. Les décors sont beaux et bien structurés, les costumes originaux et la musique pas trop mauvaise. "Gouttes d'eau sur pierres brûlantes" est un film avec des bonnes idées mais qui ne les utilise pas bien.
Cela aurait pu être très bien, malheureusement Malik Zidi ne sait pas jouer, ne sait pas rendre ses répliques naturelles et rend la première partie presque agaçante malgré un excellent Gireaudeau qui lui donne la réplique. La présence de Ludivine Sagnier dans la seconde partie change la donne et illumine le film. Sinon c'est déjanté à souhait, intelligent, osé et dérangeant. Dommage aussi qu'Ozon n'ai pas su finir le film (le fait que le scénario ne soit pas de lui ne constituant pas une excuse). A noter une bande son aussi hétéroclite que sympathique.
Film d'un esthétisme radical. Et pourtant une base plutôt modeste. Un hommage évident à Fassbinder et déjà l'amour d'un cinéma différent, chanté et même dansé ici avec "Du bist so heiss wie ein Vulkan". Irrésistible.
Un huit clos sinistre et très sordide qui a tout d'une mauvaise pièce de théâtre. Comme dans "8 Femmes", c'est kitsch, avec costumes et décors 70's, et une étrange séquence de danse (sortie de nulle part) tente de tromper l’ennui. Un film sur l'amour, le sexe et l'homosexualité, des thèmes très chers au réalisateur. La fin est absurde. (Mauvais)
Glauque et sans trop d'intérêt à mon goût. L'idée d'un personnage dévastateur (celui de Giraudeau) est pourtant sympa, mais le tout est mal fait, c'est inconsistant, on s'ennuie mortellement, et le côté érotique des femmes ne fait pas un grand effet.