Du réalisateur j’avais beaucoup aimé Senses, film de plus de cinq heures sorti chez nous en deux parties. J’avais raté en salle ce nouveau film, déjà couvert de prix et de nominations aux Oscars ce dimanche (dont meilleur film). C’est un tort car la vision sur grand écran m’aurait sans doute amener une plus grande satisfaction encore. Car voilà sûrement le meilleur film japonais et le meilleur tout court vu depuis longtemps. Je ne lui trouve aucun défaut. La mise en scène est juste parfaite, maitrisée, intime, virtuose. Le scénario, adapté d’une nouvelle de Haruki Murakami, est d’une grande finesse, aussi délicat que puissant, nous offrant des personnages attachants, en proie à leur démons, tout autant qu’une belle réflexion sur le deuil, la création artistique et la condition des comédiens. Même si le rythme est plutôt lent, on ne s’ennuie pas une minute malgré les trois heures. Même si je peux comprendre que la longueur, la lenteur et le sujet peuvent rebuter. L’interprétation est magistrale, du premier au dernier rôle tous les acteurs sont aussi convaincants que charismatiques. Enfin, techniquement l’ensemble est une splendeur, les images sont sublimes, que ce soit les intérieurs, les scènes de voitures en ville de nuit ou celles dans la nature. Ryūsuke Hamaguchi confirme donc largement les espoirs mis en lui et s’impose comme un grand réalisateur. Drive my car est sans conteste le plus beau film de 2021, voir plus. Profond, sensible, intelligent, émouvant, juste magnifique. Un chef d’œuvre fascinant et envoutant.