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Julien Vasquez
31 abonnés
1 094 critiques
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4,0
Publiée le 26 octobre 2019
Superbe film d'Otto Preminger qui nous tient en haleine tout au long de ces deux heures avec un thème pas facile à traiter pour l'époque. Frank Sinatra est également excellent.
Très bon film qui a osé pour la première fois parler de la dépendance à la drogue, Sinatra est admirable, torturé entre le désir de ne pas replonger et l'attirance fatale à ses seringues. Très bon film de Preminger.
Une brusque rafale musicale, orchestrée par Elmer Bernstein, accompagne le générique fait de lignes brutales en scansion. «The man with the golden arm» (USA, 1955) d’Otto Preminger affiche dès ses premiers instants la nature de son rythme : un jazz endiablé, à l’aune du free jazz le plus débridé. Frankie Machine sort d’une cure de désintoxication et rejoint sa ville natale où il est donneur de cartes pour un mafieux de pacotille. Il y retrouve son fidèle ami, sa femme handicapée et son ancienne maîtresse. Dans cette ville médiocre, semblable aux Sodome de Tennessee Williams, toutes les tentations accablent Frank et le rapprochent de la came. Reconnu comme le premier film hollywoodien traitant de la drogue, «The man with the golden arm» atteste, s’il est encore nécessaire, que Preminger est un des cinéastes les plus audacieux d’Hollywood. Sa réalisation est à la mesure de sa bravoure. Les longues traversées de la caméra à travers l’espace qui décrivent, de leur circularité, le cloisonnement de la ville donnent à la mise en scène, en plus de son aspect virtuose, une apparence maîtrisée. Cette maîtrise résulte de l’accord de l’image (et sa mobilité frénétique) avec la musique (et ses variations rythmiques). Preminger, en plus de diriger Frank Sinatra avec brio (il paraît beaucoup plus vivant que dans «From here to eternity»), explore par le biais de sa mise en scène la sensation du manque. Son choix d’accomplir une mise en scène fougueuse n’est pas une lubie de mise en scène mais correspond à la volonté de retranscrire, par les moyens les plus cinématographiques qui soient (accointances de l’image et du son), le trouble de la privation. Preminger ne fait rien d’autre que de calquer, dans un geste hallucinatoire, la réalité du film sur celle de son personnage. Par là Preminger entre en empathie avec le drogué, il lui accorde sa compassion jusqu’à lui donner la mesure de la mise en scène. La rafale du film ne passe pas, même encore les lumières de la salle rallumées.
Film noir impeccable, les scènes entre le héros et sa femme sont tellement réussis qu'elles en deviennent crispantes, on aurait presque besoin d'un fix nous aussi.
Otto Preminger est un des meilleurs réalisateurs du cinéma hollywoodien. Il a laissé une abondante filmographie dont certains opus sont entrés dans l'histoire du cinéma mondial. "L'homme au bras d'or" est l'un d'entre eux. Un drogué sort d'une cure de désintoxication ou il a appris à jouer de la batterie. Il pense pouvoir affronter les difficultés de la vie, mais ses démons le reprennent. Il rechute. Porté par un casting éblouissant ( Sinatra, eleanor Parker et Kim Novack) le film est conduit de main de maître dans une mise en scène qui s'apparente au théâtre. Tourné intégralement en studio, toutes les scènes sont magnifiquement dirigées. On peut établir un parallèle avec " le poison " film réalisé par Wilder. Si les deux films sont de très très haut niveau, à titre personnel, je préfère " l'homme au bras d'or", notamment en raison du casting ou sinatra me semble d'un charisme exceptionnel auquel le pourtant excellent Ray Milland n'est pas aussi bien doté.
Film osé pour l'époque puisqu'il traite, dès 1955, du problème de la drogue et notamment de l'héroïne. Franck Sinatra est étonnant en junkie/joueur de poker/musicien et Kim Novak est toujours aussi sensuelle. A noter le personnage singulier, Sparow ,joué par Arnold Stang. Un film qui a gardé toute sa jeunesse.
As du poker, trafiquant sa vie dans les salles de jeux mafieuses et clandestines, un héroïnomane sort d’une désintox, bien décidé à recommencer sa vie à zéro, en exploitant toujours ses bras et mains d’or, mais cette fois en devenant batteur de jazz. Mais la charge de son amie dont il se sent responsable du handicap, le rejet de la femme qu’il aime, les pressions sociales et les nécessités financières le font vite replonger dans son ancienne vie, dont les constituants élaborent inévitablement le même cycle vicieux. L’aventure s’imbrique bientôt dans un thriller et une romance dont les enjeux servent encore à dénoncer le drame destructeur, la perte d’autonomie et de lucidité, quand l’alcool, le jeu ou autre addiction nous promet fatalement la voie sans issue d’un jeu truqué d’avance. Précurseur dans la brutalité, la douleur, l’adultère légitime, la femme enfin désangélisée et la crudité des scènes de prises de fix ou de l’insupportable torture d’un sevrage brutal, Otto Preminger offre une chronique socio-romantique puissante, pédagogique et osée pour 1955, démontant le mécanisme comportemental suicidaire et les drames satellites de la toxicomanie. Frank Sinatra (authentique alcoolique), appelé Frankie dans le film, bien sûr dans le cadre un peu théâtral des jeux des années 50, maitrise parfaitement le rôle dur et touchant d’une victime sociétale, pathétique et intolérable dans du sevrage sauvage, avec des faiblesses personnelles qui ne lui seront pas épargnées non plus.
Un excellent film de Preminger !! Sinatra nous prouve qu'il est aussi bon chanteur qu'acteur avec cette performance. Le film traite courageusement le thème de l'addiction aux drogues fortes et tout ce que cela entraîne lorsqu'on veut s'arrêter : tentation, nervosité, violence,... Si le personnage de Frankie est au centre les deux femmes qui gravite autour le sont tout autant. L'une est une femme possessive, égoïste dans l'amour et menteuse. L'autre est aimante, dévoué et triste spectatrice de l'histoire. Ce trio de personnages ainsi que tout les seconds rôles, les péripéties, la réalisation : tout est finement orchestré pour donner au final un film vraiment réussit !
Preminger dribble la censure pour mieux tacler l'addiction à l'hero. Film précurseur du genre, "L'Homme au bras d'Or", sans être un chef-d'oeuvre, s'impose comme un classique.
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18 103 critiques
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4,0
Publiée le 22 juin 2021
Nous avons largement dépassé cette incursion timide dans un domaine interdit comme la toxicomanie pour les années 1950. En tant que tel le film peut sembler daté mais L'homme au bras d'or a rempli sa fonction en décortiquant les dessous de la société. Plein d'angoisse Frank Sinatra dans son meilleur rôle crée une vulnérabilité qui le rend sympathique aux yeux du spectateur. Il transmet son impuissance et son inefficacité dans une performance superbement maîtrisée. En tant que voix du bon sens dans la jungle urbaine sans issue Kim Novak dans le rôle de Molly est très bonne. Elle fait preuve de compassion tout en restant sur des bases solides. L'interaction entre Sinatra et Novak est vraiment bonne. Darren McGavin joue un personnage gluant et le fait très bien. Eleanor Parker est superbement irritante et douloureusement peu sûre d'elle dans son rôle de la pathétique Zosch l'épouse infirme de Sinatra. Arnold Stang est un autre survivant improbable de la rue. Considéré comme pitoyable et méprisable son personnage de Sparrow offre des moments comiques acerbes. Tous ca donne un très grand moment de cinéma...
Un must du film noir à qui on pourrait peut-être éventuellement (mais c'est même pas sûr) reprocher une conclusion (je n'ose parler de chute) manquant un peu de réalisme. Néanmoins, avec "The man with golden arm", Preminger démontre que c'était un réalisateur "qui en avait"...
Un film qui possède certaines qualités comme Kim Novak, meilleure interprète du film, ainsi que The Voice, assez bien dirigé, un bon scénario, mais il y a également des points négatifs. Au point de vue positif, L'homme au bras d'or marque les débuts du grandissime Elmer Bernstein, qui obtiendra directement sa première nomination aux Oscars grâce au thème principal jazzy mémorable. Ce film est aussi le premier à parler de la drogue si ouvertement, mais il est clair qu'aujourd'hui sur le même sujet il y a beaucoup mieux, j'adore Requiem for a dream et je ne pense pas qu'un film sera supérieur à celui-ci avant longtemps. (Spoilers) D'ailleurs entre les deux films, la plus grande différence c'est la fin, l'un est terriblement pessimiste, l'autre extrêmement positif avec un happy-end joyeux, mais vraiment pas réaliste, le gros point négatif du film, j'aime bien les fins heureuses, mais pas ici. Frank Sinatra tombe amoureux de la superbe Kim Novak (il y a de quoi) et ne touchera plus à la drogue grâce à une petite nuit de sevrage, c'est beau le cinéma.
C'est fou qu'un film de cet époque soit plus renseigné scientifiquement qu'un requiem for a dream de nos jours. Réference à la taille des pupilles aprés consommation d'héroine (la prise d'heroîne améne des pupille en tête d'épingle). C'est un très bon film mais difficile à voir pour ceux ayant déjà eu le même problème avec la came. Le concept des deux femmes, rapelle les dessins animés ou le personnage avait un ange sur une épaule et un démon sur l'autre qui l'influencait. Ici ce concept est aussi couplé par le symbole de "la" personne qui cherche toujours à vous faire replonger. En fin de compte ce film a tout pour être un film culte exception faite des anciens usagers qui y verront avec honte leur propres faiblesses.