Dominik Moll a de toute évidence, énormément de relations. Sur la trentaine de films qui ont été présentés lors du Festival de Cannes 2022, "La Nuit Du 12", n'a pas suscité un énorme enthousiasme, ni même reçu un prix quelconque. Pourtant, à la lecture, sur le site Allociné, des critiques patentés du service public, et des médias mainstream, on croirait que c'est lui qui a gagné la Palme d'or. Les "palmés" du Festival doivent mourir de jalousie, et rêveraient d'avoir le tiers du quart de la promotion dont "La Nuit Du 12" film bénéficie sur les plateformes Canal+, ou Amazon Prime. Ce traitement médiatique de faveur pourrait se comprendre comme une compensation équitable d'un film qui n'a pas reçu l'attention qu'il méritait. Eh bien, même pas! Non seulement, le film, n'était pas meilleur que ses concurrents, mais il était loin de l'être. En fait, dès son ouverture, l'intrigue est présentée comme une enquête qui n'a pas abouti. Moll, d'entrée joue carte sur table: La trame importe peu, son aboutissement avait moins d'importance que l'aspect représentatif, symbolique, du crime. Traduisons: Dans ce film c'est seulement le message qui compte. Et quel est ce message? Le féminicide est une caractéristique odieuse et essentielle de notre société, et le patriarcat séculaire en est la cause. Le problème est que ce message nous est asséné, avec la délicatesse du marteau de Thor. Tout au long du film, on peut entendre des sorties telles que "Tous les suspects auraient pu la tuer", "Ce sont les hommes qui l'ont tuée", ou bien "la majorité des crimes sont commis par des hommes, et les enquêtes sont menés par les hommes" , ou encore " à la PJ, les hommes sont tous des bourrins" etc...etc... Autant de "messages" qui font que ce film, pourtant bien joué, pourtant mis en scène de manière intéressante, avec pourtant quelques dialogues bien tournés, n'apparaît que comme un tract néo-féministe manichéen, dont la vision est à plusieurs égards discutable, et est, au final, contreproductif. Dominik Moll et son fan-club, devraient regarder en boucle la série mexicaine "Innocente", et s'inspirer du traitement efficace et talentueux du thème des féminicides causés par le machisme systémique. Il a rarement été traité avec autant de justesse, de finesse, et d'intensité.