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    Danser Nu
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    3,0
    Publiée le 8 juillet 2021
    Onze hommes nus répètent en vue de la grande première représentation de la nouvelle pièce "Anima Ardens" (souffle ardent), du chorégraphe belge Thierry Smits (de la compagnie Thor).

    Le réalisateur Aleksandr M. Vinogradov nous entraîne dans les coulisses de cette nouvelle pièce qui a la particularité d’être joué intégralement nu. Une immersion passionnante où l’on suit pas à pas toutes les étapes avant le jour J. Des auditions en passant par les répétitions, le filage et bien évidemment, la première.

    "Anima Ardens" est une pièce avant-gardiste et contemporaine célébrant le corps masculin dans toute sa puissance et sa vulnérabilité. Si le corps masculin (et plus particulièrement, la nudité) a fréquemment été abordé à travers le 2ème Art (la sculpture), c’est bel et bien le corps féminin qui reste encore aujourd’hui plus exposé et utilisé, aussi bien à travers le 2ème, le 3ème voir 6ème Art (la peinture et la danse). Bare (2020) permet de renverser la tendance en brisant le tabou de la nudité masculine dans les arts de la scène et en déconstruisant l’image de la sexualité qui serait rattachée à la nudité.

    Les danseurs d’origines toutes plus variées les unes que les autres se marient à la perfection (un panel de couleurs qui s’entrecroise au cœur d’une scène blanche immaculée & glaciale). Les corps se heurtent, se frôlent, se touchent, se grimpent les uns sur les autres, sautillent, vibrent, se tordent et se balancent dans une synchronisation frénétique.

    Côté scène, les danseurs s’avèrent impressionnants et semblent ne pas être gênés par la nudité (sauf certains, lors des auditions). Côté coulisses, ils tombent le masque, les ¾ (si ce n’est l’intégralité) des danseurs sont gays et ne s’en cachent pas. Des moments de franches rigolades aussi bien dans le vestiaire, sous la douche que sur scène (on a même droit à quelques "zizicoptères" et autres séquences plutôt décomplexées et qui détonnent notamment lorsqu’ils s’amusent à claquer leurs pénis flaccides contre leurs cuisses, de quoi décompresser après avoir dû vaincre leurs inhibitions. Les voir se relâcher de la sorte après des heures de durs labeurs donnent le sourire et vient nous rappeler à quel point ces danseurs aussi talentueux soient-ils, restent au final de grands enfants).

    Nullement voyeuriste ou obscène, la pièce de Thierry Smits questionne le spectateur à travers un ballet hypnotique laissant s’exprimer des corps dénudés en mouvement, dicté par une transe qui domine chacun des protagonistes. Le documentaire donne à voir une toute autre facette de la nudité masculine en nous entraînant dans un voyage charnel et kaléidoscopique.

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