En 2019, on compte plus de 300 000 mineurs suivis par l'Aide Sociale à l'Enfance. 70% des jeunes ayant bénéficié d'un placement rejoignent la vie active sans diplôme. 40 % des Sans Domicile Fixes de moins de trente ans sont des anciens de l'ASE et survivent grâce à la délinquance. De 20 à 30% des anciens placés vivent dans l'isolement, sans liens amicaux ni familiaux. On y note par ailleurs une surreprésentation dans les études sur les troubles de la parentalité, maltraitances et abandons.
Des chiffres à restituer dans l’absence de liens affectifs structurants, des lacunes et manquements des structures accompagnantes et des dérèglements psychologiques durables qui peuvent en résulter. L’histoire de Jean s’inscrit dans ces parcours chaotiques.
Rien ni Personne est le premier long métrage de Gallien Guibert, auteur réalisateur pluridisciplinaire. Le film y aborde des problématiques personnelles dans le registre du film noir. Le cinéaste confie : "Centré sur les tourments de son personnage principal, Rien ni Personne pourrait être vu comme un pur film Noir : existentialisme, point de vue unique, portrait des marges, forme rapide. Un small movie qui ne s’en laisse pas conter, et tente dans son imparfaite vitalité de tisser l’émotion et de décliner le genre, entre naturalisme et thriller graphique."
"Marqué au fer par son passé, Jean se débat avec son destin, rejouant sans cesse son propre abandon. Injonction de la névrose abandonnique : faire du mal avant d’être blessé, trahir avant d’être trahi, quitter avant d’être abandonné. Anti-héros héros romantique, Jean crie notre besoin de se réparer."
"Cette quête impossible, c’est pour Jean celle de sa propre parentalité qui cogne a ses blessures. Une problématique universelle qui nous serre toutes et tous à un moment ou un autre. Un mur parfois infranchissable pour celles et ceux qui n’ont jamais pu, ou voulu se soigner et qui se confrontent toujours et encore au même vide existentiel."
Le film a été tourné à Saint-Nazaire et ses environs.
Auteur et réalisateur, Gallien Guibert est reconnu comme l'un des défricheurs des nouvelles écritures interactives en France, notamment au sein de la société IO Interactifs qu'il cofonde et qui rejoint le groupe Dupuis en 1998. Il y développe des bibles de séries de genre : aventure historique, fantastique, anticipation, horreur.
En 2002, il signe avec Guy Peellaert l'adaptation animée de sa bande-dessinée culte, Pravda la Survireuse. Une odyssée post-apocalyptique pop, dont le pilote est projeté pour la première fois à l'espace Céline à Tokyo, puis à Berne, Milan, Varsovie, ainsi que lors de la rétrospective pop “Sexties” sur la révolution sexuelle de la bande dessinée au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles.
Son deuxième court métrage Lune noire, film fantastique dans l'esprit des productions Hammer, interprété par Dominique Collignon-Maurin et Oxmo Puccino, est présenté pour la première fois en 2014 en sélection officielle au PIFFF (Paris International Fantastic Film Festival) et chroniqué dans le magazine Mad Movies.
Son premier long métrage, Rien ni personne, un film noir sur la problématique du syndrome d’abandon avec Paul Hamy, Suliane Brahim et Françoise Lebrun.
Jean-Baptiste Delafon, co-scénariste sur Rien ni personne, alterne différentes collaborations au cinéma (Les Promesses de Thomas Kruithof, Visions de Yann Golzan) et à la télévision (Baron noir avec Kad Merad, D'Argent et de sang).