Alors que trois agents ont pour mission de démasquer et exécuter un espion allemand, ils se rendent en Suisse alors qu'ils ne connaissent pas son identité...
En 1936, Alfred Hitchcock en est déjà à son dix-neuvième film et, après les succès de L'homme qui en savait trop et Les 39 Marches, il poursuit dans la voie de l'espionnage avec Secret Agent. Il adapte là le livre du romancier William Somerset Maugham, lui-même agent de l'Intelligence Service durant la Première Guerre mondiale et qui y aurait rajouté quelques touches autobiographiques. Hitchcock axe surtout son film sur les trois protagonistes qui vont devoir trouver l'identité du coupable au cœur de la Suisse et la façon dont ils vont rechercher la vérité.
Bien qu'il se situe en plein cœur de l'âge d'or britannique du maître du suspense, Secret Agent est plutôt une déception, un film assez mineur dans son immense filmographie. Pourtant ça reste plutôt sympa, Hitchcock nous emmène en Suisse et nous gratifie de quelques superbes scènes dont il a le secret (en montagne, dans l'usine etc) mais c'est trop confus, l'intrigue n'est pas toujours assez bien exploitée et surtout c'est assez mal rythmé et, malgré sa courte durée, on ressent ces 1h20. Là où généralement Hitchcock sait rendre ses films efficaces, ce n'est pas le cas ici.
Si, côté interprétation, Madelaine Caroll porte le film sur ses épaules, elle n'est pas aidé par un Peter Lorre qui en fait des caisses au point d'en devenir insupportable. On est loin de sa justesse de M Le Maudit ou l'Homme qui en savait trop. Pourtant il y a pas mal d'idées intéressantes, à l'image des personnages, du suspense et du déroulement de l'intrigue, mais ça reste trop insuffisant pour rendre ce film d'espionnage plaisant, dommage...
Si j'en gardais plutôt un bon souvenir, une nouvelle vision s'est avéré décevante tant Hitchcock peine à réellement donner du rythme et de la tension à son oeuvre qui contient pourtant pas mal de bonnes idées...