Destiny is all.
« Vite, traversons l ‘Angleterre du sud au nord pour retrouver Uhtred ! »
10 secondes plus tard, les voilà à Bebbanburg, à la frontière écossaise… On a beau savoir que les créateurs anglais et américains prennent souvent, trop souvent, des libertés avec la cohérence spatio-temporelle, ça démarre très mal.
Heureusement, il reste le charisme (le charme, voire) d’Alexander Dreymon (et son accent imparable) et de ses comparses, Finn et Sithric. On regrettera d’ailleurs que certain·es acteur·trices aient été remplacé·es (la dernière reine, Ingrith, le fil d’Uhtred), ce qui oblige quelques contorsions maladroites dans les dialogues.
Outre les interprétations principales, la série reposait sur des décors d’une grande précision historique et c’est toujours le cas dans ce film, surtout au niveau du rendu des batailles (de la bataille, ici).
L’intrigue, hélas, est grossière et sa mise en place manque terriblement de finesse, comme si les créateurs de la série avaient souhaité réaliser un téléfilm à la va-vite plutôt que de prolonger la série (ce qui eût effectivement ressemblé à du réchauffé). Alors oui, et moi le premier, les fans de la saga rêvaient de voir une histoire de plus avec le héros mi-saxon, mi-danois, re-mi-saxon derrière, mais, franchement, pas comme ça…
Parmi les rares faux pas recensés dans la série (que j’avais évaluée à 5 étoiles tant elle mariait histoire, intrigues et action à la quasi perfection), il y avait la présence quasi permanente d’un méchant très très méchant, immédiatement remplacé par un autre sitôt qu’il disparaissait, un peu à la mode GoT. C’est hélas encore le cas ici et ça finit par lasser. Encore une fois, on pointera le manque de finesse. Je ne mentionnerai pas les histoires d’amour complètement improbables, qu’elles soient hétérosexuelles ou non : c’est prévisible à mourir.
Au final, ce qui aurait eu du chien en 8 ou 10 épisodes tombe à plat en une heure. Cinéma et séries, nouvelles ou romans, ça n’est résolument pas le même exercice et, à force de trahisons rapides, on tombe dans le piège Vikings (oui, la série, et je vais certainement encore être modéré à cause de ce commentaire!)
Il faut ainsi attendre 1 heure de n’importe quoi pour que l’intrigue devienne poignante (contre 6 heures dans la série) et, enfin, assister à un final digne de l’ensemble.
Je vais quand même retenir le « Uhtred, Sword of Uhtred » qui m’a bien fait rire et quelques autres clins d’oeil.