Des années plus tard, l'une des licences les plus populaires de notre époque revient avec "Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim". Cependant, l'expérience sera portée en animation pour cette fois, sous la direction de Kenji Kamiyama. Ayant eu beaucoup d'attentes envers ce film, j'avoue avoir un peu déchanté en écoutant les premières critiques, même si cela ne m'a pas empêché d'aller y jeter un œil. Et sincèrement, après mon visionnage, je dois avouer que les retours sur ce projet sont bien trop virulents ! Certes, le long-métrage est moins appréciable que la trilogie d'il y a 20 ans, et je l'ai peut-être même un peu surévalué. Mais je ne pense vraiment pas que ce long-métrage soit à jeter, car il a beaucoup de choses très intéressantes à nous offrir. Changeant radicalement de style, c'est donc l'animation qui intrigue en premier, avec son envie d'aller vers ce qu'il se fait actuellement au Japon. Sur le papier, c'est une idée assez louable, même si elle amène tous les défauts et toutes les qualités de ce type d'animation. Si on regarde uniquement la qualité de cette animation 2D, dans ses traits et dans son approche visuelle, on peut se dire que l'ensemble est assez joli. Et globalement, c'est plutôt le cas, avec une bonne gestion des couleurs, de la lumière ou même dans une envie de proposer quelques grands plans d'ensemble sur le décor, comme le fait si bien la saga. Cependant, je dois avouer que ce mélange, entre de la 2D et de la 3D, pose certains problèmes. On le voit notamment lorsque le film essaie de gérer sa mise en scène comme un film d'animation en 3D, avec une caméra extrêmement mobile. À ce moment-là, la caméra a beau se déplacer rapidement, on distingue que les personnages, qui sont en 2D, ne bougent pas aussi rapidement. On a cette sensation que le calque du personnage reste fixe, qu'il ne bouge pas sur lui-même. Je tenais donc à préciser cela, mais je ne pense pas que ce détail soit si important, car ce cas n'arrive pas fréquemment. Cela se remarque sur quelques scènes, mais comme l'ensemble reste assez joli, si on finit par s'habituer à ce style, on oublie complètement ce léger détail. Et pour le coup, une fois que nous sommes embarqués par le film, on se fait un plaisir de redécouvrir cet univers. On retrouve l'ambiance très particulière de cette licence, bien amenée par une bande-originale de qualité, qui navigue entre l'onirique et la symphonie de guerre. Toute l'idée est donc d'explorer une zone assez trouble du lore de la licence, et j'aimais beaucoup celle-ci sur le papier. Comme rien n'est vraiment précisé à l'origine, il y avait un boulevard pour développer énormément de choses très différentes ! Et même si je trouve qu'il y a énormément de choses à retenir de cette histoire, il est vrai que les grandes lignes sont assez classiques. On se retrouve simplement face à un film de guerre, où deux factions vont s'affronter. Il n'y a rien de révolutionnaire, on reste dans la lignée de ce que cette saga a toujours su nous proposer. Dotant que, vers la fin, le film propose quelques séquences purement tournées vers le fan-service. Cela reste minime, mais je tenais vraiment à la préciser. Mais pour en revenir à nos moutons, j'ai donc entendu des gens nous dire que le film n'avait rien à proposer à cause de cela, qu'aucune nouveauté n'était à prendre. Et pour le coup, je ne suis pas tout à fait d'accord, même si je comprends parfaitement cette critique. Dans les faits, le scénario n'a clairement rien de nouveau à amener, l'histoire est banale, mais ce serait vite oublié que la base d'une histoire ne fait pas tout. Par exemple, si on commence par les scènes d'actions, on remarque que, même si celles-ci sont toujours dans le même style, quelques petits détails sont sympathiques à noter. Je pense notamment à la manière dont se battent certains personnages, comme Helm par exemple, qui est tellement imposant et puissant qu'il peut éliminer un adversaire armé et protégé avec un seul coup de poing. Je n'avais encore jamais vu cela dans la saga, et cette démonstration de force s'avère particulièrement jouissive. Mais maintenant, en ce qui concerne le point le plus intéressant du film, c'est probablement l'endroit où la plupart des critiques ont appuyé, on peut donc comprendre le désintérêt de certains pour ce projet. Mais pour moi, les personnages, et les thématiques qu'ils amènent, sont vraiment intéressants. Toute l'idée est assez banale, car elle tourne autour de la prise de pouvoir du personnage d'Héra. Considérée comme la plus en retrait de la fratrie, par sa bonne perception de la situation (et aussi par la force des choses), elle va devoir assumer des responsabilités qui lui échappaient jusque-là. Tout l'objectif du film est donc de montrer la montée en puissance d'un personnage, qui avait certes déjà des qualités, mais qui était bien trop mise de côté. Toute la thématique va tourner autour de la guerre, et de ce devoir de l'éviter. Le roi Helm est l'archétype même du personnage avide de supériorité, tout comme Wulf. Toute l'idée du récit est donc de démontrer à ses personnages que cette soif de guerre ne peut les mener qu'à leur faim, et qu'une approche différente peut aussi amener du bon. Et dans le fond, cette idée est assez classique, je veux bien l'entendre. Mais dans l'exécution, je persiste à dire que cette idée a été bien gérée. Le caractère des personnages est rapidement défini, on comprend les enjeux et l'héroïne va être plaisante à suivre. Évidemment, je peux débattre avec des gens qui n'ont pas apprécié cela, il n'y a pas de soucis. Mais ne venez surtout pas me parler du fait que ce soit simplement une femme, et que c'est pour cela que le film est trop dans la "bien-pensance". Sincèrement, je m'en fiche que le personnage principal soit une femme ou un homme, car on a toujours eu des femmes fortes, ce n'est pas un problème. Dotant qu'ici, cela a du sens que ce soit une femme, car toute l'origine du conflit vient d'une demande en mariage très particulière. Elle, qui n'a même pas pu donner son avis sur ce mariage, va être très intéressante à suivre dans cette quête pour montrer sa valeur. Et toute la symbolique sur la tenue qu'elle porte, au moment du combat final, sera donc logique à voir. Dotant que cela n'est pas gênant, car les personnages d'hommes restent très sympathiques à suivre. Le roi, bien que rongé par ses principes, saura reconnaître ses torts. Les deux frères, bien qu'un peu sous-exploités, sont intéressants et ils amènent des valeurs de sacrifice et de dévotion. Et même chez les ennemis, on y retrouve un personnage d'homme assez sensé et qui comprend le ridicule de cette situation. Dans l'ensemble, il est clair que ce film ne propose donc pas beaucoup de nouveautés, et c'est clairement son plus grand défaut. Mais si cela vous suffit pour dire qu'il est totalement impossible à regarder, c'est qu'il y a quelque chose d'autre qui vous dérange, et qui ne relève même pas de l'ordre du cinéma en tant que telle. Il est certes classique, mais il reste assez joli, agréable à suivre, respectueux de l'univers et porté par des personnages qui amènent des thématiques intéressantes, même si elles sont déjà vues. Par conséquent, même si j'ai peut-être un peu plus apprécié le film que ce qu'il mérite réellement (une demi-étoile en moins ne serait pas choquant), je ne pense clairement pas qu'il soit raté. Pour conclure, un joli retour.