On a vu mieux chez Preminger que ce film centré sur l'univers de la drogue et du jeu, où trop d'intrigues s'entremêlent pour que l'ensemble ne captive vraiment.
Il y a ce musicien raté, joué par Sinatra, obligé de s'abstenir de sommeil pour le compte de loubards plongé dans la triche du poker. Il y a cette intrigante, jouée par Kim Novak, qui tourne autour de lui, se trouve ici et là au fil de l'histoire, sans jamais être assez présente. Il y a cette épouse, jouée par Eleanor Parker (excellente, pour le coup !), frustrée dans l'attente, coincée dans une chaise roulante et
qui finit par trahir le secret de son non-handicap pour se jeter du haut d'un balcon, dans une dernière bravade.
Certes, on peut reconnaître au film d'avoir bravé l'inflexible Code Hays (il est sorti en 1955, le code fut abrogé en 1966) en traîtant du délicat thème de l'addiction, montrant pour la première fois avec autant de crudité la torture des junkies prvés de leurs doses, enfermés dans les sous-sols des commissariats, et leur difficile sevrage. Mais il manque un petit quelque chose qui lui aurait donné une force. Une profondeur peut-être.
Un film intéressant, mais trop brouillon, malgré la performance réussie de ses acteurs. 2,5/5, la moyenne.