Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Itidiravoui
4 critiques
Suivre son activité
2,5
Publiée le 12 août 2022
Un film assez sombre, intéressant mais lourdingue dans son aspect moralisateur. On plonge rapidement dans l'ambiance glauque et sombre de ce film avec des acteurs (notamment Bouli Lanners) qui jouent plutôt bien. Une photographie qui, sans être exceptionnelle, est plutôt belle, avec parfois les magnifiques paysages de cette région. Néanmoins tout ceci est gâché par une certaine lourdeur sémantique : des métaphores éculées (le personnage principal fait du vélo sur piste régulièrement durant tout le film. Son collègue lui fait remarquer qu'il tourne en rond... Donc à la fin il va faire du vélo sur route en s'élevant dans la montagne... Mouais.) Le plus pénible est cette façon de surligner les choses et notamment en ce qui concerne le discours pseudo féministe discutable : tous les hommes que cette jeune fille a rencontré sont des caricatures de potentiels assassins, aucun ne semble monter d'empathie pour la victime et on insiste très lourdement, à de très nombreuses reprises, sur le fait que c'est forcément un homme qui a fait ça, que "les hommes" (tous?) ont un problème avec les femmes, la violence, le fantasme de brûler des jeunes filles etc. Au bout d'un moment ça devient même très pénible quand un des flic de la PJ se fait rembarrer car il remarque simplement que cette jeune femme aimait les hommes bizarres (ce qui est simplement un constat évident qui n'a rien de machiste). On en rajoute une couche avec la caricature sur les flics qui seraient tous plus ou moins des bourrins, et tous plus ou moins racistes, selon la seule femme de la PJ, qui est d'origine maghrébine. Non pas qu'il n'y ait pas des bourrins caricaturaux dans la police, il y en a, mais pourquoi insister si lourdement et dire qu'ils le sont tous plus ou moins? Les deux personnages principaux prouvent d'ailleurs tout le contraire. On généralise et ça tourne à la caricature. Bref, ce discours sous jacent, pourrait être intéressant et mener à la réflexion s'il était suggéré de façon bien plus subtile, mais il devient vraiment pénible, à force d'être répété de façon lourdingue et en vient à complètement gâcher le film. Et je précise que je suis féministe et très ouvert à la réflexion sur ces sujets, révolté par le comportement de certains hommes ou de certains policiers. Dommage, avec plus de subtilité, ça aurait pu être un très bon film.
Pas mieux que n'importe quel reportage à la noix sur les flics que l'on trouve sur la TNT ! Encore un qui a plein d'amis pour lui mettre des bonnes notes.... mais n'allez pas perdre votre temps, pas d'enquête pas de coupable pas d'histoire pas de fin...
Dommage... tellement encensé par la critique que je m'attendais a voir le thriller français de la décennie mais que nenni. L'histoire commence pourtant plutot bien et tiens ses promesses durant la première heure. On y retrouve une touche de SK1, une touche des Rivières Pourpres pour son aspect enquête en haute montagne. Et la signature visuelle et d'écriture qui peut différencier un polar français d un de ses homologue Americain. Et puis..... vient la suite...amenée avec autant de finesse qu'un éléphant au milieu d'un jeu de quille et qui explique l'engouement de la "critique"....vous la sentez venir....? Le bon gros moratoire "les femmes sont gentilles, les hommes de potentiels assassins en puissance, les flics des bourrins racistes incultes et machos etc..." et tout ceci sortie avec des dialogues tellement bateaux qu on pourrait les entendre dans une vidéo de collégiennes qui s'exprimeraient dans une vidéo de Kombini sur le sujet du feminisme. Faire un film sur les feminicides a deja été fait, et bien fait. Les phrases intelligement sorties et tirées de la réalité concernant ceci aussi :SK1 "et ci tu n avais pas payé ton café ? Si tu n avais pas attendu ta monnaie...etc ? Guy Georges: Ça aurait été une autre". Mais La nuit du 12 s enfonce dans un moratoir bourré de bien pensance, et fini par en faire une oeuvre extrêmement chiante. Le principe d'un thriller/polar est le suivie d'une enquête (quelle qu en soit son issue), si je veux m'ennuyer a écouter un discours sans profondeur d'analyse, bateau, voir complètement stupide, emprunt d'effluves SJW ou ultra woke/progressiste, il me suffit d'allumer ma tv ou de regarder les pages d'actualité des medias mainstream sur Google. Mais bon, on imagine que tout cela aura pesé lourdement dans l'attribution des notes et critiques desdits medias mainstream quand au jugement de ce film qui démarre pas trop mal, et que l'on finira non sans mal. En bref, regardez autre chose.
Bon film sur la forme, sujet intéressant mais note à 1 pour le propos pseudo féministe anti-hommes complètement à côté de la plaque. Fatiguantde cette woke culture qui s'imprègne partout.
Alors qu'elle vient de passer une soirée chez des amis, Clara rentre chez elle à pied à la nuit tombée dans la région de Grenoble. Surprise par un(e) inconnu(e) qui l'asperge d'essence avant d'y mettre le feu, sa jeune vie se termine là, de façon ignoble, odieuse et injuste. Ce thriller franco-belge nous propulse au sein d'une brigade de la Police Judiciaire en charge de cette affaire terrible, délicate et sordide. J'ai tout simplement adoré cette plongée intimiste, réaliste et minutieuse dans le quotidien de ces hommes et ces femmes dévoués corps et âmes à leur rôle de gardien de la paix et de la justice de notre société. L'atmosphère est tranchante et hyper immersive, les 114 minutes de ce film policier passent à une vitesse folle tant on se sent absorbé par cette enquête douloureusement bouleversante. Le duo de flics joué par Bastien Bouillon et Bouli Lanners est tout bonnement excellent. Une superbe introspection au coeur d'une affaire criminelle, réalisée de façon subtile, intelligente et séduisante par Dominik Moll, déjà aux manettes dans "Harry, un ami qui vous veut du bien" (2000) ou "Seules les bêtes" (2019). Site CINEMADOURG.free.fr
C’est présenté comme un thriller. On y va donc pour une intrigue forte, des fausses pistes et des rebonds jusqu’à résolution. Sauf qu’ici ce n’est pas exactement un thriller, en tout cas pas comme ça. Car le crime restera non élucidé. C’est spoiler que d’écrire ça mais c’est tellement une ligne directrice forte de ce scénario qu’autant l’annoncer (d’autres rédacteurs de critiques l’ont déjà fait, alors...). Il restera donc le quotidien d’un service de police judiciaire mandaté pour mener une enquête sur un territoire relevant normalement de la gendarmerie (petite guerre des polices en arrière-plan). L’enquête qui tourne en rond, les suspects qui défilent, l’absence de conclusions, les nerfs des enquêteurs mis à dure épreuve. De ci de là, quelques piques sur le fonctionnement quotidien et le manque de moyens : la photocopieuse qui ne fonctionne pas alors qu’il faut tout photocopier dans les procédures, les heures supplémentaires qui sont faites, il faut bien, mais qui ne sont pas comptabilisées, les moyens matériels et budgétaires qu’il faut quémander... Et l’affaire criminelle qui, trois ans plus tard (c’est la durée de cette narration) se retrouve enfouie sous une pile d’autres dossiers, n’évoluant plus mais hantant l'esprit des enquêteurs autant en raison de la nature du « fait divers » (violent, cru, sans atténuation à l’image) que de l’échec de l’enquête.
Debut pas mal ou l'on suit l’enquête mais qui va très vite tourner en rond et donc c'est très frustrant. La vie parallèle et personnel des policiers n'apportent rien de plus a l'histoire.
DOMINIK MOLL nous fait à nouveau du très grand polar après l'excellent "seules les bêtes" qui m'a rappelé aussi un genre comparable par exemple au film "Zodiac". Dans le cadre magnifique des vallées alpines, ici des flics de Grenoble s'enlisent inexorablement dans une affaire criminelle qui restera désespéramment irrésolu. La magie du film tient grâce à une mise en scène et au jeu des acteurs principaux tout simplement diaboliquement bon et intense de justesse (dialogue super bien écrit). Leur travail illustre avec effroi, une réalité dans l'univers de la justice des hommes. La nuit du 12 laissera peu de personnes indifférentes, quoi qu'on en disent. La mélancolie qui s'en dégage peu aussi en dérouter plus d'un.
Un inspecteur taiseux et apathique, un coéquipier bouleversé par sa vie privée, une enquête annoncée non élucidée, une photographie un peu laide, des musiques minimalistes : briques d'un potentiel navet! Mais le réalisateur est astucieux quant au déroulement de cette enquête : il arrive à nous pousser à vouloir aider la PJ, à scruter comme eux les moindre détails, à croire avec eux dans les différentes pistes et à partager avec eux l'inéluctable. La piste du vélodrome tourne en rond en même temps que l'enquête piétine. Et le dernier quart d'heure est implacable lié aux faux espoirs : scène magistrale entre la juge et l'inspecteur et dénouement qui nous échappe.
C'est le récit d'une enquête de police qui n'a pas permis d'arrêter le coupable. Mais ce n'est pas ce qui intéresse Dominik Moll. Le réalisateur se sert de l'odieux assassinat comme prétexte à l'analyse du trauma qui frappe le groupe de policiers à chaque crime qu'ils doivent élucider : comment chacun d'entre-eux s'accommode de l'horreur ? comment le groupe humain parvient à garder - ou non - sa cohésion ? C'est tout en subtilité que sa caméra filme les tourments des protagonistes, scrute l'explicite et le non-dit. Le propos est pessimiste mais frappe par sa justesse : le crime aussi a un sexe. Très bon film.
Largement plébiscité par la critique professionnelle, ce long-métrage de Dominik Moll a remporté six César dont celui du meilleur film en 2023. Inspiré d’un fait réel de féminicide, on assiste à une enquête policière jamais résolue. Ce postulat étant annoncé dès le début du générique, on s’affranchit de tout suspense pour s’intéresser uniquement au travail quotidien de la PJ de Grenoble. La grande sobriété d’interprétation des acteurs principaux (Bastien Bouillon et Bouli Lanners notamment), garantit un regard sans concession sur leur engagement, leurs doutes et leur impuissance face à cette sombre affaire. Sur ces thèmes, la comparaison avec « Zodiac » de David Fincher peut être établie. Néanmoins, il manque une véritable étincelle pour permettre à ce long-métrage d’atteindre les sommets. Bref, une production qui oscille entre documentaire et fiction moralisatrice avec un souci évident de réalisme.
Monsieur Moll (et son compère de toujours monsieur Marchand) n'est pas un poseur. Pas un causeur. Il n'est pas avide de lumière. "Juste" un authentique artisan de cinéma, amoureux de son art, auquel avec beaucoup d'humilité, il travaille à apporter sa pierre depuis de longues années. C'est un évidence au regard de sa filmographie, éclectique (il a l'appétit des amoureux) mais cohérente ne serait ce pour l'application invariable qu'on retrouve dans la manufacture de ses oeuvres. Tout est exemplaire dans ce dernier projet. La juste mesure partout. Du vrai cinéma (en opposition à ce certain laisser aller dans une partie de la production française, comme ces films sans projet sérieusement travaillé où l'on compile les improvisations d'acteurs non professionnel pour produire un métrage sans trop d'efforts), travail de caméra, photo, montage, musique, exemplaire à chaque poste. Du cinéma premier, mais sans affèterie, sans esbroufe. Et que dire du casting, de la direction d'acteur/trice. Exemplaire, on l'a déjà écrit. Chacun. Le plaisir de revoir la très rare et magnifique Anouk Grimbert. Monsieur Lanners parfaitement tenu, et donc parfait. Et ultime intelligence de casting tant celui ci semblait à jamais cantonné à certain rôle, un Bastien Bouillon en premier plan dont l'apport, pour l'économie apparente de son jeu, sa diffuse singularité finit d'emporter le tout. Exemplaire. Sur le fond (remarquable lui aussi) comme sur la forme.
Ce film n'a rien d'une fiction. Ca tient plus du documentaire, puisque le réalisateur se contente d'exposer une enquête en collant au plus près de la réalité, sans romancer, avec pour conclusion frustrante de ne pas découvrir l'assassin puisqu'il s'agit d'une affaire non-résolue. Le film expose quoi ? sinon une succession d'interviews, d'interrogatoires et de témoignages qui endorment à la longue, sur fond de réflexion à la #metoo. Ca ne vaut même pas une étoile. C'est zéro !
Ce film est une petite pépite !!! Tu as beau savoir dès le début que c'est une enquête non élucidée, c'est passionnant de bout en bout et extrêmement maitrisé (avec notamment une très belle photographie).
Mais ce qui fait que le film atteint des sommets, c'est clairement grâce à son casting et aux dialogues souvent percutants. C'est interprété à la perfection jusqu'au moindre second rôle.
C'est clairement féministe, creusant à chaque scène un peu plus la misoginie, mais ça le fait tellement bien. Au final le film devient un reflet de la société qui fait froid dans le dos.
Il y a un côté ENGRENAGES tellement tout sonne vrai, ou MEMORIES OF MURDER pour la façon dont le film risque de vous hanter...
Vraiment une bonne surprise, un très grand polar, obsédant et d'une grande profondeur.
PS : Dominik Moll avait déjà réalisé SEULES LES BÊTES qui était passé inaperçu mais valait déjà vraiment le détour et que je vous invite aussi à découvrir.
Une nouvelle pépite au crédit de Dominik Moll qui nous avait régalé il y a deux ans avec Seules les bêtes. Enfin un polar français qui exprime un point de vue, et qui le fait bien, aux antipodes des héros de Bac Nord Aux côtés d’une petite brigade provinciale, nous assurons, nous participons, à une longue et difficile enquête sur un feminicide dont le mystère ne sera jamais résolu. Au diable les polémiques sur un aspect féministe du film que certains ont jugé militant. Moi je n’y ai vu que des etres de chair, de sang et de larmes. Des policiers intègres, engagés, bridés par le manque de moyens. J y ai vu une famille terrassée par la douleur et filmée sans racolage. Des suspects tourmentés et inquiétants qui , il est vrai, ne font pas honneur au genre masculin. Mais le plus touchant et le plus rare dans ce film passionnant est sûrement le mélange de détermination et de douceur de son personnage principal incarné par Bastien Bouillon avec une rare subtilité. A aucun moment Dominik Moll ne tombe dans le poncif du flic tourmenté porteur d un terrible secret. Non, il nous offre juste un homme sensible, attentif, engagé. A ses côtés Bouli Lanners magnifique, et des femmes douloureuses et émouvantes , Cerise sur le gâteau, Anouk Grimberg formidable dans le rôle du juge d’instruction , qui apporte a la fin du film une très belle scène avec B Bouillonn. On espère les revoir très bientôt où est leur place : tout en haut de l’affiche.