Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim est la sixième adaptation animée des écrits de J.R.R Tolkien après Le Hobbit (1966), un court métrage produit à la hâte et réalisé uniquement pour conserver les droits de son oeuvre ; Le Hobbit (1977) d'Arthur Rankin Jr. et Jules Bass ; Le Seigneur des anneaux (1978) de Ralph Bakshi ; Le Retour du roi (1980) d'Arthur Rankin Jr. et Jules Bass ; et Le Hobbit (1991), une production soviétique inachevée.
Philippa Boyens, productrice du film et déjà à l'œuvre sur les trilogies de Peter Jackson, a trouvé intéressante l’idée d’exprimer la richesse et l'ampleur de la Terre du Milieu en version animée car ses enfants sont de grands fans d'animés. Elle reconnaît, au contraire, manquer de culture sur cette forme d’expression artistique. Elle confie que la plupart des personnages du films sont inédits à l'écran... à l'exception d'au moins une figure familière de l'univers du Seigneur des Anneaux.
Comme beaucoup de personnages féminins imaginés par Tolkien, l'héroïne de ce film, Héra, n’est pas nommée dans les romans. Souhaitant aller au-delà de l'archétype d’une princesse guerrière, les scénaristes se sont inspirés de l’histoire d'Æthelflæd, fille d’Alfred le grand : elle a gouverné la Mercie, vaincu les Vikings et établi les bases d'une domination anglaise. Un bon exemple pour un personnage féminin complexe !
La productrice Philippa Boyens explique : "Ce qui nous a tout de suite intéressés dans cette histoire qui figure dans les appendices des livres, c’est cette fille sans nom et que j’ai trouvée, en tant que femme scénariste, vraiment intrigante et captivante. Elle joue un rôle central dans le conflit et pourtant, elle n’a pas de nom." C'est la productrice exécutive Fran Walsh (également compagne à la ville de Peter Jackson) qui a trouvé le prénom d'Héra, en hommage à l'actrice islandaise Héra Hilmar (Mortal Engines).
Kenji Kamiyama, le réalisateur, a déjà travaillé sur les décors du film d’animation Akira, en tant que réalisateur d'unités sur le film Jin Roh et il a écrit et réalisé la série Ghost in the shell.
Si on sait que l’animation des chevaux est un travail complexe et délicat, difficile de l'éviter avec un film centré sur les Rohirrim. Les animateurs ont observé de véritables chevaux et ont fait de l'équitation pour appréhender au mieux les mouvements.
Secrets de tournage rédigés par Romane Balderani
Le film raconte l’histoire de la guerre des Rohirrim, qui est à l'origine un récit très court qui se trouve dans les appendices du roman Le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien. La productrice Philippa Boyens déclare : "Dans l’une de ses lettres, le professeur Tolkien déclarait que, souvent, les histoires les plus intéressantes sont celles qui n’ont pas été racontées. Le mystère autour d’éléments narratifs restés inexploités lui a toujours plu. Par conséquent, on s’est replongés dans l’univers des livres et on en a extrait tous les éléments de récit qu’on y a trouvés, sans négliger ceux qui sont à la périphérie de l’intrigue. Quoi qu’il en soit, on ne voulait pas raconter l’histoire d’un anneau de pouvoir ou d’un seigneur des ténèbres."
Le producteur Jason DeMarco précise qu'il leur fallait une intrigue resserrée, qui pouvait être racontée en deux heures environ et qui n'exige pas du spectateur qu'il connaisse toute la mythologie du Seigneur des anneaux. Il ajoute : "Il fallait néanmoins que cette histoire puisse faire partie intégrante de l’univers de Tolkien. On a retenu cette intrigue parce qu’elle correspond à tous ces critères et qu’elle est ample et fascinante."
Au premier abord, il était impossible aux yeux de Kenji Kamiyama de réaliser un film en animation traditionnelle consacré au Seigneur des anneaux en raison de la complexité des décors et du nombre de soldats et de chevaux à l'écran. "Mais c’était une occasion de se plonger dans un univers que j’adore et que j’admire. Il fallait que je me lance, sans pour autant savoir comment", raconte-t-il.
Le producteur Joseph Chou renchérit : "C’était une tâche monumentale de réunir suffisamment d’animateurs pour se mettre au travail. Je crois qu’on a travaillé avec plus de 60 structures dans le monde. L’idée très judicieuse de Kenji Kamiyama, c’était d’avoir recours au motion-capture, à des maquettes extrêmement minutieuses, et à l’animation traditionnelle. C’est ce qui nous a permis, par exemple, d’avoir 2000 chevaux qui courent pour une scène."
Brian Cox prête sa voix à Helm, roi de Rohan. Il revient sur son expérience de doubleur : "Parmi les arts dramatiques, la radio a été ma première passion et, au Royaume-Uni, il s’agit d’une tradition très ancrée. Je parle de radio, même si je devrais plutôt parler de podcasts, mais pour moi, c’est comme la radio – et j’adore ça parce qu’on peut interpréter n’importe quel personnage sans même devoir se maquiller ou enfiler un costume. Tout passe par la voix et je suis fier d’avoir une voix adaptée pour ce type de travail. Je crois que l’utilisation de la voix m’a toujours nourri dans mon travail d’acteur. C’est ce que je préfère d’ailleurs. J’avais déjà travaillé avec Kenji Kamiyama si bien que j’étais heureux de le retrouver, et le rôle de Helm était une formidable occasion d’employer ma voix."