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Christoblog
825 abonnés
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3,0
Publiée le 25 mars 2022
Voici un film étrange. Ceux qui iront le voir en pensant voir une farce burlesque (ce que son pitch peut laisser penser : un homme est transformé en poulet par un magicien) en seront pour leurs frais.
Ils découvriront finalement un exercice formel qu'on pourrait qualifier d'expressionnisme en couleur, parsemé de visions parfois étonnantes. Au passage, Omar El Zohairy (qui fut l'assistant de Chahine et de Nasrallah) dresse un tableau peu reluisant de l'Egypte contemporaine, dans laquelle chaque homme semble destiné à faire des reçus ou à compter des liasses de billets.
Enfin, le film est un récit d'émancipation féminine qui se finit par des actes assez forts et plaisants que je ne dévoilerai pas ici.
Tout cela est intellectuellement très stimulant, mais il faut que les futurs spectateurs soient bien conscients que le mutisme forcené des personnages rend la vision de Plumes un tantinet fastidieuse.
Dès les premiers plans du film le spectateur est saisi par l'insalubrité la pauvreté la cruauté et plus le film avance plus les images sont sordides, désespérantes, révoltantes. On se sent prisonnier de notre colère et de notre dégoût. Qu a voulu dénoncer le cineaste? L argent qui pourrit tout ? La bêtise ? La méchanceté ? L indifference? En tous cas pendant deux heures les plumes loin d être légères sont rouges de sang et noires de goudron .
Quand je constate que ce premier long métrage du réalisateur égyptien Omar El Zohairy a été récompensé à Cannes 2021 où il était présenté à la semaine de la Critique, quand je vois que la note la plus basse de la presse sur Allociné est 3 sur 5, la moyenne étant 3.9, quand j'entends des comparaisons avec Jacques Tati ou Aki Kaurismaki, deux de mes réalisateurs préférés, j'avoue que les bras m'en tombent. Ce film ? C'est le néant. L'idée de départ est plutôt bonne avec ce mari et père de famille macho et autoritaire transformé en poule par un magicien, mais il n'y a pas d'utilisation intéressante qui soit faite de cette situation. En plus, je vois à droite et à gauche qu'il s'agit d'un film féministe qui dénonce la situation faite aux femmes en Egypte. Que nenni : ce qu'on voit, c'est une femme qui, manifestement, ne baigne pas dans l'allégresse tant que son mari est vivant mais pour qui la situation devient encore pire après sa disparition. Comme film féministe, on a vu mieux ! Le réalisateur dit qu'il est allé choisir ses interprètes dans un village du Sud de l'Egypte, des personnes qui n'avaient aucune expérience de la comédie. Il ne leur a pas donné de scénario, ni fait faire de répétitions et ne leur a donné aucune indication de jeu sur le plateau. Franchement ? Malheureusement pour les spectateurs, ça se voit et ça s'entend ! Quand je pense qu'il y a 3 ans, un autre film égyptien, "Yomeddine", de Abu Bakr Shawky, excellent celui-là, n'avait eu qu'une moyenne de 2.9 au rayon presse de Allociné, avec 2 notes à 1 sur 5, je n'avais déjà plus de bras, mais, si il m'en était resté, à coup sûr ils seraient tomber.
Pas vraiment compris ce film , certainement une allégorie de la femme musulmane soumise. Le film lui est lent , quasiment muet de la part de l'actrice principale et un enchaînement de scènes confuse ou répétitive n'aide pas a la compréhension.
C'est l'histoire, à la fois banale et extraordinaire, d'une famille pauvre égyptienne. Le père est ouvrier dans une usine et y occupe un logement, exigu et insalubre. La mère veille sur ses trois enfants en bas âge. Pour l'anniversaire de l'aîné, un prestidigitateur incompétent rate son tour de magie, fait disparaître le père et le transforme... en gallinacé. La mère signale sans succès la disparition de son époux à la police et sollicite même un marabout et un vétérinaire. Se résignant à son sort, elle tente tant bien que mal de prendre les rênes du foyer et de faire face aux créanciers qui l'assaillent.
"Plumes" est un film déroutant, à mi-chemin du documentaire et de l'allégorie. Il n'a rien de drôle ni de burlesque sinon le prétexte passablement surréaliste sur lequel il est construit. Il est tourné en plans fixes - une originalité à une époque où une image tremblotante, filmée à bout de bras, au mépris des spectateurs migraineux, semble être la règle - d'une longueur variable. Certains durent à peine quelques secondes, d'autres plusieurs minutes. Quasiment aucune parole n'est échangée. L'action se déroule souvent hors-champ.
Ce formalisme exigeant peut susciter l'admiration. Je ne lui trouve quant à moi aucun intérêt en lui-même sinon celui de se mettre au service d'un propos. Ce propos se résume à peu de chose : la dénonciation de la condition féminine en Égypte, de la subordination de la femme à l'homme. Bien sûr, cette dénonciation est nécessaire. D'autres films s'y sont déjà d'ailleurs employés en Égypte ou au Maghreb : ainsi des "Femmes du bus 678" de Mohamed Diab en 2011, du marocain "Much Loved", du tunisien "À peine j'ouvre les yeux", de l'algérien "À mon âge je me cache encore pour fumer"...
On a vite compris l'horreur de la condition féminine en Égypte à travers les avanies que doit subir en silence l'héroïne de "Plumes" : d'abord sa soumission à son mari, un idiot machiste, ensuite les humiliations qui lui sont infligées par le chef d'ilôt qui refuse de l'aider et par un cousin libidineux qui voudrait abuser d'elle, etc.
Les plans fixes se succèdent et se répètent. On pense au cinéma nordique de Aki Kaurismäki ou de Roy Andersson. Leur sens n'est pas toujours clair. On y voit des personnages crasseux échanger des billets froissés dans des locaux lépreux. Aux deux tiers du film - qui dure près de deux heures - un coup de théâtre dont on ne dira rien relance l'action. Mais il est déjà trop tard pour réveiller le spectateur qui a lentement sombré dans l'ennui...
C’est une réalisation de Omar El Zohairy. Il a écrit le scénario avec Ahmed Amer (II). Plumes a été présenté à la Semaine Internationale de la Critique au Festival de Cannes 2021, où il a obtenu le Grand Prix.
Le cinéma égyptien est peu connu dans nos contrées. Qui aurait donc pensé qu’il pouvait produire un contenu aussi inattendu. Qu’on aime ou pas Plumes, on ne pourra pas reprocher à ce film de rentrer dans le rang. Un mari disparut comme par magie lors d’un anniversaire. C’est sur ce constat simple que va débuter cette histoire sortie de nulle part.
Le style, vraiment décalé et populaire, va rappeler la création Yougoslave Chat noir, chat blanc. Au côté de la protagoniste, nous allons divaguer à la recherche de son mari. Le ton va être poussé afin de souligner le côté satirique de la chose. Un choix de l’absurde pour la trame, car le réalisateur ne voulait pas que le spectateur soit devant une ennuyeuse réalité. En le regardant, il ne faut surtout pas être dans son petit confort de visionnage.
Le but de tout cela est de faire passer la critique sociale. L’Egypte est un pays avec beaucoup de pauvreté. Omar El Zohairy veut se charger de nous montrer cela. Les images du quartier et des conditions de vie le pointent du doigt de la meilleure des façons. La photographie est d’ailleurs bien travaillée. Malheureusement, cela ne suffit pas. Il est dur de rentrer, car on a l’impression que cela patine. L’enthousiasme du début va disparaître. Il manque un peu de rythme. De plus, les passages s’enchaînent manquant par moments un peu de liant.
Pour ne pas aider, les acteurs ne sont pas géniaux. Ils ne vont pas sublimer leur personnage. Il faut être tout de même clément, car les comédiens principaux de Plumes viennent tous d’un village du sud de l’Egypte. Au moins il ne les plombe pas, c’est déjà ça. On aurait aimé peut-être un brin de folie de leur part. Les voir moroses crée un contraste entre eux et la trame.
Grand Prix du meilleur film de la Semaine de la critique, Plumes possède un postulat de départ fort étrange, avec un père de famille qui disparait dans une malle, lors d'un tour de magie raté, remplacé par un gallinacé. C'est une façon comme une autre d'illustrer l'expression "papa poule" mais c'est surtout une situation absurde qui sert principalement au primo-réalisateur égyptien Omar al-Zohairy à dérouler un récit très noir sur les conditions de vie de la population la plus pauvre dans une contrée jamais nommée mais qui est évidement celle du cinéaste. Une critique sociale tellement transparente qu'elle a d'ailleurs suscité la rage des autorités égyptiennes qui ont accusé le film de ternir l'image du pays. Assez minimaliste sur le plan des dialogues et composé d'une suite de scènes souvent en plans fixes, Plumes fait parfois penser au cinéma de Roy Andersson ou encore à celui du palestinien Elia Suleiman, en un peu moins abouti, tout de même, et en nettement moins drôle aussi, le caractère dramatique du film prenant le dessus sur le grotesque de la situation initiale. Néanmoins, grâce à ce côté extravagant, le long-métrage fait passer ses message avec une grande efficacité (la place dérisoire des femmes dans un univers patriarcal n'est pas le moindre), rejetant tout misérabilisme, malgré les conditions d'existence épouvantables décrites, entre pollution d'usine et logements insalubres.
Lorsqu'un tour de magie tourne au fiasco, une mère de famille est forcée de prendre la relève de son mari qui est désormais une poule... Un rôle à contre-emploi pour cette femme effacée qui agissait uniquement selon les directives de son mari. "Feathers" oscille entre le réalisme social et le burlesque pour dépeindre le quotidien d'une femme soumise à la précarité au cours d'un récit d'émancipation sur fond de critique sociale. Un film original sur le papier, mais qui m'a laissé de marbre. Le problème est qu'on s'attend à quelque chose de décalé dans les faits, ce qui n'est jamais le cas. Une expérience de ce genre n'a pas forcément besoin d'être euphorique et loufoque, mais quand j'entends parler de film délirant... On en est bien loin. C'est vraiment lent et les moments "absurdes" sont noyés dans cette histoire fade et vite répétitive. En somme, ce n'est vraiment pas terrible.
ça part en vrille, et dans tous les sens, c'est redondant et plat à la fois. on sent que le réa a voulu faire passer des messages,c'est drôlement interprété et le bébé trimballé, t'a peur que le gosse il tombe par terre tout le long du film horrible.
Une fois saisie cette mise en scène simple mais pas simpliste, corrélée à une écriture déstabilisante mais intelligente, le public trouvera à "Plumes" un grand nombre de qualités. Mais il aurait été pertinent d'en capter tous les codes afin de passer un vrai moment de cinéma. Sinon, c'est l'incompréhension...
Un film extrêmement déroutant, qui en laissera plus d'un de côté. Alors que le pitch pouvait laisser penser à une comédie, le film est avant tout tragique, et nous conte le drame d'une femme dont le mari disparait et qui doit assumer seule d'élever ses deux enfants. Jusqu'alors femme au foyer, elle doit réussir à subvenir à leurs besoins alors qu'on lui refuse tout travail et que des hommes mal intentionnés tentent de profiter de sa situation. En tant que drame, le film aborde un grand nombre de problématiques sociales intéressantes. Mais le ton du film n'en demeure pas moins déroutant, distillant quelques scènes absurdes et burlesque au milieu de toute sa sombreur. La réalisation, épurée à l'extrême, accentue cette dissonance en nous montrant une réalité dure et crue, parsemée de burlesque. Peut-être qu'une demi heure en moins aurait permis d'alléger le tout, sans pour autant retirer quoi que ce soit au récit.
Le film commence par une farce entre kustirica et kaurismaki et puis petit à petit, la farce cède la place au sordide, un sordide paradoxal qui montre la reconversion d une femme effacée en mère courage. très peu de dialogues, ce qui prouve que le cinéaste égyptien croit et il a raison au pouvoir de l image, et nous montre que le pouvoir de l argent fait tourner notre monde absurde.
Comédie satirique ou fable alarmiste, “Plumes” est un film déroutant de la Croisette. Lauréat du Grand Prix Nesspresso à La Semaine de la Critique, le long-métrage Egyptien une pauvre famille fêtant l'anniversaire de l’aîné dans la maison. Mais le magicien invité pour l’occasion commet une bourde et fait disparaître le mari dans une malle et c’est une poule qui ressort à la place. Femme et enfants se retrouvent sans autorité et sans le sou dans une société gouvernée par les hommes. Malheureusement, Omar El Zohairy fait le choix de ne pas offrir la parole à cette mère. Passive tout du long, c’est alors le sentiment qu’elle impose à l’ensemble de l’intrigue qui avance lentement et sans elle, malgré toutes les promesses initiales. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Feathers est proche de la bande dessinée, progressant de case en case dans un décor restreint, sauf que tout y est sordide et monochrome. Cet assistant-réalisateur de Yousry Nasrallah, explorait déjà l'humour noir dans "La Suite de l'inauguration des toilettes publiques au kilomètre 375", qui avait été sélectionné par la Cinéfondation à Cannes en 2014. Il décrivait une société kafkaïenne où un fonctionnaire cherche trop à s’excuser d’avoir éternué durant une inauguration et finissait par se faire virer. Basé sur La mort d’un employé fonctionnaire d’Anton Tchekov, il évoquait l’univers glacial d’Europe de l’Est dans le gris poussiéreux des administrations… Dans la même ligne monstrueuse, produit par Mohamed Hefzy, l'incontournable promoteur du cinéma d'auteur en Egypte, déprimant mais incroyablement vraisemblable grâce à la magie des décors, du cadre et de la mise en scène, l'univers théâtral absurde et étriqué à la Kaurismäki de Feathers (les plumes) est apocalyptique. Tout y est sale et étouffant, mais est-on loin de l'angoissante réalité de la dictature ? Un prestidigitateur transforme en poule un chef de famille méprisant et autoritaire mais ne peut le faire réapparaître, laissant sa femme désarçonnée trouver un espace inespéré et le film devenir comédie surréaliste. Ici encore, la forme est radicale pour que s'installe la métaphore, mais si le pari est gagné, c'est que le bouchon n'est pas poussé plus loin, sans prétention autre que le froid développement de la farce. (compte-rendu du festival de Cannes sur Africultures)
Ce film égyptien commence par une farce lorsque le père de famille despotique se porte volontaire pour un tour de magie à l'anniversaire de son fils et...se transforme en poule. Cela partait bien et pourtant la suite, avare en dialogues, va se contenter de montrer maladroitement le chemin de croix de l'épouse pour subvenir aux besoins de la famille. C'est lent et ennuyeux, le message que veut faire passer le cinéaste est sans cesse rabâché. Je suis passé totalement à côté du burlesque qui a séduit le Jury de Cannes (Grand prix de la semaine de la critique). A vous de voir!