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Jean-François S
50 abonnés
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4,0
Publiée le 16 avril 2016
Une love story injustement tombé dans l'oubli malgré son Oscar du meilleur scénario en 1932. Ce mélodrame a tout les attributs pour être un film lourd et larmoyant, et pourtant il ne tombe jamais dans ce piège et garde la classe jusqu'au dernier plan inoubliable du film. Car Tay Garnett a su pimenter son scénario de personnages secondaires tout aussi important à l'équilibre du film que ses deux personnages principaux. En tant qu'ancien gagmen pour les plus grands comiques du muet, le réalisateur parsème son humour à la moindre occasion allégeant ainsi contenu de ce qui aurait pu n'être qu'une guimauve vous restant sur l'estomac. La classe de William Powell dans le film en gentleman impeccable et séducteur, va à l'encontre de son personnage de fugitif recherché pour meurtre, ce qui a pu faire grincer certaines ligues bien pensantes de l'époque.
Sur un thème mélo à souhait, Tay Garnett fait le choix d'intégrer pas mal d'humour presque de bout en bout : pari osé mais gagnant. Cela faisait en effet longtemps que l'on avait pas croisé autant de seconds rôles aussi drôles qu'attachants, complétant ainsi joliment la belle histoire d'amour que le film raconte en premier lieu. La durée a beau être courte, on a l'impression que tout a été dit, avec force, émotion et ce sans jamais forcer le trait, si bien que ce qui aurait pu devenir un drame lourdingue n'est jamais rien d'autre qu'une passion courte mais intense, à laquelle William Powell et Kay Francis viennent apporter tout leur talent. Quelques scènes remarquables et une conclusion idéale finissent de nous conquérir devant ce « Voyage sans retour » pas loin d'être inoubliable.
Un magnifique mélodrame doublé d'un classique intemporel qui oscille avec une délicatesse et subtilité remarquables entre la légèreté et la sérénité, le burlesque, la gravité et le tragique sans pour autant que cela apparaisse autre que naturel. Les personnages secondaires entre le brave flic un peu crétin, l'escroc ivrogne qui s'arrange toujours pour s'attirer des emmerdes à chaque escale et la "comtesse" sont autant de belles figures qui servent admirablement le récit. Le classe et débonnaire William Powell, en condamné à mort par la justice des hommes, et l'élégante et fragile Kay Francis, en condamnée à mort par la maladie, forment un très beau couple de cinéma à l'alchimie parfaite. Le dernier plan de cette histoire d'amour, où le seul véritable antagoniste est la fatalité et qui trouve son aboutissement par delà la mort, est aussi sublime qu'inoubliable.