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gimliamideselfes
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5,0
Publiée le 15 août 2009
Cette évangile deviendra sans nul doute mon film préféré, j'ai été pris dès la première seconde, dès le premier plan sur Marie, cette photographie, cette réalisation… c'est quelque chose de magnifique. Je suis profondément athée, mais ce film est bouleversant de bout en bout. Si dieu existe il s'appelle Pasolini tellement le film est beau, fort… C'est le seul film qui a réussit à me faire pleurer de beauté dès le premier plan. Une pure merveille, un chef d'oeuvre atemporel, sans nul doute l'une des plus belles choses que j'ai pu voir de ma vie.
Ayant suivi des cours sur la Bible durant mes études (je fais des études d'Histoire), j'avais une connaissance - sans être excellente - plutôt bonne des évangiles, du coup je n'ai pas été perdu dans cette histoire, car Pasolini multiplie les élipses qui pourront probablement en dérouter plus d'un. La mise en scène, très dépouillée, sert ce film passionant. Le sujet est vraiment immense, mais Pasolini ne se perd jamais réellement. Il a eu la bonne idée de reprendre les textes mêmes des évangiles, et de ne pas en faire une version plus facile. Mais le côté très austère pourra en dissuader plus d'un probablement. Révisez les textes avant de voir le film si vous ne voulez pas être perdu.
Il s'agit d'une retranscription respectueuse du texte de Saint Matthieu. Par rapport aux visions plus écorchées de Martin Scorsese ou Mel Gibson, Pier Paolo Pasolini avait donc choisi de conter la vie du Christ en toute sérénité. Tous les éléments tracés dans l'évangile se retrouvent donc honorablement. Quant aux miracles, même si les plus célèbres sont évoqués, Pasolini n'y prête pas trop attention, préférant miser entièrement sur le personnage et son éternelle arme de conviction : la parole. En effet, Jésus (superbement interprété par Enrique Irazoqui), tel une montagne de mots, se voit targué d'une force psychologique impénétrable, loin du prophète incompris et timoré façon Scorsese. Du côté du reste de l'interprétation, n'oublions pas sur ce point la propre mère de Pasolini, magnifique dans le rôle de Marie. la musique, entremêlant Mozart, Prokofiev ou encore l'inévitable et bouleversante Passion selon Saint Matthieu de Bach ajoute quant à elle, un certain ornement à la fresque du cinéaste. Certes, cela a un peu vieilli et n'épargne pas quelques longueurs, "L'Évangile selon Saint Matthieu" reste l'une des plus belles évocations christiques données au cinéma, principalement de par son approche sobre, fidèle et résolument moderne.
L'Evangile selon Saint Mathieu réalisé par le cinéaste Pier Paolo Pasolini est un film qui de bout en bout , de séquence en séquence est tout simplement extraordinaire et merveilleux . Tout d'abord , cette lecture de L'Evangile rédigé par Saint Mathieu est vraiment forte , tout d'abord car le réalisateur italien n'oublie pas avant tout de faire du cinéma et c'est marquant car un metteur en scène aurait très bien pu tomber dans le piège ( surtout avec ce genre de sujets ) et se dire : " mon film est inspiré d'un texte biblique sur la vie de Jésus , le fond est là , mon film sera fort et intelligent " et d'en oublier la mise en scène , entraînant ainsi quelque chose n'ayant pas rapport avec ce qu'on entend par "cinéma" . Ici , chaque plan est une grâce , quelque chose de sublime , ces visages , l'importance des corps et des gestes : prendre un enfant , marcher , porter de l'eau . L'image est absolument magnifique et l'utilisation du noir et blanc est véritablement sublime . Autre chose marque dans L'Evangile selon Saint Mathieu de Pasolini , c'est la manière dont il brosse les personnages , il ne tombe jamais dans le piège du manichéisme et c'est très fort : Judas , par exemple , n'est à aucun moment du film représenté comme un horrible salaud , une ordure incroyable traître et lâche , non : il apparaît comme un personnage , un héros tragique qui ne peut échapper à son destin et à une issue terrible ( spoiler: le suicide ) . Mais L'Evangile selon Saint Mathieu est aussi un film qui est fort car c'est un objet cinématographique qui ne sombre jamais dans le pathos , dans l'exagération des sentiments , au contraire , c'est un film où il y a un véritable espoir ( voir la sublime scène de fin et où l'on annonce la Bonne Nouvellespoiler: à savoir la résurrection du Christ ) . C'est extraordinaire , un film d'une rare beauté .
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4,5
Publiée le 11 septembre 2019
Vèritable poète du cinèma, Pasolini a l'art de faire dèboucher son travail, en profondeur, sur tout un ensemble de rèflexions et de mèditations à la fois philosophiques et sociologiques, ètroitement lièes à l'histoire et à la culture. "Il Vangelo secondo Matteo" peut-être considèrè comme son oeuvre majeure avec "Teorema", en ce sens qu'elle parvient à rèunir, d'une façon très dialectique, la pensèe chrètienne et la pensèe marxiste! Pasolini prèsente son oeuvre comme l'expression d'un mythe à la fois lyrique, èthique et populaire, fidèle au texte de Saint-Matthieu; le travail du cinèaste met en relief les aspect sociaux de l'Evangile, tout en respectant le message divin et religieux du texte sacrè! Le film de Pasolini est essentiellement une oeuvre d'art! Les rèfèrences à la peinture y sont nombreuses! Par ailleurs, la richesse de l'accompagnement musical (Bach, Mozart, Prokofiev, negro-spirituals) accentue la dimension lyrique du rècit èvangèlique! Enrique Irazoqui, ètudiant espagnol, interprète de façon inouïe le Christ! Ce fut d'ailleurs son seul titre de gloire! Irazoqui est restè l'acteur d'un seul film et de quel film, brillant, complexe et complètement dingue dans sa dèmarche...
Cette adaptation de la vie du Christ est très loin d'égaler Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli. Les costumes et les décors sont dignes d'un film de série Z. Les acteurs sentent bons l'amateurisme et sont d'une platitude extrême à l'image de ce film long, froid, vide, ne dégageant aucune émotion. On ne parvient pas à rentrer dans l'histoire riche en séquences calmes qui ralentissent inutilement le film parce qu'en plus l'Evangile selon Saint Matthieu se permet le luxe d'être ennuyeux. Une version de l'Evangile dont la réputation de chef-d'oeuvre est complètement abusée.
Ah ça! C'est clair qu'il est capable de nous pondre quelques scènes mémorables Pier Paolo Pasolini, son sens de la mise en scène éclatant à plusieurs reprises, d'autant qu'il se dégage de cet « Evangile selon Saint-Matthieu » une force parfois impressionnante. Mais j'ai envie de dire que c'est à peu près tout! Alors je veux bien entendre que je n'ai pas compris tout le sens de ce qui est considéré comme LE chef d'oeuvre du bonhomme, mais bon! A un moment, quand un film se répète à ce point-là, il est difficile de rester totalement attentif, surtout lorsqu'il fait 130 longues minutes! Effectivement c'est superbement photographié, mais c'est bien insuffisant, d'autant que niveau rythme et évolution de l'intrigue, tout ceci a beaucoup de mal à prendre son envol. C'est justement cette contemplation qui fait la force du récit, qui permet de faire surgir l'émotion? Si certains ont eu cette impression, tant mieux pour eux. Reste que je continue à être vraiment dubitatif devant une oeuvre où le talent n'est clairement pas absent et la religion utilisée à bon escient, mais dont le traitement très « cinéma d'auteur » (comprenez ennuyeux) m'a clairement empêché de prendre un plaisir durable.
Le peu mais le suffisamment que j'ai vu de Pier Paolo Pasolini m'a fait l'impression d'être chiant à mourir et ultra-prétentieux. En espérant faire évoluer mon opinion, j'ai visionné ce qui est considéré comme son chef d'oeuvre et de plus comme la meilleure transposition au cinéma de la vie du Christ ; résultat, ce n'est pas que j'y mets de la mauvaise volonté mais ce film m'a paru chiant à mourir et ultra-prétentieux. Premièrement, il faut supporter la lenteur extrême du machin ce qui pourrait passer si Pasolini n'avait pas mis en scène des êtres totalement désincarnés, froids qu'on n'a pas du tout envie de suivre et incarnés par des acteurs sans talent et, ce qui est surtout gênant pour un leader tel que Jésus, sans charisme. Ensuite Bach, Mozart, Prokofiev donnent l'impression d'être utilisés pour essayer d'insuffler de l'émotion et cacher les extrêmes faiblesses du film ; mais même des génies comme eux ne sont pas assez forts pour cela. Les costumes ridicules achèvent d'enlever toute crédibilité. Allez pour être sympa, il y a un ou deux usages habiles de l'ellipse en particulier lorsque Pierre renie trois fois le Christ ; mais autrement si c'est la meilleure version des Évangiles, comment sont les autres ???
La réception par l’Italie chrétienne et conservatiste de l’adaptation qu’a pu faire le réalisateur provocateur et profondément communiste que fut Pier Pier Paolo Pasolini d’un texte biblique fut en soit une mise en lumière assez intéressante qu’a su faire le réalisateur de la place de la religion son pays. En effet, le fait de donner à son Christ, interprété par le jeune espagnol Enrique Irazoqui, le visage d’un révolutionnaire pacifiste effraya l’ordre politique qui y vit une "offense à la religion d’Etat " alors que, parallèlement, l’institution cléricale le félicitait en lui remettant le Grand prix de l'Office catholique du cinéma. En amont de cet accueil divergent, il faut reconnaître que cette superbe œuvre cinématographique à la réalisation très rigoureuse est une peinture d’une beauté visuelle sans égale d’extraits tirées directement de l’Evangile, de l'Immaculée Conception à la Passion, où la photographie en noir et blanc, la force tragique apportée par la musique et la puissance évocatrice de chaque plan n’ont d’égales que la valeur spirituelle que les répliques de son héros peut représenter pour un spectateur disciple du Christ.
Venant de Pasolini, je m'attendais un film beaucoup plus impertinent mais comme le titre l'indique, il a fait le choix de filmer exactement l'évangile selon Saint Mathieu. L'histoire, tout le monde la connaît, l'intérêt n'est pas là, mais Pasolin le filme avec tellement de maîtrise et de passion que l'on comprend mieux ses choix. Le film, à la fois beau et choquant, souffre de longueurs mais reste une sacrée oeuvre (basée sur une oeuvre sacrée). Le premier plan sur le visage de la vierge justifie à lui tout seul de regarder le film, tant il est magnifique.
Et si ce film était la plus belle représentation filmée de la vie de Jésus ? En tout cas, cet "Evangile selon St Matthieu", largement en décalage avec les autres films de Pasolini, est un de ses plus grands films.
On a là une adaptation plus que fidèle de l'évangile selon St Matthieu mais le problème ici, c'est le premier degré avec lequel Pasolini l'adapte, ne laissant aucune ambiguïté dans les textes, le film ravira à coup sûr le terroriste religieux voyant dans les paroles de Jésus un prétexte à leur fanatisme. Indirectement la personnalité de ce Jésus reflète ce premier degré, arrogant et imbu de lui même, difficile de se sentir impliqué où simplement touché par le destin de cet homme. De plus, et si il y a bien un personnage qui doit avoir du charisme dans un film, c'est bien Jésus mais là, on en est loin, on a un Jésus avec un monosourcil qui ne dégage rien sur 2h, chose d'autant plus dérangeante quand on voit que Pasolini aime filmer ses personnages de près. Quant à choisir un film sur la vie de Jésus, autant regarder la dernière tentation du Christ, moins sage et plus audacieux dans sa mise en scène.
Un film long et sans rythme. Une mise en scène dénuée d'intérêt, sans émotion. Un Jésus trop exalté, vindicatif, avec un discours souvent violent dans le genre meeting politique. Un village en ruine visiblement abandonné depuis des siècles dont peu crédible d'être habité (la nature y a déjà repris ses droits). Des images d'un pays sans beauté artistique et souvent saturées. Film vu toutefois à partir d'une copie assez dégradée.
Une puissance et une force spirituelle émanent de ce long métrage biblique si loin des "péplums". Ici on est dans l'introspection, presque dans le documentaire. C'est un témoignage de foi et en même temps un film d'une mise en scène géniale, le tout transcendé par une musique d'une diversité flamboyante. Profondément bouleversant.