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Cthulhu Mantis
26 abonnés
82 critiques
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5,0
Publiée le 17 août 2015
Ce film pour moi a été une véritable claque cinématographique dans la figure. Toujours dans le sens de la mise en scène qu'on pourrait comparer a des tableaux. Cette image très onirique et rendu en noir et blanc est magnifique. C'est aussi un film de et sur la morphologie des visages. Les partitions musicales de Mozart et Bach intensifie encore plus l’émotion qui me submerge.
Dés l'ouverture du générique j'ai tout de suite été emballer. Il fait sans aucun doute partie pour moi des plus grands films de Pasolini. Quel choc également en visionnant son 3 ème long-métrage, le virage cinématographique qu'il a pris, ayant commencer par Salo ou les 120 jours de Sodome ou à l’époque de la sortie du film, on était loin de s'attendre à des films plus violents et engager.
Si il y'a des cinéastes du XXème siècles qui ont comptés Pasolini en fait partit.
Sans aucun doute l'un des plus grands films de Pasolini et l'un des meilleurs retraçant la vie du Christ. La raison principale : le parti pris de la simplicité et de la sincérité, loin des péplums désincarnés, de la bouffonerie à la Scorsese ou du bain de sang racoleur à la Mel Gibson. Quelques défauts tout de même : une interprétation parfois inégale (du fait du non professionnalisme des acteurs), la musique classique utilisée quelquefois avec une lourdeur assez stupéfiante (vu sa qualité et les grands compositeurs invoqués) et un certain amateurisme rendant le tout un petit peu artificiel. Mais dans l'ensemble «L'Evangile selon Saint Matthieu» est vraiment digne de louanges, d'autant plus quand on connaît l'anticléricalisme et l'athéisme de Pasolini (bien qu'il se reconnaisse influencé par l'idéologie chrétienne). Pasolini ne croyait pas en l'ascendance divine du Christ mais en la grandeur de son message et de son humanité, et c'est tout à son honneur d'avoir su rendre hommage à la « poésie » du texte en refusant tout ajout ou suppression! D'ailleurs le choix de l'évangile de Saint Matthieu n'est pas anodin puisqu'il le considérait comme l'évangile le plus « social », le plus proche de la réalité d'alors et de ses convictions marxistes. Sur un plan plus formel notons la beauté extraordinaire des cadrages et la compositions admirable des plans, Pasolini -influencé par Giotto ou Piero Della Francesca- atteignant là des sommets de grâce. Les décors naturels sont tout autant remarquables, que ce soient les étendues désertiques, les falaises bordant le ruisseau figurant le Jourdain ou encore les villes taillées dans la roche. Son refus du spectaculaire est tout à fait justifié et rend d'autant plus appréciables les séquences des miracles, tout comme l'interprétation naturelle de Jésus le rend plus humain et vivant. Bref une fameuse et subtile réussite, surtout au vu de la difficulté du sujet (mille fois traité). Un grand bravo! [3/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Il est très compliqué de noter un film comme l'évangile selon st mathieu car le visionnage de ce film est une expérience assez étrange et on peut donc difficilement avoir un avis très net sur le film. Tout d'abord je pense qu'il est très compliqué d'adapter l'évangile au cinéma pour deux raisons: premièrement car c'est au final un livre très didactique et ensuite car le spectateur (surtout si il est lui même croyant) connaîtra parfaitement l'histoire avant meme de regarder le film. Cependant, ici, pasolini réussit à surpasser ces deux problèmes, en s'appropriant l'évangile de st Mathieu. Nous n'avons pas, comme avec un film comme Jésus de Nazareth, une simple mise en image de la l'évangile; nous avons l'évangile selon pasolini.
Pour revenir à quelquechose de plus technique, la mise en scène de pasolini n'est pas incroyable et le montage est meme a certains moments raté cependant tout cela est racheté par le jeu de certains acteurs et notamment l'interprète de Marie qui crève littéralement l'écran; son jeu, tout en finesse est absolument grandiose . Je pense qu'il y a trop de chose a dire sur ce film ... Il est donc devenu pour moi un incontournable car même si on n'est pas forcé d'apprécier, ce film reste une expérience cinématographique très forte ce qui est tout de même ce que l'on demande à un film.
Une adaptation fidèle et spirituelle mais un peu austère et manquant donc un peu de souffle, du texte de Saint Matthieu, servie par une mise en scène sublime, et accompagnée par une BO envoûtante.
Une illustration de l'évangile de Matthieu dans une mise en scène minimaliste visant à exacerber la force de l'interprétation quitte à sembler froide, distante, uniquement discursive. Reprenant le texte biblique, le récit avance par ellipses et scènes clés afin de souligner la force persuasive de Jésus ainsi que la morale chrétienne sans ornement dispensable. Un style néoréaliste qui pourra rebuter malgré la pureté de l'image unie à la puissance de la musique. Symbolique.
Je craignais que ça fasse trop "documentaire", et que Pasolini se contente de restituer ces évènements. Finalement, bien qu'avec la longueur du film tous les passages ne sont pas forcément à retenir, j'en retiens quelques uns vraiment sublimes, que j'ai adorés. Très beau. En vérité je vous le dis, je me suis assoupi. Blasphème !
"L’Évangile selon saint Matthieu", qu’il réalise la quarantaine venue, marque un tournant dans l’oeuvre de Pier Paolo Pasolini. Il rompt définitivement avec le néoréalisme sous la paralysante tutelle duquel il avait réalisé son précédent film "Accattone". Il fait le pari, réussi, d’aborder de front la question du sacré qui ne cesse de le hanter.
Marxiste et athée, Pasolini s’attaque au texte le plus sacré qui soit. Des quatre évangiles, il choisit le plus intellectuel, le moins visuel, celui qui donne le plus de place à la parole du Christ.
On est immédiatement touché par ce qu’il y a cherché et trouvé : la profonde humanité du Christ, débarrassé du fatras du dogme.
Mettre en scène un Évangile est un défi cinématographique. Le spectateur connaît d’avance chaque scène, sans parler de la conclusion de son histoire. La surprise, l’étonnement ne peuvent venir que de la façon dont chaque plan sera construit et dont la Passion du Christ et sa résurrection seront filmées. Pasolini dit s’être inspiré de l’iconographie médiévale, de Piero Della Francesca, de Duccio, de Masaccio. Il use de tous les procédés que le cinéma lui autorise : le zoom, le très gros plan, le grand angle, la post-synchronisation du son (une hérésie pour les tenants du néo-réalisme)…. Il fait surtout, comme dans ses autres films, un usage immodéré de l’accompagnement musical, utilisant ici bien sûr "La Passion selon saint Matthieu" de Bach, mais aussi Prokofiev, des negro spirituals et la "Missa Luba" congolaise.
Son "Évangile…", dédié au « glorieux Pape Jean XXIII », qui venait de mourir d’un cancer foudroyant après avoir lancé le concile Vatican II, est profondément fidèle au texte. Après quelques atermoiements, il a été validé par l’Eglise catholique.
Qu’on connaisse ou pas chacun de ses épisodes, qu’on soit ou non croyant, on ne pourra qu’être ému au tréfonds par certains des plans de L’Evangile… Je ne me suis pas remis du visage en larmes de Marie au pied de la Croix, interprétée par la propre mère de Pasolini, pleurant son fils martyrisé.
Pasolini s’emparait en 1964 d’une histoire très peu confidentielle (le suspense de l’issue du récit n’étant pas prégnant) et réussissait l’exploit d’être acclamé de tous les bords, autant par ses amis communistes que par les croyants pratiquants. Proche des textes sacrés mais illustré par son point de vue propre grâce à son utilisation particulière de l’espace, la beauté du noir et blanc, la direction d’acteurs (l’inconnu jouant Jesus étant presque habité), la gestion du silence et du contemplatif. Pur plaisir de cinéphile mais pas que, pas si exigeant tant on est happé (pas loin d’être hypnotisé) dès les premières scènes jusqu’à la Résurrection (oups j’ai spoilé…).
De belles images, un sens poétique indéniable et une illustration musicale parfaite dans ce film de Pasolini. Dommage que ce Christ soit assommant de palabres et un peu mono-expressif.
La figure du Christ est fondamentale pour Pasolini. Avec cet « Evangile », il la magnifie, avec délicatesse et pudeur, dans ce qui plus semble être le plus important pour lui, et que visiblement il partage : l’amour des hommes, la compassion, … et l’esprit de révolte, contre l’hypocrisie et les puissants. La narration des épisodes du texte Saint est une merveille, tant la grandeur est atteinte dans la simplicité par la puissance d’expression des images et des visages. L’esthétique relève d’un mélange entre le néo réalisme et la peinture Chrétienne du Moyen Age, a l’opposé des représentations sulpiciennes ou Hollywoodiennes. L’effet s’en trouve amplifié et purifié, comme lors de la représentation, qui aurait pu tendre vers le spectaculaire, ici simple et terrifiante, du massacre des innocents. C’est dans les scènes de peu de texte que le souffle passe et que la magie opère, plus que dans les scènes assez longues, consacrées aux prédications et enseignements du Christ, qui sont entendus alors comme ils peuvent être lus.
Pasolini est un cinéaste assez engagé dans son art et je redoutais un peu de voir ce film. Mais nonobstant toutes ses particularités on y découvre une fidélité au texte et une dimension de Jésus et de ses paroles rarement vues avec autant de respect. Même les quelques aspect catholiques que l'on peut y voir sont négligeables et après avoir bien compris que l'on est ici devant une foule d'italiens de l'année 1964 dont les visages sont typés, on est face à une interprétation sobre, un peu lente et souvent austère mais non dénuée de sensibilité de la vie de Jésus. Le film nous donne un bon aperçu des paroles et à travers elle d'une certaine identité de Jésus en tant qu'homme et non les diverses histoires que l'on retrouve souvent telles celles de Marie-Madeleine, la résurrection de Lazare et autres. Le cadrage particulier a des effets réduits tant il n'écarte pas trop du discours comme le minimalisme du noir et blanc et des décors, ainsi que des personnages bien qu'ils paraissent très italiens le tout concoure à réduire le film à une version de la vie de Jésus selon Matthieu comme annoncé et non autre chose.
Beaucoup de films ont traités la vie de Jésus selon les Évangiles mais tous n ont pas la profondeur,la beauté des images dont le noir et blanc magnifie le tout, et surtout une mise en scène époustouflante typique pasolinienne avec des multiplications des gros plans assez émouvants et des plans d ensemble très intéressants dont on admire les paysages. Une bande sonore mémorable notamment la chanson d odetta qui rythme une partie du film, notamment la scène épique du baptême de Jésus par jean le Baptiste Cultissime
Techniquement médiocre: mal filmé, zooms grossiers, sound design et bandes voix terribles. Les dialogues sont déclamés raidement par des acteurs en studio. Les décors naturels, un bon point en soi, ne sont pas vraiment convaincants, on se sent bien plus en Italie qu’en Judée. Le propos, certes intéressant, s’en trouve fortement affaibli. Dur de regarder ça quand on connaît le merveilleux ‘La Dernière Tentation du Christ’, qui pour le coup donne vraiment la sensation d’être sur les lieux à l’époque.
Besoin d'un retour à un cinéma « pur » avec des vraies gueules, des gestes sobres et des paysages nus. Mise en scène désertique et forte, qui colle ici parfaitement au propos. Un amour des visages et des êtres très intense lui aussi (la multitude de figurants, dont il cadre encore et encore les expressions, a une place prioritaire. Leur présence sans cesse mise en valeur renforce le thème du film) Le personnage de Marie est le plus bouleversant pour moi, ses expressions accompagnées de « Sometimes I feel like a Motherless Child » par Odetta... BO magnifique
Cette adaptation cinématographique du premier des quatre évangiles se veut très simple. En effet, Pasolini, dont l'on retrouve la marque à travers ses plans serrés et intenses, s'est concentré sur les paraboles du Fils de l'Homme, Jesus Christ, restant fidèle au Saint évangile. Bien qu'inférieur en comparaison au chef d'oeuvre de Zeffirelli, mais qui lui prend le temps de développer les enseignements et les étapes de la vie du Christ sur 6h, l'oeuvre de Pasolini garde une certaine puissance et aura. Je ne suis cependant pas convaincu par l'acteur choisi par le cinéaste, bien loin en terme de prestation de Robert Powell