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    Les Sept Samouraïs
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    311 critiques spectateurs

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    Mido Ban
    Mido Ban

    3 abonnés 96 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 décembre 2022
    Suite des "50 films à voir avant la fin du monde" avec ce monument que représente les 7 Samouraïs.
    Et on comprends aisément comment il a pu être précurseur de nombreux films.
    Le scénario est plutôt simple : un village se fait attaquer par des bandits, les dépouillant de presque tout leurs biens, et un des paysans comprend qu'ils risquent de revenir après la prochaine mousson. Après concertation et après avoir sollicité le vieux sage du village, ils décident de recruter des Samouraïs pour les défendre en échange de 3 repas par jour.
    Une poignée de villageois décide donc de partir à la recherche de leurs défenseurs et c'est ainsi que le film se lance.
    On apprécie les décors de l'époque malgré le noir et blanc, les costumes, l'ambiance globale du film.
    Et puis on prend plaisir à voir l'équipe se monter, ces 7 Samouraïs aux parcours, à la personnalité et à l'expérience très diversifiés, y compris au niveau du code d'honneur.
    On reconnait aux scènes de bataille toute l'inspiration qu'ont pu prendre tous les films qui ont suivi à travers les âges.
    Tout fait vrai et authentique dans ce village modeste de paysans
    Mention spéciale à Kikuchiyo qui rappelle un peu Mugen de Samurai Champloo pour les connaisseurs.
    Un film à voir par tout cinéphile, que l'on soit amateur ou non du genre.
    Charlotte28
    Charlotte28

    130 abonnés 2 043 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 octobre 2021
    Doté d'une mise en scène impeccable, d'un travail manifeste sur les lumières et d'une musique magistrale, ce faux western aux questionnements sociaux nous plonge dans une période féodale japonaise en écho à la situation du pays à la sortie de la seconde guerre mondiale. Nous emportant dans sa quête de samouraïs désintéressés, le récit peine cependant à nous faire partager son humour particulier de même que le jeu théâtral de la majorité des acteurs - le charismatique Takachi Shimura mis à part - prête à sourire. Malgré ses trois heures le film conserve un dynamisme certain, aidé par la singularité de chaque personnage ainsi que l'intérêt porté aux différentes franges représentées. Culte par sa densité, tant réflexive que technique.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 16 août 2021
    Pour commencer, 3h30, c'est long... "Les Sept Samouraïs" est une immense fresque héroïque japonaise signée par le grand Akira Kurosawa, aussi devenu un film incontournable chez les cinéphiles. L'oeuvre ne manque pas de bonnes choses, comme de très beaux combats au sabre, une très belle musique, un excellent développement des personnages porté par une mise en scène inspirée, ainsi qu'une valeur historique précieuse. Le soucis, c'est le temps, en effet le film traine trop, sachant que la bataille finale attendue depuis le début de l'histoire n'arrive qu'après 2h40. Un autre problème pour moi, c'est le personnage de Mifune, qui est dans le surjeu constant, devenant très agaçant au fil du temps.
    Chaplin1925
    Chaplin1925

    8 abonnés 83 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 mai 2021
    Si on demande à quelqu'un qui n'est pas forcément un passionné de cinéma "cite-moi le titre d'un film de Akira Kurosawa". Il y a de fortes chances qu'on réponde "Les Sept Samouraïs". Mais ce n'est pas uniquement pour sa célébrité qu'il faut regarder ce chef-d'oeuvre au moins une fois dans sa vie. N'oublions pas qu'il fut le sujet d'un remake américain prenant la forme d'un western intitulé "Les Sept Mercenaires". Et même certaines personnes ont remarqué beaucoup de clins d’œil au "Sept Samouraïs" dans "La Guerre des étoiles". De toute façon, George Lucas a très souvent dit qu'il était un grand défenseur de Kurosawa. On peut également toujours parler de "L'Outrage", remake de "Rashomon" et les films de Sergio Leone, qui font en revanche hommage à plusieurs long-métrages kurosawaïens. On reste toujours émerveillé par les chanbara et les jidai-geki, qui nous laisse à chaque fois émerveillé par les très beaux décors et costumes du Moyen-Âge ainsi que les belles scènes de combats de sabre. spoiler: La dernière demi-heure, qui est le très long combat final, ne nous laisse pas souffler un seul instant et on reste tendu et angoissé car on veut toujours savoir ce qu'il arrivera aux héros.
    Le scénario raconte l'histoire d'un village de paysans pauvres victimes d'attaques de bandits venant piller et voler. Les habitants engagent donc sept samouraïs ayant le courage de les protéger et débarrasser le village de ces malfaiteurs.
    Le film est certes long, car il parle de tonnes de choses, mais le rythme est entre rapide et normal et il y a rarement de grosses longueurs. Et on se régale toujours de voir des batailles bruyantes sous des décors de pluies, de boues, de nature et d'incendies. Bon, il faut avouer qu'il y a assez de scènes qui sont.... bizarres. C'est que en fait... les sous-titres peuvent parfois traduire mal et on a parfois envie de parler japonais pour déchiffrer exactement les phrases que disent les personnages. Malgré cela, "Les Sept Samouraïs" reste exceptionnel pour l'époque et possède les bases pures d'un film d'action.
    stans007
    stans007

    25 abonnés 1 325 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 5 avril 2021
    Sur un scénario bien connu, cette fresque à tendance expressionniste sur le Japon moyenâgeux est trop longue. Mise en scène appuyée et humour épais.
    Stone cold steve austin
    Stone cold steve austin

    16 abonnés 208 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 février 2021
    "Rashōmon" montrait déjà la maîtrise du cinéma de Akira Kurosawa. "Les Sept Samouraïs" marque un tournant dans l'histoire du cinéma japonais, et confirme par la même occasion le talent de Kurosawa. C'est bien simple, ce film au retentissement mondial révolutionne toute l'industrie. "Les Sept Samouraïs" est devenu une source inépuisable d'inspiration pour des générations de cinéastes. En effet de par la simplicité de son histoire universelle et son caractère grandiose (pour l'époque), le long-métrage s'impose rapidement comme une référence. Évidemment le premier point qui peut rebuter le spectateur est la longueur du film, 3h20. Il ne faut en aucun cas regarder les versions tronquées car se serait passer à côté de nombreuses scènes clés qui permettent de comprendre les relations dans le film. Le village de paysans entretient un rapport ambivalent avec les samouraïs, classe incomprise pourtant héroïque, qui se retrouve démunie. Le salut pour les samouraïs n'est pas matériel puisque les paysans obtiennent leur aide en contrepartie de quelques maigres repas. Ainsi, le samouraï revient à la mythologie que l'on se fait de lui : un valeureux héros qui risque sa vie pour les innocents, un homme qui ne vit que pour sa rédemption. Toshiro Mifune est d'ailleurs l'acteur le plus remarquable du lot. Cette histoire aussi inventive que prenante propose de beaux combats malgré un final brouillon. Il est indéniable que Kurosawa sait filmer le quotidien, la nature, l'art samouraï ou bien le paysan dans son travail : il sait filmer la vie. Cela donne un aspect presque documentaire confirmé par des décors du Japon médiéval très réalistes. Une fresque historique et humaniste qui transmet un message d'espoir à l'Homme : la fraternité des Hommes vaincra toujours.
    Audrey L
    Audrey L

    652 abonnés 2 596 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 décembre 2020
    3h30 de samouraïs, quand même... Les Sept Samouraïs, cette immense fresque d'héroïsme japonais portée par la caméra inspirée d'Akira Kurosawa, est devenue culte avec le temps (et les cinéphiles). Le film ne manque pas de qualités, c'est certain, entre le rôle à contre-courant de Toshiro Mifune (l'acteur qui était populaire pour ses rôles de combattants valeureux, ici réduit avec une certaine malice à une figure de vagabond chien-fou), les scènes de combats au sabre ou à la lance qui sont un ravissement pour les yeux (on se rappelle vite qu'ils ont inspiré George Lucas pour ses scènes de combats aux sabres-laser dans sa saga Star Wars), et une réalité dure sur ce que représentaient les samouraïs à l'époque (des mercenaires, plutôt que des héros comme on le pense souvent). Mais, puisqu'il y a subjectivement un imposant "mais" à la qualité ressentie de ce film, on ne se trompera pas trop si l'on dit que la durée est une aberration. 3h30 à suivre une troupe de samouraïs qui rigolent fort et se battent finalement peu sur la longueur (la bataille finale n'arrive qu'après 2h40...) : une attente purement infernale. Avec ceci, nous disions que Mifune s'amuse à faire l'idiot du village, mais précisons que c'est un euphémisme : son personnage qui hurle comme un fou à la moindre occasion nous donne vite mal à la tête (surtout que l'on supporte ce volume criard du reste du casting également, pendant les 3h30... Longue vie au sensei Doliprane) et sa composition simiesque (il grimace bêtement tout le film) est épuisante. De même, revenons un peu sur la virtuosité de la caméra de Kurosawa, si elle est effective bien souvent (surtout lors des combats, rares moments de passion du spectateur), on tombe parfois dans des plans où l'on se demande ce que le réalisateur a voulu filmer (les plans de pieds...). Enfin, nous ne noterons pas la vision très machiste due au sujet (et au contexte temporel du Japon) qui traite les femmes comme des biens meubles, pour nous intéresser à la panoplie de samouraïs que l'on suit durant la fresque et qui est plutôt caricaturale (un sage expérimenté, un jeune novice, l'imbécile de service, celui qui vole tout...), on n'avait pourtant pas besoin de ces étiquettes collées au front pour suivre. Enfin, la musique sera à votre seule appréciation (pour notre part : retour vers le sensei Doliprane). Les Sept Samouraïs pâtit donc de sa durée infernale et de l'interprétation très peu fine qui nous assurent avec une quasi-certitude de ne plus jamais le revoir, malgré toutes les qualités citées au-dessus.
    tisma
    tisma

    299 abonnés 2 022 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 novembre 2020
    Un classique. Un classique grandiose et très précieux même s'il est long. On sent qu'il est précurseur de nombreux grands films actuel ! L'idée est belle, le scénario est solide et l'histoire est prenante (même si un peu longue)! Il faut savourer non pas l'histoire du film mais le film en lui même, pour sa qualité historique et sa force pour l'époque ! Un grand film.
    Chaîne 42
    Chaîne 42

    149 abonnés 3 107 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 novembre 2020
    Un classique du cinéma japonais qui aurait vieilli ou souffre t il d'une trop bonne réputation pour qu'un nombre inhabituel de notants s'y penche sans avoir d'appétence pour le cinéma asiatique ? Je penche pour cette dernière explication d'une note un peu ridicule. Possible à l'inverse que j'ai cette vue plutôt favorable mais c'est un film de 1954 et ce serait absurde de ne pas en tenir compte. La longueur d'un film tient à son déroulé et à ce qu'il raconte, là c'est long mais pas tant que cela. En fait pour qui n'a pas l'idée de regarder des films anciens je dirais que cela ne rime à rien de regarder ceux qui sont les plus réputés car il ne le sont que par rapport à un ensemble et avec une sensibilité particulière. Ici il y a beaucoup en fait pas mal de caractères et de sensibilités purement japonaises pas du tout destinées à un occidental qui ne le verrai que par une curiosité hésitante, "de passage".
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 10 juillet 2020
    Si on demande à quelqu'un qui n'est pas forcément un passionné de cinéma "cite-moi le titre d'un film de Akira Kurosawa". Il y a de fortes chances qu'on réponde "Les Sept Samouraïs". Mais ce n'est pas uniquement pour sa célébrité qu'il faut regarder ce chef-d'oeuvre au moins une fois dans sa vie. N'oublions pas qu'il fut le sujet d'un remake américain prenant la forme d'un western intitulé "Les Sept Mercenaires". Et même certaines personnes ont remarqué beaucoup de clins d’œil au "Sept Samouraïs" dans "La Guerre des étoiles". De toute façon, George Lucas a très souvent dit qu'il était un grand défenseur de Kurosawa. On peut également toujours parler de "L'Outrage", remake de "Rashomon" et les films de Sergio Leone, qui font en revanche hommage à plusieurs long-métrages kurosawaïens. On reste toujours émerveillé par les chanbara et les jidai-geki, qui nous laisse à chaque fois émerveillé par les très beaux décors et costumes du Moyen-Âge ainsi que les belles scènes de combats de sabre. spoiler: La dernière demi-heure, qui est le très long combat final, ne nous laisse pas souffler un seul instant et on reste tendu et angoissé car on veut toujours savoir ce qu'il arrivera aux héros.

    Le scénario raconte l'histoire d'un village de paysans pauvres victimes d'attaques de bandits venant piller et voler. Les habitants engagent donc sept samouraïs ayant le courage de les protéger et débarrasser le village de ces malfaiteurs.
    Le film est certes long, car il parle de tonnes de choses, mais le rythme est entre rapide et normal et il y a rarement de grosses longueurs. Et on se régale toujours de voir des batailles bruyantes sous des décors de pluies, de boues, de nature et d'incendies. Bon, il faut avouer qu'il y a assez de scènes qui sont.... bizarres. C'est que en fait... les sous-titres peuvent parfois traduire mal et on a parfois envie de parler japonais pour déchiffrer exactement les phrases que disent les personnages. Malgré cela, "Les Sept Samouraïs" reste exceptionnel pour l'époque et possède les bases pures d'un film d'action. spoiler: On reste ému par la scène où un des samouraïs recueille un bébé abandonné et hurle "Ce bébé, c'est moi ! Il vit ce qu'il m'est arrivé !"
    Incontournable !
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    539 abonnés 955 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 avril 2020
    On ne saurait résumer en quelques mots l'influence d'Akira Kurosawa sur le 7ème Art. Finalement, égrener les noms de ses admirateurs parait plus éloquent : Sergio Leone, Steven Spielberg, George Lucas, Quentin Tarantino, ou Francis Ford Coppola...Voilà qui devrait suffire à donner une idée de son impact sur le cinéma, quoiqu'il ne bénéficie pas forcément de la même popularité de ses héritiers et c'est injuste.
    Au centre de sa carrière jalonnée d'œuvres séminales (Rashomon, La Forteresse Cachée), il y a Les Sept Samouraïs. Une fresque colossale qui synthétiste plusieurs des grandes thématiques chères à Kurosawa : humanisme, héroïsme, relations entre classes et générations,... Elles arrivent à une pureté absolue. Les sept gaillards mis en avant sont de purs représentants de la noblesse d'âme, tous différents mais chacun convergeant vers une forme de désintéressement qui fend le cœur. Parmi eux, je retiendrai trois personnages, aussi différents que complémentaires.
    Kikuchiyo (inoubliable Toshirō Mifune), sorte de chien fou de la bande. Enragé, impulsif mais d'un courage peu commun, il est le plus émouvant de la troupe puisqu'il offre une évolution complète sur les 180 minutes. C'est également lui qui devient le ciment parvenant à fédérer ses comparses et les paysans.
    Kanbei Shimada, la voix de la sagesse. L'ainé mais également le plus équilibré des 7 guerriers partis dans une bataille désespérée. Il est le centre névralgique du commando kamikaze et rempart inaltérable face à la peur/folie, auquel Takashi Shimura apporte toute son autorité et sa bonhommie.
    Enfin, Katsushiro occupe lui un double-rôle, puisqu'il est simultanément participant et spectateur de l'épopée. Il représente également la jeunesse dans sa symbolique, l'espoir et l'avenir.
    Personnellement, j'ajouterai le rôle plus discret de Kyuzō, samouraï silencieux mais diablement létal. En une poignée de minutes, Seiji Miyaguchi lui confère un charisme exceptionnel.
    Malgré ses 3 heures, Kurosawa fait montre d'une virtuosité telle que les minutes passent à une vitesse folle. Aucune minute n'est sujette aux digressions inutiles. Jusqu'à son climax de presque une heure, où toutes les destinées se fracassent lors d'une bataille homérique. Et de permettre au réalisateur d'offrir à ses personnages un épilogue humble, amer mais grandiose. Tout en donnant ses définitions de l'héroïsme et la définition de Samouraï, non plus découlant d'un quelconque milieu social mais d'une volonté de triompher de l'adversité, quelle que soient l'issue. Pas étonnant que plusieurs générations de cinéastes en soient restés babas.
    MaCultureGeek
    MaCultureGeek

    1 087 abonnés 1 224 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 mars 2020
    Voir pour la première fois Les Sept Samouraïs laisse planer une aura presque mystique dans la pièce : comment aborder ce qui est considéré, à juste titre, comme l'un des plus grands films (dans tous les sens du terme) de l'histoire du cinéma? Il ne suffit pas de trouver le bon moment et le bon endroit; se résoudre à ne plus pouvoir le découvrir autrement qu'en se remémorant la première fois aux prochains visionnages est une décision dure à prendre. Il ne restera que le souvenir de la rencontre initiale, comme avec les films que l'on préfère ou les claques que l'on s'est prises.

    Mais ne pas s'y résoudre, c'est accepter de passer à côté de l'une des plus grandes expériences que le septième art à pu offrir à ses spectateurs; l'une des plus pures, des plus ambitieuses et poétiques, dont la perfection de chaque instant donne lieu à une réputation qu'il n'a assurément pas volée. L'une des plus émouvantes, aussi, et malgré la connaissance de la fin; qui aura vu Les Sept Mercenaires, "original" comme remake, s'en doutera.

    Cette connaissance de sa conclusion terrible laisse l'appréhension s'accroître au fil des scènes, à mesure que s'approche la fin; à l'instar d'un compte-à-rebours pré-mortem, d'une messe donnée avant l'enterrement. L'espoir reviendra, se repointera comme pour narguer le spectateur qui ne sait pas, qui ne sait pas qui mourra et s'il y aura quelques têtes pour ne pas tomber sous les assauts inlassables des brigands.

    Qui sait qui gagnera, s'il y en aura qui gagneront; ne compte dans l'instant que l'acte lui-même, ni le passé ni l'avenir. C'est pourquoi le personnage de Toshirõ Mifune (Kikuchiyo) finit par devenir si touchant : vraisemblablement fou, proche d'un bouffon, il ne parle jamais de son passé sauf quand le présent lui redonne vie, avec lui les larmes d'un enfant qui n'aura pas pu grandir, et les hurlements de cet adulte si enfantin qu'il ne pouvait jusqu'ici que traduire un traumatisme enfoui profondément dans son esprit. A présent qu'il est connu de tous, j'vous assure qu'on aurait préféré ne rien savoir.

    Au spectateur d'abandonner les préjugés qu'il avait sur les personnages de la première partie : la deuxième, axée sur les préparatifs de la guerre, place les personnages en face d'une vérité qu'ils s'étaient jusqu'ici cachée. La proximité de la mort les replongeant dans la réalité du monde, ils apprennent à assumer les conséquences de leurs actes, ou de ceux de leur caste : la lâcheté pour les paysans, rendus vils par la cruauté des guerres des samouraïs.

    En réaction aux combats de ceux qu'on nous présentait jusqu'ici comme les héros de l'histoire, comme le bien qui défendra les bons du mal absolu, ils ont appris à survivre par la traîtrise, à achever des samouraïs blessés pour récupérer leurs armures; logiques qu'ils peinent à leur faire confiance et les craignent comme la peste, aux vues de ce que leur seul nom fit à l'équilibre de villages qu'on imagine paisibles avant les affrontements qui les mirent à feu et à sang.

    Le rapprochement sous-entendu entre les brigands et les samouraïs, appuyé par les armures portées par les pillards, fait des Sept Samouraïs un film profondément pacifiste : si la paix s'arrache au prix des souffrances de la guerre, une note d'amour pourrait rendre plus acceptable un destin funeste. Mais comment concilier les bourreaux et les victimes, la botte et la fourmi? La morale de ce dernier plan incroyable, composition lyrique sur le vide du cimetière et la vie qui continue, prouve avec un grand pessimisme que c'est une tâche impossible.

    Il reste tant de films à découvrir, et tant d'années pour tenter d'y répondre...

    La brutalité du spectacle, avec ses émotions mises à nue par le talent narratif de Kurosawa et Shinobu Ashimoto, débarque sans prévenir dans une fresque historique mêlant habilement comédie, tragédie, film de sabre et drame amoureux : virtuose à plus d'un titre, cet assemblage des registres s'accumule en développant dans une première partie ses personnages de façon admirable, avant de déconstruire le travail entrepris jusqu'ici dans une multitude d'assauts/contre-attaques qui ne laissera aucune âme intacte.

    Tout cela filmé avec une retenue, un sens de la pudeur sans égal : Kurosawa, dont les films avaient attesté jusqu'ici de son sens aigu du détail, enchaîne cadrages sublimes sur travellings audacieux, alignant avec une justesse parfaite la précision de sa mise en scène sur le déroulé incroyable de son intrigue, enchaînement de séquences tour à tour touchantes/drôles/spectaculaires à la dimension grandiose et lyrique.

    Il paraît complexe d'y trouver un égal, quelque part ailleurs dans le cinéma international : qui pourrait seulement égaler la beauté des émotions transmises, la complémentarité de ses acteurs charismatiques, la finesse de cette photographie aux nuances de noir et blanc mettant en valeur le romantisme de ses scènes d'amour, et la dureté de ses affrontements sans échappatoire envisageable?
    HamsterPsycho
    HamsterPsycho

    118 abonnés 1 182 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 mars 2020
    Film fleuve aux accents éminement épiques. C'est très long et très détaillé et il y a beaucoup de personnalités différentes dans les samourais et les villageois. En tant qu'occidentaux, il faut se faire au style japonais (et coréen) qui fait surjouer beaucoup de réactions de colère, de surprise, de tristesse. Kurosawa utilisait déjà beaucoup de techniques cinématographiques intéressantes, comme l'uilisation du ralenti sur certains personnages alors qu'autre personnage observe quant à lui en vitesse normale.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 1 mars 2020
    Des émotions : peur, courage, fierté... Transmis avec grande ingéniosité par un jeu d'acteurs mais surtout un mouvement caméras captivant. Une musique magistrale et une composition des scènes, des costumes... Digne des plus grandes productions modernes.

    Dire que ce film date des années 50 ! Un réalisateur pionnier. Mais aussi une histoire captivante d'un village de pauvres paysans attaqué par des brigands. Les villageois décident alors de recruter des samouraïs et de mener le combat.

    Un réel chef d'œuvre du cinéma mondial.
    L'OMBRE DU 7ème ART
    L'OMBRE DU 7ème ART

    74 abonnés 411 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 février 2020
    Les 7 Samouraïs réalisé par le grand et illustre Akira Kurosawa en 1954. L'un des seuls voire le seul réalisateur à avoir réussi à créé un pont entre le 7ème art occidental et le 7ème asiatique. En effet, ce film, bien que d'origine et de tradition japonaise, il reprend certains codes du film hollywoodien et notemment le genre en vogue de l'époque, le western, où John Sturge décidera par la suite de rendre hommage à ce chef d'œuvre avec la création du cultissime les 7 mercenaires (7 ans plus tard). Ainsi, Malgré sa très longue durée de 3h20, les 7 Samouraïs offre un spectacle grandiose, en n'hésitant pas à prendre son temps pour développer ses personnages, ses thèmes et les enjeux de l'époque, qui bien que peu complexe et pouvant même paraître assez classique, on pourrait se demander alors pourquoi est ce que le film dure aussi longtemps ? Et bien, cette question n'a hélas pas une seule réponse mais bien une multitude de réponse. D'une part, ce grand chef d'œuvre est maîtrisé de bout en bout, le film reste sur sa lignée et il n'essaye pas d'intégrer de nouvelles thématiques. Le film reste sur un schéma très simple qui est rencontre, retournement de situation, destruction ou affrontement. Grâce à ce schéma assez simple en 3 temps, on constate donc qu'aucun personnage du film n'est délaissé, chacun apporte sa propre personnalité, sa propre conviction et sa propre vision des choses, rendant ainsi chaques personnages inoubliables puisqu'on vit réellement chaque situation au travers des samouraïs (où chacun possède leur propre code moral, en fonction de leur passé) mais aussi au travers de certains paysans (qui vivent avec leur coutumes et leurs craintes). Par exemple, Les sept samouraïs engagés par le village de paysans ont leur raison d'être et ne combattent que pour le "privilège" d'avoir 3 repas par jour. Il ne s'agit donc pas là de protecteurs de personnages importants mais bien de samouraïs pauvres qui appliqueront leur code de l'honneur pour une maigre récompense qui assure néanmoins leur survie. Il s'agit bien ici d'une alliance entre différentes individualités, qui divergent parfois, dans un même but commun mais dont les attentes sont totalements désintéressées. Kurosawa mais donc les mains dans le cambouis en rendant le mythe du samouraï surhumain plutôt comme quelque chose de fier et d'aisé qui passe d'une occupation à une autre afin de combler ses désirs les plus inavouables. Il n'hésite pas à l'humaniser, spoiler: en nous montrant l'attirance physique entre un jeune samouraï et une paysanne du village, (chose impossible à l'époque dû au système des classes sociales)
    . D'autres part, en plus d'aporter cette démystification, le film arrive à nous surprendre visuellement, et c'est la que le charme opère car à ce niveau on peut dire une chose c'est que c'est La GRANDE classe. En effet, au niveau mise en scène, on ne peut que constater que Akira Kurosawa est le maître en la matière car il instaure une multitude de plans sublimes sur le paysage, les décors, les costumes et les personnages, le tout mélangé à une sublime photographie qui ne fait qu'embellir le tout. Dans un troisième temps, La manière de filmer les batailles et les affrontements est admirable, voire même poétique car on arrive à ressentir la violence des coups portés, le changement d'émotion des personnages et aussi les phases de masse, dans lesquels on arrive plus à savoir qui est qui rendant chaque affrontement palpitant (alors oui on est bien loin des scènes d'actions lisses de ces derniers années, et de temps en temps ça ne fait pas mal de voir dès scènes d'actions authentiques où le cinéaste joue avec l'espace et sa caméra). Malgré les nombreux moments de tension, le film sait aussi se faire léger avec l'utilisation de l'humour de situation qui est omniprésent, grâce à la présence du personnage de Kikuchiyo, spoiler: un homme maladroit, fantasque mais bourré de bonne volonté et sujet fréquent aux sauts d'humeur
    . Son interprète, Toshiro Mifûne, signe ici une grande performance dans un style exubérant et enfantin. De manière générale l'interprétation est de qualité, même si un temps d'adaptation est nécessaire notamment pour celles et ceux qui n'auraient jamais vu de films japonais. Je saluerai aussi particulièrement l'interprétation de Takashi Shimura dans son rôle de vieux samouraï errant qui se retrouvera chef de sa petite bande. Pleine de classe et de sobriété. Pour ma part, le film est ce qu' il est grâce à l'utilisation de La bande-son qui a reçu un soin particulier. Outre le thème d'ouverture, toutes les compositions d'Hayasaka sont dans le ton et contribuent à l'aspect épique du film. Toutefois un dilemme apparaît car la vrai musique du film réside dans le silence. En effet, il n'y aura jamais de musiques lors des batailles, lors des séquences de nuit ou lors des dialogues permettant de faire avancer la relation entre les personnages. L'image est donc la pièce maîtresse et le chef d'orchestre de la musique. C'est la musique qui s'adapte et non l'image. C'est cette dernière qui arrive à nous dévoiler une multitude de sentiments à travers le SILENCE. (Pas de surcharge inutile, on va droit à l'essentiel pour plus de réalisme). Pour conclure, Les 7 Samouraïs malgré sa simplicité apparente est plus dense qu'on ne le croit, Kurosawa arrive à mélanger avec brio action, humour et profondeur, où ce film n'usurpe en rien son statut de chef d'oeuvre du Septième Art. La simplicité et la fluidité du film en font quelque chose à la fois accessible et grandiose. Comme quoi pas besoin de faire compliqué des fois. Il suffit d'un cinéaste talentueux derrière la caméra, d'une maîtrise de tous les instants et en prime une absence totale de manichéisme primaire. Ce grand classique nippon a gagné toute ma considération et est à ce jour l'un de mes films préférés tout simplement. Une véritable bouffée de générosité cinématographique avec un soin à tous les niveaux. Un film vivant, bluffant et passionnant. Voilà ce qu'est le cinéma.
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